J’assistais ainsi habituellement au repas des serviteurs de la ferme ; je regardais fumer le lard appétissant sur son lit de choux dorés, au milieu de la table, le fromage écumant de crème blanchir sur les longues tranches de pain bis dans la main du laboureur. […] Mais une certaine naïveté naturelle, qu’il tenait de sa mère et qu’on prenait mal à propos pour de la niaiserie, et de plus une longue habitude de se regarder comme le dernier de la maison partout, lui donnaient une apparence d’infériorité entre tous ses camarades. […] Je le suivais souvent pas à pas, pendant des heures entières, pendant qu’il touchait ses quatre bœufs blancs et fauves attelés à la charrue, dans les longues pièces de terre bordées de frênes, le long des avenues du château. […] Puis il se hâta d’atteler les quatre taureaux à une charrue neuve, et il laboura tout le jour une longue pièce de terre, derrière les jardins, d’où l’on apercevait, sur la colline opposée, à travers les bois, le village d’Arcey et la fumée du toit de la maison de la Jumelle. […] Les cailloux bruissaient en roulant sous ses souliers ferrés ; il tenait à la main, par suite de sa vieille habitude, la longue gaule de noisetier écorcé, armée de l’aiguillon de ses bœufs ; il en frappait par intervalles, à coups répétés, les buissons du sentier et les branches pendantes des rameaux des bois sur la route, comme s’il eût porté un défi à toute la nature.
Rassuré un moment sur les dispositions de ce général, ajoute Tacite, Vitellius et son armée, se croyant sans compétiteur, se vautraient à Rome dans tous les excès de cruauté, de pillage et de débauche dont ils avaient rapporté l’habitude de leur long séjour chez les barbares. » XI Pendant ces désordres, Vespasien, mûri par l’âge et par sa sollicitude pour ses deux fils, délibère avec lui-même s’il cédera au vœu de ses légions, qui le provoquent à l’ambition du pouvoir suprême. […] « En ce moment, on l’avait invitée à un long festin afin que la nuit ajoutât encore son ombre au secret du crime. » XL « On croit généralement qu’il y avait eu un révélateur, ou qu’Agrippine, avertie du péril, mais hésitant à y croire, s’était rendue à Baïes en litière. […] Voyez cette mère qui s’inquiète et qui se rassure, qui sort heureuse du long festin de réconciliation, et qui monte avec une amie tranquillement sur la barque pour jouir du spectacle de sa dernière nuit. […] Voyez leur long silence. […] Ces deux Entretiens sont un peu courts, parce que quelques-uns de ceux qui les précèdent sont un peu trop longs pour le volume de 1861.
Ô solitude vivante, que tu seras longue ! […] Mais la vie, c’est une épreuve, et la mienne est-elle assez longue ; ai-je assez souffert ? […] Le plaisir de lui voir l’air content, d’être à sa fête, et au fond de cette joie des serrements de cœur, et cette horrible vision des cercueils autour du salon, — posés sur ces tabourets longs et drapés à franges d’argent. […] La vie est longue, il faut de temps en temps quelques cordiaux pour la course : il m’en vient du ciel, il m’en vient de la terre, je les prends tous, tous me sont bons, c’est Dieu qui les donne, qui donne la vie à la rosée ! […] « Avec un peu plus de goût pour écrire j’aurais pu laisser ici un long mémorandum de mon séjour à Saint-Martin, si beau, si grand dans son parc et ses belles eaux.
Un long silence l’avait éloignée de moi depuis mon mariage. […] Et cependant pourquoi ce long silence ? […] Puis elle peignait négligemment les longues tresses blondes de ses cheveux, tantôt recouvrant l’enfant et elle comme d’un voile, tantôt relevés et rattachés à son front, avec des bouquets d’œillets rouges et de giroflées autour de sa tempe. […] Je passais le temps qui sera si long aujourd’hui ! […] Mais ce serait trop long à vous raconter ; vous devez avoir besoin de dormir.
Lancez vos regards plus loin : voyez cette longue chaîne de montagnes du Forez et du Vivarais qui serpente sous un beau ciel bleu vers le midi, chassant sur ses flancs, à mesure qu’elle se déroule, les vapeurs nocturnes comme la proue d’un navire l’écume de l’océan. […] Ce quatrain isolé se lit au long d’une marge : Voylà ses traicts… son ayr ! […] Soubvent aussy le soir, lorsque la nuict my-sombre Me laisse errer au long des prez penchantz, De tels soirs me soubvient, où libres, grâce à l’ombre, L’ung prez de l’aultre assiz en mesmes champs, Doulcement s’esgarer layssoiz mes mains folastres Sur le contour de tes aymables traicts, Tandiz que de mon seyn tes levres idolastres En meyssonnoient les pudiques attraicts. […] Car onc icy n’est propoz de l’armée ; Et maintes fois, durant ces longues nuicts, Du sombre Arcas, quand oy bruyr les tempestes, Ou que d’Oryon tombent les froids torrents, Que toicts, battus de cent coulps différents, Semblent aller s’escroulant sur nos testes : « Où porte-t-il, me dis, ses pas errants ? […] Bérenger revient enfin échappé aux périls d’une longue guerre.
Des rues entières étaient formées des longs et hauts murs de ces demeures cloîtrées. […] Les longues heures que j’y passais ont été la cause de ma complète incapacité pratique. […] C’était un manoir comme tant d’autres, une ferme soignée, d’apparence ancienne, entourée d’un long et haut mur, de belle teinte grise. […] Il portait des cheveux longs relevés par un peigne, et ne les laissait tomber que le dimanche quand il allait communier. […] » La délibération du jury ne fut pas longue non plus.
Il se serait cru coupable de se contenir dans un plus long silence, de laisser passer ces jours mauvais et insolents sans leur jeter à la face son accent de conscience, son mot de vérité. […] Mais l’esprit chrétien, qui court dans ces pages comme un vent fécond et violent, enlève la pensée jusqu’à des extrémités sublimes et ne connaît pas d’horizon : « Au printemps, lorsque tout se ranime, il sort de l’herbe un bruit qui s’élève comme un long murmure. […] « Quand on veut passer une rivière rapide, on se forme en une longue file sur deux rangs, et, rapprochés de la sorte, ceux qui n’auraient pu, isolés des autres, résister à la force des eaux, la surmontent sans peine.