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1627. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Quand on a lu son livre des Quinze ans du règne de Louis XIV, on a certainement quelques notions justes de plus, quelques faits de plus dans la tête, bien époussetés et bien éclaircis, mais on n’a pas une vue nouvelle, — une de ces traînées de lumière, ou même, simplement, un de ces points fixes et lumineux que les hommes qui fécondent les événements par la méditation allument dans l’esprit avec une phrase ou avec un mot. […] Malgré beaucoup d’écrits publiés sur Louis XIV et sur son siècle, la dernière portion du règne de ce roi, la seule qui soit à juger (l’autre, on l’admire, ce qui est plus agréable et plus facile), n’est point encore jugée comme elle doit l’être, et si l’on peut tirer une induction des opinions d’un premier volume qu’on a lu à celles des volumes qui n’ont pas été publiés et qui doivent suivre, il est à craindre que le livre de Moret ne contribue pas beaucoup à ce jugement définitif.

1628. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Il n’ose pas le dire, mais il n’ose pas dire non plus que c’est l’œuvre des républicains… II Telles sont les pitoyables idées de cette introduction, dont il faut sortir au plus vite, et qui déshonore le seuil de ce livre, qu’on ne lira peut-être plus une fois qu’on aura lu cette introduction.

1629. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Elle rappelle cette autre femme dont Alfred de Musset a dit : Elle faisait semblant de vivre ; De ses mains est tombé le livre Dans lequel elle n’a rien lu. […] et parmi ceux qui l’adorèrent, personne ne lui apprit à lire dans ce livre-là.

1630. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Une des raisons probantes du génie d’Hoffmann que nous donne Champfleury dans cette introduction, est l’effet produit par les Contes fantastiques sur la mémoire des enfants : « Celui de mes lecteurs qui est assez jeune — dit-il — pour avoir lu Hoffmann étant enfant, doit avoir dans une des cases de son cerveau quelques personnages bizarres, quelque souvenir de maisons étranges », et, pour élever son idée à la majesté d’un axiome et glacer l’objection, qu’il ne glacera pas, il ajoute carrément : « Tout ce qui s’oublie n’est pas né viable », ce qui peut très bien être une fausseté, si ce n’est pas une simplicité, ce que les Anglais appellent un truism. […] Naturellement et sans qu’on le cherche, on éprouve, quand on a lu ce dormeur éveillé, un effet analogue à l’effet de ces songes qui sont encore quelque chose au réveil et qui finissent bientôt par se ronger et n’être plus !

1631. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Quand on l’a lu, on est impatient d’une atmosphère plus saine et plus pure. […] Aujourd’hui, après avoir lu les Philosophes français, nous l’avertissons qu’il est plus pressant que jamais de retourner au vieux Shakespeare.

1632. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Or, pour peu qu’on ait rafraîchi ou brûlé son front aux sublimes choses que le christianisme a fait jaillir de l’âme humaine, en y débordant, pour peu qu’on ait lu la Vie des Saints, les Pères du Désert, la Chronique des monastères, devenue en ces derniers temps de l’histoire sans laquelle il n’y a plus d’histoire d’aucune espèce, dans l’Europe désorientée, l’histoire des Moines d’Occident, de M. de Montalembert, ne paraîtra plus que ce qu’elle est, c’est-à-dire : plusieurs grands et puissants livres, diminués en un seul. […] Nous aimerions mieux lire chez eux qu’ici les auteurs que M. de Montalembert cite, parce que chez eux ils sont complets et qu’ici ils ne le sont pas.

1633. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Flourens, quoi qu’il y soit aussi, qu’un historiographe d’académie, qu’un tabellion d’éloges officiels, dont l’original reste au greffe et dont la minute est donnée à la postérité, qui aimera à la lire pour la façon dont elle est libellée, je vous en réponds ! […] L’auteur de la Vie et de l’Intelligence n’est donc pas moins fort, parce qu’il est gracieux ; il n’est pas moins docte, parce qu’il est agréable et que tout le monde peut lire ses livres et les goûter.

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