Cette surcharge de la mémoire donne quelquefois au lecteur l’illusion de la candeur inventive. […] Aujourd’hui, donc, je laisserai dormir sur ma table les livres nouveaux que j’aime à éveiller pour l’ébattement ou pour l’édification du lecteur bénévole. […] Il risque des rapprochements dont l’audace est faite pour effaroucher le lecteur, même en cet heureux temps et en ce doux pays de déshabillages publics. […] Je voudrais seulement obéir à des usages déjà anciens et dire au lecteur, sans forfanterie ni réticences, en quoi consiste l’entreprise, sans doute téméraire, que j’ai tentée. […] Les bibliothèques, outre-Manche, sont faites non pour des bibliothécaires, mais pour des lecteurs.
C’est une petite question que je pose à mes lecteurs selon l’habitude qu’ils m’ont donnée en répondant si souvent et si bien aux petits problèmes que je leur indique. […] Aussi, quand vous semblez hésiter, puis pencher pour l’affirmative, c’est sans doute pour faire appel à l’esprit de contradiction de vos lecteurs et les inciter doucement à combattre cette opinion. […] Je n’ai pas besoin d’avertir le lecteur que la « communication » de M. […] Le Bidois de l’ingénieuse leçon qu’il a bien voulu écrire pour nos lecteurs et je lui demande pardon de n’être pas de son avis, ce qui est si rare que j’en suis étonné et un peu dans l’inquiétude. […] Je m’engage, Monsieur, à ne plus fatiguer vos lecteurs.
C’est diminuer sa part de responsabilité, c’est permettre au lecteur de mieux apprécier les faits et au besoin de les vérifier par lui-même8. […] Cette petite pièce contient deux scènes, celles de Sganarelle avec les philosophes Pancrace et Marphurius, qui ne paraissent à beaucoup de lecteurs que deux pitoyables parades. […] Le même biographe a assez compté sur la crédulité de ses lecteurs pour avancer encore « qu’elle n’avait pas le sens commun ». […] En abordant le récit de la représentation de ce chef-d’œuvre, nous pourrions dire aussi aux lecteurs qu’ont révoltés les précédentes menées des ennemis de ce grand homme : Vous verrez bien autre chose ! […] Le président était un brachmane, qui devina tout d’un coup que l’un des deux maîtres de la maison était une dupe et que l’autre était un dieu. » Ici nous sommes forcés d’abandonner le traducteur, dont les expressions pourraient paraître à beaucoup de lecteurs un peu trop naturelles.
Le chantre s’arrête à chaque instant pour faire respirer le lecteur dans des comparaisons lentement déroulées qui reportent l’âme à des scènes champêtres ou maritimes : « Diomède s’élance ; tel un lion, hardi de cœur, franchissant les palissades d’une bergerie, fond sur les brebis à la laine épaisse ; s’il est légèrement blessé, mais non terrassé par le berger qui les défend, sa rage et sa vigueur s’accroissent de sa blessure. […] Le combat reprend au sixième chant avec une abondance de détails et une continuité de meurtres qui fatigue déjà le lecteur. […] Ce sont toujours ces défis et ces combats un peu fastidieux pour des lecteurs à trois mille ans de ces événements, mais qui devaient avoir un immense intérêt national pour les différentes peuplades de la Grèce, de l’Ionie et de l’Archipel, constamment citées, décrites, célébrées dans leurs ancêtres par le poète.
Tous mes lecteurs se souviennent que j’ai écrit, en 1847, un livre qu’il ne m’appartient pas de juger littérairement ; livre qui produisit, lors de son apparition, un effet tellement universel que les critiques du temps ne purent le comparer qu’au mouvement de curiosité de l’Émile de J. […] À peine les presses de Paris, de Bruxelles, de Londres, de Madrid, suffirent-elles à en multiplier les exemplaires et les traductions pour l’impatience des lecteurs. […] Rousseau, je n’ai pas reçu non plus sa féroce personnalité ; et si le lecteur a quelque excès à craindre de ma plume dans ce jugement sur moi-même, ce n’est pas, à coup sûr, l’excès d’orgueil ; ce serait plutôt l’excès de sévérité.
La richesse est souvent un embarras pour l’écrivain, une énigme pour le lecteur ; on s’y retrouvait, mais il fallait chercher son chemin. […] c’est que vos Consolations ne soient pas aussi recherchées du commun des lecteurs que les infortunes si touchantes du pauvre Joseph, qui pourtant ont mis tant et si fort la critique en émoi. […] Dans un premier écrit sur le Romantisme en 1818, il avait dit : « … La France et l’Allemagne sont muettes : le génie poétique, éteint chez ces nations, n’est plus représenté que par des foules de versificateurs assez élégants, mais le feu du génie manque toujours ; mais, si on veut les lire, toujours l’ennui comme un poison subtil se glisse peu à peu dans l’âme du lecteur ; ses yeux deviennent petits, il s’efforce de lire, mais il bâille, il s’endort et le livre lui tombe des mains. » « Quelle fut donc ma surprise quand je reçus de lui, avec qui je n’avais eu d’ailleurs que des relations assez rares et de rencontre, une lettre ainsi conçue : « Après avoir lu les Consolations trois heures et demie de suite, le vendredi 26 mars (1830).
Mais ce n’est pas à ce point de vue, qui est celui de l’esthétique, que s’est placé un journal en soumettant à ses lecteurs ce problème : Si on ne devait garder à Paris que vingt statues, lesquelles choisiriez-vous ? […] Je sais bien que l’opinion des lecteurs bourgeois d’un journal n’est pas l’opinion publique, mais seulement l’opinion moyenne. […] Il ne doit pas être ignoré des érudits, mais mon excuse pour le rapporter est que je ne le connaissais pas et que la plupart des lecteurs ne sont pas sans doute plus avancés que je ne l’étais hier.