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213. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Son père le laissa orphelin en bas âge ; sa mère se plaça chez une dame de Provins, Mme Guérard, depuis Mme Favier, et l’enfant, recueilli par cette bienfaitrice, grandit près d’elle ; les fils de la maison surtout s’intéressaient tendrement à lui. […] Au sortir du collège, sa mère n’était plus ; il pouvait se croire orphelin dans le monde et délaissé ; mais non, c’eût été une injustice, lui-même nous le dit : Car de l’école à peine eus-je franchi les grilles, Que je tombai joyeux aux bras de deux familles. […] Vieux vagabond qui tends la main,     Enfant pauvre et sans mère, Puissiez-vous trouver en chemin     La ferme et la fermière ! […] Pierre Dupont est né à Lyon le 23 avril 1821, d’un père provinois, d’une mère lyonnaise. […] Ayant perdu sa mère à l’âge de quatre ans, le jeune Pierre Dupont fut recueilli par son parrain et cousin, un vieux prêtre qui avait son presbytère à La Roche-Taillée-sur-Saône.

214. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

C’est dans cette retraite dernière qu’il écrivit son plus agréable et son plus durable ouvrage, ses Mémoires : « C’est pour mes enfants que j’écris l’histoire de ma vie, dit-il en les commençant ; leur mère l’a voulu. » Il s’y trouve bien des choses qu’on est étonné, à la lecture, qu’il ait écrites pour ses enfants et à la sollicitation de sa femme ; mais cela forme un trait de mœurs de plus, et le ton général de bonhomie et de naturel qui règne dans l’ensemble du récit fait tout passer. […] Je ne sais pas de plus joli tableau d’intérieur que celui qu’il trace de cette famille patriarcale et de ses joies du coin du feu : Ajoutez au ménage trois sœurs de mon aïeule, et la sœur de ma mère, cette tante qui m’est restée ; c’était au milieu de ces femmes et d’un essaim d’enfants, que mon père se trouvait seul : avec très peu de bien tout cela subsistait. […] Cette discrétion faisait, dans mes récits, l’admiration de ma mère. » On voit le ton et quel vif sentiment domestique anime toutes ces premières pages. Marmontel faisait de brillantes études, et il était presque toujours le premier de sa classe : Ma bonne mère en était ravie. Lorsque mes vestes de basin lui étaient renvoyées, elle regardait vite si la chaîne d’argent qui suspendait la croix avait noirci ma boutonnière ; et, lorsqu’elle y voyait cette marque de mon triomphe, toutes les mères du voisinage étaient instruites de sa joie ; nos bonnes religieuses en rendaient grâces au ciel ; mon cher abbé Vaissière en était rayonnant de gloire.

215. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

À côté de la fille est sa mère et l’épouse du paralytique. […] L’intérêt est sinon éteint, du moins presque insensible dans la vieille mère ; et cela est tout à fait dans la nature. […] Peignez votre femme, votre maîtresse, votre père, votre mère, vos enfants, vos amis ; mais je vous conseille de renvoyer les autres à Roslin ou à Michel Vanloo.

216. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

On n’a jamais censuré la vaine subtilité d’Andromaque pour concilier ses devoirs de mère avec ceux de veuve. […] Une mère à vos pieds peut tomber sans rougir ! […] Clytemnestre n’est qu’une mère chez Euripide : c’est aussi une reine chez Racine ; et, jusque dans son abaissement, elle conserve sa dignité. […] La soubrette est exactement la même dans ses deux pièces : flatteuse des travers de la mère par intérêt, elle brouille la fille avec son amant, et procure cet amant à la mère : les mensonges dont elle appuie ses intrigues sont les mêmes chez les deux auteurs. […] Rien ne paraît appartenir à Quinault, dans sa comédie de la Mère coquette, que le rôle du valet Champagne, qui est fort bon ; plus une jolie scène de ce valet qui, pour son argent, dit à la Mère coquette que son mari est mort ; une autre scène excellente de la Mère coquette et du vieillard, qui font une espèce de compromis par lequel le vieillard cède son fils à la coquette, et la coquette abandonne sa fille au vieillard.

217. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Et tout d’abord Sismondi est flatté, loué comme on sait le faire à Paris ; l’amour-propre de l’auteur est chatouillé à l’endroit le plus tendre : « Je n’aurais jamais cru, écrit-il à sa mère, que mon Histoire fût prisée à ce point, que moi-même je fusse aussi connu ; mais chaque succès est pour moi une crainte de plus ; c’est un engagement que je ne sais comment je remplirai. » Qu’il se tranquillise ! […] Mme  de Boufflers (mère de M. de Sabran) est loin encore de cet âge ; sa vivacité, cependant, sa mobilité, son piquant, sont du bon ancien temps, et n’ont rien à faire avec les mœurs du jour. […] je connais bien cela, me répondit-il, car je vois ma mère passer bien du temps dans le sien. » — Ainsi, ma chère amie, ce que fait sa mère est bien fait. […] Il est à regretter que cet entretien dont on n’a cité que des fragments, mais dont Sismondi avait envoyé un récit complet à sa mère, et qui s’ajouterait si bien à ceux que Benjamin Constant nous a transmis dans ses Lettres sur les Cent-Jours, n’ait pas été donné en entier. […] Il avait, on le sait, besoin d’aimer ; ce nouvel attachement, où il rencontrait un accord intellectuel parfait, remplit bientôt son existence, et lui permit de supporter la perte de sa mère qui mourut peu après.

218. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

À côté de cette haute figure, vient la mère de M. de Chateaubriand, fille d’une ancienne élève de Saint-Cyr, et sachant elle-même par cœur tout Cyrus. […] C’est la duchesse mère d’Orléans qui a dit, je crois, de son fils le régent, qu’il était né ennuyé. Ce mal originel d’ennui puisé au ventre de la mère, qui tourne chez les uns en vice et en folies déréglées, tourne chez les autres en poésie et en génie ; mais la douleur se cache sous la beauté. […] Les soirs d’automne, dans le vaste salon, vêtu d’une robe de ratine blanche, la tête couverte d’un haut bonnet roide et blanc, il se promène à grands pas ; si la mère, le chevalier et sa sœur, qui sont assis immobiles, échangent quelques mots, il dit en passant, d’un ton sévère : « De quoi parliez-vous ?  […] Triste, dégoûté de tout, voyant sa sœur peu heureuse, sa mère peu consolante, craignant son père au point que, si au retour de ses courses sauvages il l’apercevait assis sur le perron, il se fût laissé tuer plutôt que de rentrer au château, le chevalier essaya en effet de mourir ; il s’enfonça dans un bois avec son fusil chargé de trois balles : l’apparition d’un garde l’interrompit.

219. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

. — Les Mères ennemies, roman (1880). — La Divine Aventure, en collaboration avec Richard Lesclide (1881). — Le Roi vierge, roman contemporain (1881). — Le Crime du vieux Blas, nouvelle (1882). — Monstres parisiens, 1re série (1882). — L’Amour qui pleure et l’Amour qui rit, nouvelles (1883). — Les Folies amoureuses, nouvelles, réédition (1883). — Le Roman d’une nuit, réédition (1883). — Les Boudoirs de verre, contes (1884). — Jeunes filles, nouvelles (1884). — Jupe courte, contes (1884). — La Légende du Parnasse contemporain (1884). — Les Mères ennemies, drame en trois parties (1883). — Les Contes du rouet (1885). — Le Fin du fin ou Conseils à un jeune homme qui se destine à l’amour (1885) […] Auguste Vitu Les Mères ennemies : Cette situation émouvante et neuve est d’un irrésistible effet. […] Francisque Sarcey Tel est le drame bizarre, incomplet (Les Mères ennemies), incohérent, où éclatent deux ou trois belles scènes d’opéra, à travers des inexpériences et des puérilités singulières. […] Lorsque, de leur propre poids, les Mères ennemies seront tombées au fond de l’oubli, le Docteur Blanc surnagera. […] Il y a, au travers des histoires du Clown Papiol, une belle symphonie de Paris ; de jolis contes dans les Folies amoureuses, des scènes héroïques dans les Mères ennemies ; mais ce sont promesses et prémices à côté des dernières réalisations : la Maison de la Vieille et Gog.

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