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16. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Latine. » pp. 147-158

De la langue Latine. […] Ces sçavans conclurent que Cicéron fût, à l’avenir, le seul sur lequel se formassent tous les orateurs Latins. […] L’homme de son siècle qui écrivoit le mieux en Latin est accusé de ne se pas connoître en stile. […] L’auteur se propose d’y montrer le ridicule qu’il y a de prétendre bien écrire en latin, bien parler & bien entendre cette langue. […] Nous n’entrerons point dans les autres disputes sur les auteurs Latins.

17. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre II. La langue française au xvie siècle »

Habitués au latin, au grec, à des langues mortes dont ils trouvaient les formes fixes, les règles certaines, le type désormais immuable dans les écrivains anciens, ils cherchaient le français et ne le trouvaient nulle part. […] Le latin fournit à Du Bellay, qui conseille d’user de mots purement français, ces néologismes que lui reproche Fontaine : vigiler, hiulque, oblivieux, intellect, sinueux, etc. […] Mais la lutte est surtout entre la vieille langue et le latin. […] Du latin aussi viennent ces idées, arbitraires et erronées le plus souvent, d’analogie et de régularité, qui bouleversent la langue et jusqu’à l’orthographe. […] On crut plus correct de dire innocentement, savantement, loyalement, quoiqu’en réalité on achevât ainsi de s’éloigner du latin.

18. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

C’est le sixieme cas des noms Latins. […] Varron l’appelle cas latin, parce qu’il est propre à la Langue Latine. […] Méthode latine. […] Voyez la Méthode Latine de P. […] Ainsi ce mot n’est en François que ce qu’il étoit en Latin.

19. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Aussi les Grecs, nation ingénieuse, employèrent moins de tours que les Latins, les Latins moins que les Allemands. […] En latin, sollicitus et festinans expriment la frayeur. […] Les Latins l’appelèrent vers saturnien, comme l’atteste Festus. […] Les prêtres seuls savaient le latin et le grec. […] On doit conjecturer que les Latins et les Grecs en font autant, lorsqu’ils expriment tant de choses particulières aux barbares, avec des mots qui sonnent si bien en latin et en grec.

20. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

L’utilité est le principe créateur de la littérature latine ; le besoin de s’amuser, le principe créateur de la littérature grecque. […] Le peuple romain était une nation déjà célèbre, sagement gouvernée, fortement constituée avant qu’aucun écrivain eût existé dans la langue latine. […] Posthumus Albinus, romain, écrivit une histoire de Rome en grec ; Fabius Pictor, une autre en latin, etc. […] Il en est de même de cette poésie informe, froide et inconnue, à laquelle on veut attribuer l’origine de la littérature latine. […] Mais quel est le poète original, dans la langue latine, qui ait mérité quelque réputation avant Cicéron ?

21. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Il faut avouer que ni l’expression françoise ni l’expression latine n’en disent rien. […] Les Latins en faisoient encore plus d’usage que nous, amantes sunt amentes. […] Jugeons donc du latin par le latin même, & nous ne trouverons ici ni contre-sens, ni hypallage ; nous ne verrons qu’une phrase latine fort ordinaire en prose & en vers. […] La regle donnée par M. du Marsais, de juger du latin par le latin même, est très-propre à faire disparoître bien des hypallages. […] La méthode latine de P.

22. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

La littérature latine moderne pâlissait nécessairement en présence des chefs-d’œuvre de poésie française qui venaient d’éclore et qui illustraient le règne ; cette littérature et cette poésie latine, déjà de toutes parts en retraite, trouva néanmoins son dernier refuge et son emploi dans les livres d’Église. […] Il avait des frères qui se distinguèrent par leur esprit, notamment l’aîné, Claude, qui fut prêtre et qui faisait de bons vers latins. […] En ces années 1650-1660, c’était encore une condition et une carrière que d’être poète latin. […] Mais Santeul n’était pas homme à entrer comme eux dans des compromis habiles ou modestes ; il était latin et tout latin, ne voulant céder le pas à aucun poète et se croyant le premier, et le criant à tout venant. […] Le docte et magnifique évêque de Paderborn, Furstemberg, pour lui marquer son estime, lui avait envoyé, ainsi qu’à d’autres poètes latins, une médaille d’or massif à son effigie dans une boîte d’or.

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