Qui veut la liberté de l’art doit vouloir la liberté de la critique ; et les luttes sont toujours bonnes.
Nous avons fait, dans ces derniers temps, un grand bruit de notre science en politique ; on dirait qu’avant nous le monde moderne n’avait jamais entendu parler de liberté, ni des différentes formes sociales. […] Nous ne ferons point l’analyse des ouvrages de ces publicistes, dont il nous suffit de rappeler les noms pour prouver que tous les genres de gloire littéraire appartiennent au christianisme ; nous montrerons ailleurs ce que la liberté du genre humain doit à cette même religion, qu’on accuse de prêcher l’esclavage.
Les grands mots, liberté, justice, bonheur public, dignité de l’homme, sont si beaux et en outre si vagues ! […] Ils prêchent incessamment, vous ne sauriez croire avec quelle liberté, et leur doctrine avouée est l’athéisme… Voltaire lui-même ne les satisfait plus ; une de leurs dames prosélytes me disait de lui : il est bigot, c’est un déiste. » Ceci est bien fort, et pourtant nous ne sommes pas au bout : car, jusqu’ici, l’impiété est moins une conviction qu’une mode. […] Mais ce qu’ils goûtent dans le matérialisme nouveau, c’est le piquant du paradoxe et la liberté du plaisir. […] Sans approfondir celle des écrivains plus graves, nous l’admirions comme empreinte de courage et de résistance au pouvoir arbitraire… La liberté, quel que fût son langage, nous plaisait par son courage ; l’égalité, par sa commodité. […] Voltaire, Mémoires, soupers chez Frédéric II. « Jamais on ne parla en aucun lieu du monde avec tant de liberté de toutes les superstitions des hommes. » 496.
Une république qui joue à la peur entre un peuple effrayé et un chef ambitieux a bientôt perdu la liberté. […] La politique de la Restauration, entre autres, est une justice sévèrement rendue à la haute pensée de Louis XVIII, le vrai roi de la liberté moderne, compatible avec la démocratie, vraie pensée du temps. […] Mais Brousse a une population de soixante mille âmes ; c’est la province la plus voisine et la plus dépendante du sérail ; il fallait autour de lady Stanhope de la solitude et de la liberté. […] Elle avait vu sous son oncle, le grand Pitt, deux géants lutter sur les mers et sur la terre : la liberté dans l’âme de Pitt, le despotisme dans les armées de Bonaparte ! Pitt était mort comme Moïse avant d’avoir rendu la liberté au monde ; Bonaparte était vaincu et prisonnier à Sainte-Hélène.
Mais nous sommes soumis à la loi de l’attraction qui nous fixe sur un sol déterminé ; les autres hommes nous disputent cette place ; il faut que chacun mesure à chacun l’espace qu’il occupera : Toujours d’un droit qui naît une liberté meurt. […] Plus les sujets étaient difficiles, plus il convenait que le poète gardât toute sa liberté pour les exprimer. […] Il y a dans tout le poème une adresse de facture presque excessive ; mais la variété manque, la liberté d’allures, la souplesse et l’ondulation des mouvements, tout ce qui fait la grâce. […] Il semble bien que, dans la première partie, le premier rôle est au Chercheur qui, au nom de la science positive, déclare la liberté et la justice de pures illusions devant l’écrasante réalité des lois éternelles. Tout change dans la seconde partie ; le cœur se réveille, la liberté se proclame, la justice retrouve ses titres, la sympathie s’éveille, et le progrès devient le terme idéal de la science unie à l’amour. — Pourquoi cela ?
Il n’importe guère sérieusement à l’écrivain que la liberté de son art, la tranquillité à sa besogne. […] Mais, à défaut de cette exceptionnelle constitution, l’anarchie donne au moins à l’écrivain la liberté nue.
Pétrarque eut la sagesse de refuser une charge qui lui donnait la toute-puissance sous un pape faible et complaisant, mais qui lui enlevait sa chère liberté. […] J’ai des amis que je regarde comme mon bien le plus précieux, pourvu que leurs conseils ne tendent pas à me priver de ma liberté. […] Pétrarque fit ses conditions avant de s’attacher à ce souverain : il se réserva sa liberté et sa solitude. […] Il allait subir le supplice quand un autre tribun s’éleva dans Rome, appelant le peuple romain à la liberté. La cour d’Avignon, voulant opposer tribun à tribun, rendit la liberté à Rienzi et l’envoya à Rome comme délégué du pape.