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316. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine (précédées de Notices) Lundi 4 août 1862. […] Les communications semblent même avoir été interrompues entre elle et lui pendant tout le temps de sa carrière au théâtre ; il y a une lacune de dix-huit ans dans ces lettres. […] Disons tout : il est plus sûr et plus honorable de prendre parti pour Racine ; mais Voltaire, dans ses Lettres, est autrement amusant à lire. […] Ce sont les lettres à sa femme, écrites avant et depuis son mariage, qu’on publie aujourd’hui ; elles sont convenables et ce qu’elles doivent être ; mais il n’y a rien de bien vif ; jamais une vraie gaieté, une vraie grâce. […] Il ne faisait plus rien comme homme de lettres ; il était abruti par le vin et par la dévotion. » Ces médisances clandestines ont cela d’affreux que, sans absolument y croire, on en reste imprégné et affecté.

317. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

Les mots en ayant été prononcés et parlés par le peuple, des siècles durant, avant d’être notés et écrits, toutes ou presque toutes les lettres inutiles ont eu tout le temps de tomber et de disparaître. […] Il est d’avis de ne pas s’arrêter sans doute à l’orthographe impertinente de Ramus, mais aussi de ne pas s’asservir à l’ancienne orthographe, « qui s’attache superstitieusement à toutes les lettres tirées des langues dont la nôtre a pris ses mots » ; il propose un juste milieu : ne pas revenir à cette ancienne orthographe surchargée de lettres qui ne se prononcent pas, mais suivre l’usage constant et retenir les restes de l’origine et les vestiges de l’antiquité autant que l’usage le permettra. […] Et puis cette raison qu’il faut garder aux mots tout leur appareil afin de maintenir leur étymologie est parfaitement vaine ; car, pour une lettre de plus ou de moins, les ignorants ne sauront pas mieux reconnaître l’origine du mot, et les hommes instruits la reconnaîtront toujours. […] Viguier, cet esprit distingué et délicat, ce maître du bon temps, celui même dont j’ai fait ici, il y a quelques mois, un éloge funèbre63, écrivait au sujet de Chateaubriand dans une lettre à M.  […] Il serait bien bon, pour guider le lecteur dans la prononciation, d’adopter ses deux espèces de lettre s sous les deux formes qu’il propose, l’une sonnante et l’autre grave.

318. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — III. Un dernier mot sur M. de Talleyrand »

Sainte-Beuve s’entretenait par lettres de tout sujet, mais surtout du cardinal de Retz, me laisse copier, dans une lettre de M.  […] La préoccupation du maître était déjà tournée sur le personnage, et il m’a dit une fois que le sujet l’avait bien des fois tenté, sans qu’il eût jamais eu occasion d’écrire sur lui : « Mais il y a, ajoutait-il, un portrait à faire. » La lettre qu’on va lire, antérieure de près de deux ans à la publication des articles qui ont paru dans le Temps, me semble être le fruit et le résumé d’une opinion qui n’a pas changé : « Ce 9 février 1867. […] Retz devait avoir un peu plus de générosité que lui… » Et dans une autre lettre, très peu de temps après (23 février 1867), à M. de Chantelauze, M. 

319. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

À cet égard, les Nouvelles lettres publiées dans le texte allemand par M.  […] C’est à elle qu’elle adressait ses plus longues lettres et ses plus confidentielles, celles qui doivent surpasser en intérêt toutes les autres. […] Ces lettres qu’elle écrivait à Leibniz seraient précieuses à recouvrer et à publier. […] [NdA] La première traduction et édition française, publiée en 1788, sous le titre de Fragments de lettres originales de Madame, etc., et qui précéda d’un an la publication de l’original allemand, conserve sur les éditions françaises plus récentes l’avantage d’indiquer les dates des lettres et de laisser voir tout franchement le caractère d’extraits. […] Je n’ai pas reproduit les fautes d’orthographe, qui sont d’ailleurs perpétuelles dans les lettres des plus grandes dames d’alors, des Montespan et autres.

320. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Lettres inédites de Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël, Mme de Souza, etc. publiées par le même. […] On y parvient au moyen de témoignages contemporains rapprochés et contrôlés, et surtout si l’on a, de la personne qu’on étudie, des lettres ou toute autre production directe de son âme ou de son esprit. […] Avant de fermer sa lettre, dans le post-scriptum, il ajoute : Jeudi soir. […] Les lettres écrites à ce sujet par la comtesse sont des monuments de tendresse et de désolation. […] Saint-René Taillandier nous a donné des lettres à elle adressées, un homme instruit, cordial, excellent, mais qui ne la vaut certes pas pour une certaine fermeté et justesse de vue.

321. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

L’amour des Lettres, aux âges de belle culture, suppose loisir, curiosité et désintéressement ; il suppose aussi une latitude de goût et même de caprice, une liberté d’aller en tous sens. N’aimer en littérature qu’à s’occuper du présent et du livre du jour, c’est aimer la mode, c’est suivre et courir le succès, ce n’est pas aimer les Lettres elles-mêmes, dont le propre est la perpétuité, la mémoire et la variété dans le souvenir. […] Saint-René Taillandier, s’est fait l’éditeur des lettres de Sismondi à cette illustre dame, et il a en même temps retracé, dans une ample et chaleureuse Introduction, le caractère moral de celui qui les a écrites. […] On voit, par son Journal intime et par les lettres écrites à sa mère, qu’il ne s’accoutuma point pourtant de prime abord, sans quelque difficulté, au monde et au ton de Coppet. […] La lettre de réponse de Sismondi, à ce sujet, contient une page de critique excellente, et d’où il résulte qu’il ne faut pas juger le théâtre d’une nation avec la poétique d’une autre.

322. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Cependant la demande directe de Ney à l’Empereur avait été suivie d’une lettre de Jomini, aussi motivée que respectueuse, et l’Empereur avait accordé. — Et voilà que quelques jours après, Jomini reçoit sa nomination comme sous-chef d’état-major sous le général Dutaillis. […] L’Empereur vint à lui d’un air courroucé et fui dit : « Quelle lettre impertinente m’avez-vous adressée ? […] L’anxiété où il était alors, — où il fut durant tout cet été et cet automne de 1810, — sa fièvre morale nous est vivement représentée dans des lettres écrites à un ami, le baron Monnier, qui occupait un poste assez important auprès du duc de Bassano. […] J’ai reçu, mon cher Monnier, votre aimable lettre du 48 octobre. […] Et d’abord, voici sa lettre à Clarke, duc de Feltre, qui n’était que ministre : « Monseigneur, j’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence copie de la lettre que j’ai écrite à Son Altesse le Prince Vice-Connétable, pour lui donner ma démission de l’emploi d’adjudant-commandant.

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