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1376. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

« Je souffre, disait-il, toutes les fois que je-suis obligé de traduire en paroles des phénomènes intérieurs ; les expressions de la langue suggèrent à l’esprit des images qui ressemblent si peu aux phénomènes que sent la conscience, que de telles descriptions font toujours pitié à ceux qui les donnent61. » Les grands romanciers donnent des descriptions aussi difficiles que celles des psychologues, et néanmoins très-claires ; c’est qu’ils les composent de petits faits62. […] Qui surtout la remontera à travers tant d’anneaux brisés, de fautes de langue, de termes impropres ou obscurs ?

1377. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Son grand besoin est de voir clair ; il veut toujours se rendre compte, et dans la discussion dit quinze fois par heure : « Je n’entends pas. » Un peu sceptique, parfois moqueur, destructeur par occasion, surtout en matière d’illusions poétiques et métaphysiques, il a des habitudes d’algébriste, et a copié de sa main la Langue des calculs. […] Regardez les dents, la langue, les glandes salivaires, toutes les parties de la bouche et leur emploi.

1378. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

En feuilletant la nouvelle édition, que Lemerre en a donnée dans la « Petite bibliothèque littéraire », je n’ai pu m’empêcher de relire ces belles pages, dans lesquelles j’ai revu le Colysée, le Campo Vaccino, et qui resteront comme de bons morceaux de la langue française. […] Paul Margueritte, lui ont valu d’être classé parmi les écrivains trop rares qui savent obéir à leur tempérament ; les écoles naturaliste, analyste, ne l’ont pas préoccupé plus l’une que l’autre et, né observateur et conteur, il a écrit en une langue facile des œuvres de délicate saveur. […] Ils sont nombreux, en toute langue, les refrains à hoquets rimés pour la plus grande gloire de ceux que Rabelais nommait les « humeurs de piot », et ce n’est point à l’honneur de la poésie cosmopolite. […] Fourvoyé dans les chemins obscurs d’une soi-disant rénovation de notre langue, ouverts par un certain nombre de jeunes gens, parmi lesquels beaucoup d’étrangers, M. de Wyzewa a bien vite reconnu que les Français exigent avant tout la clarté des idées et de la parole. […] Partout ils avaient ouvert des écoles primaires, des écoles secondaires pour répandre leur langue au détriment de la nôtre, établi des communautés religieuses qui exerçaient une incontestable influence sur l’opinion de là bourgeoisie et de l’aristocratie bureaucratique des villes.

1379. (1923) Nouvelles études et autres figures

En 1903, à la suite d’un brillant concours, on lui offrit la chaire de langue arabe à l’Université de Madrid. […] On rédigeait les actes publics dans les trois langues. […] Les chrétiennes avaient adopté la langue et le voile des musulmanes. […] Mais il n’y a tout de même pas, et en aucune langue, de poète sans ce don. […] On jouait des pièces dans la langue de Térence ; on haranguait les illustres visiteurs dans la langue de Cicéron.

1380. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Mais Anacréon leur réussit bien mieux à imiter que Pindare ou Virgile, ils retrouvaient en lui des sentiments déjà familiers à notre poésie, et que la langue de Marot était capable d’exprimer sans innovation grecque et latine.

1381. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

L’empire romain, avec lequel la conquête arabe a tant de rapports, a fait de la langue latine l’organe de l’esprit humain dans tout l’Occident, jusqu’au XVIe siècle.

1382. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

Si la multitude des éditions étoit la preuve de l’excellence d’un Poëme, on pourroit dire que celui-là, qui n’est en lui-même que très-médiocre, doit l’emporter sur beaucoup d’autres : il fut réimprimé trente fois dans l’espace de six ans, & traduit dans cinq langues, tant on étoit alors avide des moindres productions !

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