Cette Instruction, datée du 15 novembre dernier, et qui présente tout un plan détaillé d’études, a pour objet de rendre de plus en plus faciles et praticables les règlements qui, depuis deux ans déjà, ont renouvelé les méthodes de l’enseignement dans les collèges ou lycées. […] Mais aujourd’hui il ne s’agit de rien sacrifier, car une science véritable est née, elle est désormais organisée avec ses méthodes évidentes et sûres, la science de Galilée, de Pascal, de Descartes, de Newton, celle de Harvey, de Franklin, de Lavoisier, de Cuvier. […] Toutefois, je confesse ma crainte : si Franklin et son système s’étaient trouvés nettement en face de Rollin et de sa religion des anciens, s’il y avait eu guerre ouverte et déclarée entre eux, je ne sais comment le bon recteur se serait défendu en définitive ; comment il aurait maintenu l’utilité sociale et perpétuelle de sa méthode, comment il aurait fait pour persuader qu’il avait suffisamment de quoi pourvoir à toutes les nécessités du monde réel et de la vie moderne. […] Lumières antiques et lumières modernes, voilà ce qu’il importait plus que jamais d’assembler, de graduer selon une méthode amie, et d’enseigner ouvertement dans un juste concert. […] Qu’il ne se hâte pas de répudier cette belle méthode, ce beau langage, qui ont fait de la chimie française une école de logique pratique, en même temps qu’elle est l’interprète le plus sûr de la philosophie naturelle, le moyen d’analyse le plus puissant dans la discussion des procédés des arts !
Les choses, difficiles le tentent, et les plus âpres méthodes, il les a dévorées. […] La méthode de M. […] Taine excelle à situer les auteurs qu’il étudie, dans leur époque et dans leur moment social, à les y encadrer, à les y enfermer, à les en déduire : ce n’est pas seulement chez lui une inclination et une pente, c’est un résultat de méthode et une conséquence qui a force de loi. […] et je n’ai été amené à dessiner ce jeu de contrepartie que par l’excès d’application qu’il a fait de sa méthode à La Fontaine. Il aurait droit de dire que je n’ai pas donné de cette méthode une idée suffisante, que je l’ai affaiblie et énervée.
Les conseils qu’on peut donner pour atteindre ce but sont les mêmes pour tous : car, à moins d’être des procédés et des artifices de rhéteur, ils font connaître la méthode et les moyens qui aident tous les esprits à se développer librement, selon la diversité naturelle de leurs aptitudes et de leurs puissances. » Ces lignes rendent compte de la transformation que le livre subit dans la présente édition. […] Ils assoupliront la rudesse de leurs esprits masculins ; ils dépouilleront leur logique d’une certaine âpreté sèche et brutale ; ils comprendront ce qu’a d’efficace pour persuader et convaincre cette force subtile qui ne s’analyse pas, la sincérité d’un cœur ému ; capables de poursuivre méthodiquement la vérité, ils acquerront de plus le sens de ces choses insaisissables, que nulle méthode ne révèle, et qui sont presque toute la beauté, dans la littérature comme dans l’art ; enfin, ils gagneront insensiblement cette politesse de l’esprit, qui ne se rencontre pas toujours avec la culture, et qui rend la science aimable. […] La méthode qu’il convient alors d’appliquer est celle de Mme de Maintenon, qui ne s’embarrassait point de théories ni de principes généraux.
À toute page il vante la Méthode de Descartes, et trop, selon nous. Il admire l’axiome assez vulgaire de cette méthode « qu’il ne faut admettre pour vrai que ce qu’on connaît évidemment pour tel. » Comme si ce moyen de connaître évidemment le vrai, la méthode de Descartes l’avait donné jamais à personne ! […] Flourens dit que Descartes oublie sa méthode en physique.
C’est pourquoi il paraît d’une bonne méthode, si nous voulons étudier objectivement l’idée de l’égalité des hommes, de faire autant que possible abstraction des sentiments, justifiés on non par des principes, qu’elle peut nous inspirer : nous n’avons brièvement rappelé les problèmes moraux de l’égalitarisme que pour les écarter préalablement. […] Si nous réussissions à y répondre, en même temps que nous aurions contribué à la connaissance scientifique d’une des idées sociales les plus actives, nous aurions prouvé, par un exemple et non plus seulement par des considérations de méthode, la spécificité de la sociologie. […] Il nous semble inutile de marquer encore une fois, en revenant sur les principes et les méthodes, la place de cette conception de la sociologie parmi celles qui ont jusqu’ici prévalu, Les classifications des différents efforts par lesquels on a tenté de constituer la sociologie abondent aujourd’hui : v. par exemple, Barth, Philosophie der Geschichte als Sociologie, I, Leipzig, 1897, et Stein, Die Sociale Frage im Lichte der Philosophie, Stuttgart, 1897. […] Durkheim (les Règles de la Méthode sociologique, 1895), nos articles sur la définition de la sociologie (dans la Revue de Métaphysique et de Morale du 15 mai 1896, et dans la Revue de Paris du 1er août 1897).
Daunou y préludait à son avenir de législateur, à la méthode qu’on le vit plus tard appliquer dans son livre des Garanties individuelles. […] Quoique ce défaut, qui tient à l’abus de la méthode dite d’analyse, n’ait pas laissé de restreindre, j’ose le croire, la portée de M. […] Mais n’était-ce pas, je le demande, s’exagérer fabuleusement l’influence des méthodes ? […] Ces sciences ont communiqué leurs méthodes rigoureuses à tous les genres de connaissances, et contribué, quoi qu’on en ait dit, à rendre le goût plus pur et plus sévère. […] Habitué à trop accorder à la méthode, à la discipline, M.
L’exposition est entièrement fondée sur les lois de l’association ; on en a donné comme exemples de très petits détails, et on les a suivis dans la variété de leurs applications. » Cette partie de l’ouvrage est traitée de main de maître, excellente dans la synthèse comme dans l’analyse, ramenant à quelques principes fondamentaux une multitude innombrable de faits, et soumettant les principes à la vérification des faits ; c’est une méthode vraiment expérimentale. […] Cette méthode est exactement celle qu’on suit en physique, où les mots chaleur, électricité, pesanteur, désignent les causes inconnues de certains groupes de phénomènes. Si l’on ne perd point de vue que les diverses facultés ne sont aussi que des causes inconnues de phénomènes connus, qu’elles ne sont qu’un moyen commode de classer les faits et d’en parler ; si l’on ne tombe pas dans le défaut si commun d’en faire des entités substantielles, des sortes de personnages qui tantôt s’accordent, tantôt se querellent, et forment dans l’intelligence une petite république ; on ne voit point ce qu’il y aurait de répréhensible dans cette distribution en facultés, très conforme aux règles d’une saine méthode et d’une bonne classification naturelle. […] Bain est-elle supérieure à la méthode de facultés ? […] Il est presque inutile de dire que l’auteur reste constamment fidèle à sa méthode de description complète ; que chaque groupe de sensations est examiné séparément, puis dans ses rapports avec les autres.