Pourquoi le Poète dédaigneroit-il d’abaisser son langage jusqu’à la cabane du moindre citoyen ? […] Toutes les grâces du langage ne lui ont pas ôté sa petitesse & sa bisarrerie. […] Racine me paroît constamment caché derrière ses personnages, & habile à leur insinuer son langage harmonieux. […] Ce langage (nous ne le dissimulons point) a paru singulier & téméraire. […] Les Livres qui ont les opinions les plus saines & les plus vraies ne font pas fortune ; & à l’aide d’un langage poli, on nous verse en l’âme les plus frivoles idées, les plus propres à abâtardir une Nation.
Leurs costumes, leurs mœurs, leur langage, sont d’une incontestable rusticité. […] On peut nous tenir ce langage : « Voici la terre, soit ; mais voici l’enfer et voici le ciel. […] Leur langage est bas, mais il est naïf, et l’on y sent l’accent de la nature. […] Un homme en proie à une émotion violente n’use guère que du langage le plus naturel, du cri ou du simple geste. […] Je repousse de toutes mes forces le côté démoc tel qu’on l’a compris en langage de club.
Mais la pensée et le style vont se raffermissant de page en page, et l’on trouve dans son dernier livre un langage où l’éclat s’unit à l’ampleur.
La Poésie en est douce, simple, facile, souvent gracieuse, & toujours naturelle ; l’expression fidele du sentiment y tient lieu de ces images brillantes, de ces hardiesses de style, de ces tours vifs & énergiques qui caractérisent le langage poétique, & que la simplicité du genre n’admet pas.
Bouhours, en matiere de langage, à ces Directeurs rigides qui troublent les consciences, pour vouloir trop les épurer, on ne sauroit trop recommander la lecture de ses Ouvrages aux jeunes gens.
Chaque poème se développe harmonieusement en strophes d’un juste équilibre et d’un langage orné.
Mais dès qu’en ouvrant le livre on s’est vu introduit dans un monde vrai, vivant, nôtre, à cent lieues des scènes historiques et des lambeaux de moyen âge, dont tant de faiseurs nous ont repus jusqu’à satiété ; quand on a trouvé des mœurs, des personnages comme il en existe autour de nous, un langage naturel, des scènes d’un encadrement familier, des passions violentes, non communes, mais sincèrement éprouvées ou observées, telles qu’il s’en développe encore dans bien des cœurs sous l’uniformité apparente et la régularité frivole de notre vie ; quand Indiana, Noun, Raymon de Ramière, la mère de Raymon, M. […] Mais le sir Ralph de la quatrième partie ne ressemble plus à celui-ci, que nous croyons apprécier et comprendre ; le sir Ralph qui démasque, après des années de silence, son amour pour Indiana épuisée, qui prête à cet amour le langage fortuné des amants adolescents et des plus harmonieux poètes, le sir Ralph dont la langue se délie, dont l’enveloppe se subtilise et s’illumine ; le sir Ralph de la traversée, celui de la cataracte, celui de la chaumière de Bernica, peut bien être le sir Ralph de notre connaissance, transporté et comme transfiguré dans une existence supérieure à l’homme, de même que l’Indiana, de plus en plus fraîche et rajeunie, à mesure qu’on avance, peut bien être notre Indiana retournée parmi les anges ; mais à coup sûr ce ne sont pas les mêmes et identiques personnages humains, tels qu’on peut les rencontrer sur cette terre, après ce qu’ils ont souffert et dévoré.