Conséquences du règne de François Ier , formant le 3e volume des Mémoires pour servir à l’Histoire de Louis XII et François Ier .
Les critiques s’accroupissent sur sa mémoire ; on refait sa biographie de vingt manières ; on la surcharge de notes ; on étudie à la loupe ce qu’il a écrit ; on dissèque ses vers, et de cette autopsie sortent des rapports mesquins, des procès-verbaux ingénieux et froids. — Il était pris de la maladie de son siècle, dit-on ; — il était irréligieux, irrité ; — on le plaint un peu ; on l’excuse un instant sur ses torts. — Il fut atteint de la petite vérole courante de son temps, a dit de Moreau un critique officiel.
On sait que Desnoireterres s’est voué — et peut-être un peu trop — à la mémoire du xviiie siècle, dont il est à la fois l’historien et le romancier.
Et, par-dessus le marché, ils étaient impies, Zeus les fit descendre aux demeures souterraines où cependant ils reçurent le nom de bienheureux ; et leur mémoire est respectée. […] En 1757, l’attentat de Damiens ressuscite la mémoire de Jean Chatel. […] Je les ai souvent confondues dans ma mémoire avec le souvenir de ses toiles. […] C’est ainsi qu’opérait Fromentin, non sur les simples témoignages de sa mémoire, mais, comme le prouvent ses papiers, sur des notes que sa mémoire revivifiait. […] En cinq mois son apologie de l’Allemagne fut prête ; et, à son grand étonnement, car il craignait de s’être aliéné ses juges par ses injures, le mémoire lut couronné.
Vous écrivez bien ; écrivez, je vous fournirai de bons mémoires. […] Est-ce d’un fils errant la mémoire naïve Qui d’une pâle rose y cacha la blancheur ? […] Si tu promets d’honorer notre mémoire et d’orner dignement ce lieu, nous écarterons de toi, avec l’aide de Dieu, le danger qui te menace. […] Depuis, chaque fois que cette chute me revient à la mémoire, j’éprouve je ne sais quel contentement. […] Sliman Ehnni, sauvé par miracle, sut honorer la mémoire de sa femme.
S’il parvenait à les surmonter, et si, au sortir de là, comme on le lui faisait entendre, un patronage honorable et bienveillant l’introduisait dans le monde, sa destinée était sauve désormais ; des habitudes nouvelles commençaient pour lui et l’enchaînaient dans un cercle que son imagination était impuissante à franchir ; une vie toute de devoir et d’activité, en le saisissant à chaque point du temps, en l’étreignant de mille liens à la fois, étouffait en son âme jusqu’aux velléités de rêveries oisives ; l’âge arrivait d’ailleurs pour l’en guérir, et peut-être un jour, parvenu à une vieillesse pleine d’honneur, entouré d’une postérité nombreuse et de la considération universelle, peut-être il se serait rappelé avec charme ces mêmes années si sombres ; et, les renvoyant dans sa mémoire à travers un nuage d’oubli, les retrouvant humbles, obscures et vides d’événements, il en aurait parlé à sa jeune famille attentive, comme des années les plus heureuses de sa vie. […] « En nous efforçant d’arracher cette humble mémoire à l’oubli, continue-t-il, et en risquant aujourd’hui, au milieu d’un monde peu rêveur, ces poésies mystérieuses que Joseph a confiées à notre amitié, nous avons dû faire un choix sévère, tel sans doute qu’il l’eût fait lui-même s’il les avait mises au jour de son vivant. […] Avec quel attendrissement grave et quel coup d’œil mélancolique jeté sur l’humanité, sa mémoire le reportait alors aux orages des derniers temps ! […] Qu’en silence adorant ta mémoire si chère, Je l’invoque en mes jours de faiblesse et d’ennui ; Tel en sa sœur aînée un frère cherche appui, Tel un fils orphelin appelle encor sa mère. […] Excusez-moi sur l’exactitude des dates ; je ne tiens pas registre de mes impressions, mais j’en tiens mémoire dans mon cœur.
La voici dans toute sa naïveté : « Stendhal n’est-il pas l’auteur, ou du moins le reviseur des Mémoires de Casanova ? […] J’aimerais mieux que les intermédiaristes s’occupassent du vrai reviseur de ces Mémoires, qui fut, comme on le sait, un nommé Jean Laforgue, professeur de français à Dresde. […] Plutôt que d’accabler ce professeur de français, les casanovistes devraient vénérer sa mémoire. […] Historiettes Hier, j’ouvris par hasard un tome de la « Chronique scandaleuse » (qui ne l’est pas plus que les autres mémoires secrets du dix-huitième siècle) et, en ayant parcouru quelques pages, j’y retrouvai quelques-unes des histoires gaies qui ont fait la réputation de tels de nos contemporains, celle-ci, par exemple : « Un officier municipal, chargé de surveiller les concerts, fait un jour venir un musicien et le reprend sur sa néglicence : « Vous vous reposez trop souvent, pendant que les autres jouent. […] Tous les jours, en wagon ou en automobile ; tous les jours, un lit nouveau et une table nouvelle ; tous les jours, des impressions différentes qui, n’ayant pas eu le temps de se classer dans la mémoire, y restent superposées dans une extrême confusion.