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11. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Mais n’est-ce pas trop gai qu’un tel langage, et le rire qui prend n’avertit-il pas ? […] L’Essai sur le langage est de 1848. […] Le langage fut constitué dès le premier jour, mais il faut savoir ce que M.  […] Dans cet Essai sur le langage, il n’y a encore que le brouillon scientifique, lequel a persisté. […] Ernest Renan [I-III]. — Origine du langage [IV-VII].

12. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Mais il faut distinguer entre le comique que le langage exprime et celui que le langage crée. […] Il souligne les distractions du langage lui-même. C’est le langage lui-même, ici, qui devient comique. […] Ce genre de raideur s’observe-t-il aussi dans le langage ? […] Appliquons-la au langage.

13. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

Il y a une autre sorte de propriété du langage qui consiste non plus dans le rapport en quelque sorte théorique de l’idée et du mot, mais dans le rapport du mot à l’intelligence des gens auxquels on s’adresse. […] La propriété du langage n’est plus absolue alors : elle est relative ; le mot propre est celui qui éveille le mieux dans l’esprit du lecteur l’idée de l’objet que l’écrivain veut désigner, et un à peu près que tout le monde entend, vaut mieux alors qu’un terme exact, que nul ne saisit. […] Sully-Prudhomme expliquer, mieux que dans la langue commune, dans la langue de la poésie, certaines doctrines philosophiques, avec autant de rigueur qu’eût pu le faire un docteur allemand, devant quelques disciples initiés, dans un langage hérissé de locutions scolastiques ? […] Par cette opération, faite avec tact, le langage prend une propriété rigoureuse, une précision énergique, sans devenir obscur ni âpre. […] C’est en somme au langage de tout le monde qu’il faut recourir, quand on s’adresse à tout le monde.

14. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Le langage, auxiliaire de la pensée. […] Conséquences : le langage, auxiliaire de la pensée (suite). […] VI, § 8], comme il fait l’unité intellectuelle et morale d’une nation ; mais sa puissance est bonne ou mauvaise selon les cas ; elle n’est bonne que s’il est un langage bien fait252, et un langage bien fait n’est tel que par une attention constante donnée aux idées qu’il exprime. […] Le langage vaut ce que vaut la pensée, et la pensée elle-même vaut plus ou moins selon l’énergie plus ou moins grande de la volonté qui la dirige. […] Le langage, pris en lui-même, n’y est pour rien ; toute sa vertu réside dans les idées qui l’accompagnent.

15. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Μῦθος a été aussi défini un récit véritable, un langage véritable 48. […] En effet, les vers iambiques furent pour les Grecs un langage intermédiaire entre celui des vers héroïques et celui de la prose. […] Elle dut être adoptée par une convention libre ; car c’est une règle éternelle que le langage et l’écriture vulgaire sont un droit des peuples. […] En effet, les poètes ayant d’abord formé le langage poétique par l’association des idées particulières, comme on l’a démontré, les peuples formèrent ensuite la langue de la prose, en ramenant à un seul mot, comme les espèces au genre, les parties qu’avait mises ensemble le langage poétique. […] Qui ne s’étonnerait de voir subsister jusqu’à nos jours une telle conformité de pensée et de langage entre les nations ?

16. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Comme le langage des arts plastiques, et comme celui des arts littéraires, le langage de la Musique fut d’institution purement humaine. […] Le langage initial de la musique fut constitué, œuvre de hasards séculaires. […] Un fait également certain est l’absolue différence du langage musical employé par ces premiers artistes et de notre langage moderne. […] Un nouveau langage musical était constitué, déjà plus riche et plus complexe que le langage antérieur des Grecs. […] Chaque province avait un spécial langage mélodique.

17. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Je n’entends pas reprendre en sous-œuvre toutes les parties de l’Essai sur les Institutions sociales, mais seulement la partie qui se rapporte à la question de l’institution du langage. […] Aristote avait reconnu que les règles premières de nos jugements étaient données par la logique et par les formes absolues du langage ; Kant a déduit de ces formes absolues les notions a priori de l’entendement. […] À mesure que nous avançons dans la civilisation, à mesure que notre éducation sociale se perfectionne, en un mot à mesure que le genre humain se développe, la pensée va s’affranchissant, de plus en plus, des liens de la parole : tel est, en effet, le résumé de ma théorie de la révélation du langage. […] Quoi qu’il en soit, celui qui, au sujet de l’institution du langage, m’accusait de m’être placé en dehors de la sphère de l’infini, en était bien plus éloigné qu’il ne le croyait. […] Il a été un temps ou le mot faisait le sens, et un autre temps où le sens faisait le mot : voilà tout le problème de l’institution et de la génération du langage.

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