Ce roman de Balzac était annoncé, il y a quelques jours, dans les Débats, par une lettre de l’auteur, la plus amphigourique, la plus affectée et la plus ridicule qui se puisse lire, tout cela afin de mettre en goût le public.
Ceux qui aiment exclusivement les tableaux voyants, les couleurs brillantes et criardes, les éclats de la passion sensuelle, ne goûteront point ces chants, ceux qui aiment les émotions tendres, les sentiments élevés, les accents purs, les liront et les reliront avec plaisir.
Qu’on lise le deuxième intermède de Pour la Vierge du roc ardent, en quelques strophes aux rimes monotones, éteintes, le poète y dit toute la vie et tout le rêve de la jeune fille.
Depuis longtemps, Les chanteurs d’amour, de printemps, D’idéal et de fantaisie Ne sont plus écoutés ni lus, Et l’on compte trop peu d’élus Dans le ciel de la poésie… Prenez donc ce coffret où dort Mon passé, cher et jeune mort, Fleuri de fis et d’asphodèles, Et dans quelque abîme profond, Au fond, poète, jusqu’au fond, Jetez-le de vos mains fidèles !
Xanrof dit fort bien ses chansons, avec beaucoup de bonne humeur, sans prétention ni pose, mais elles sont encore, pour la plupart, agréables à lire.
Il les étend peut-être avec trop d’indulgence ; mais il ne faut que lire attentivement son Livre, pour connoître combien il étoit éloigné de ces ruses si rebattues aujourd’hui, où l’on présente les difficultés avec plus de complaisance que les solutions.
Ce Ministre qui savoit mieux récompenser que juger les talens, lui fit un jour présent de six cents livres pour six mauvais vers qu’il lui avoit lus ; libéralité que Colletet paya par ce Distique, aussi naturel qu’ingénieux.