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1846. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Les vers varient leurs hémistiches et leur repos pour laisser respirer le lecteur, ils se relèvent aux derniers vers de la stance pour remettre l’oreille en route et pour dire, comme le coursier de Job : Allons ! […] Laissons-leur la curiosité, ce viatique des longues routes, dans la lecture comme dans le drame.

1847. (1898) Le vers libre (préface de L’Archipel en fleurs) pp. 7-20

On vante ses fleurs et ses procédés de culture, on s’enquiert de sa méthode, on l’invite à promulguer des Règles, et, s’il a la faiblesse de céder à ces clameurs flatteuses, on le hisse sur un pavois et on le promène à travers le pays, en chantant à l’unisson des louanges imitées de son style — quitte à le laisser choir au fossé de la route s’il finit par se prendre au sérieux. […] Ils rient aux coups et aux blessures et au fiel répandu ; ils se disent : “Les poètes se chamaillent entre eux, ils nous laisseront tranquilles.”

1848. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

L’histoire n’a pas expliqué comment Louis XIII, prince si doux, si timide, si jeune encore, a pu se laisser emporter à des partis aussi violents contre sa mère. […] M. de Souvray lui dit qu’on lui avait laissé une bouteille à laquelle on n’avait point touché.

1849. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

« Quand la débauche et le dévergondage sont poussés à un certain point de scandale, je suis persuadée, dit madame de Sévigné, que cet excès fait plus de tort aux hommes qu’aux femmes. » Elle s’exprime ainsi à l’occasion d’un marquis de Thermes qui l’avait fort assidûment visitée aux eaux de Vichy et qui n’osa la revoir à Paris, étant là sous le joug de la maréchale de Castelnau, sa jalouse maîtresse, qui avait si bien renoncé aux bienséances, que, malgré son veuvage, elle ne prenait pas la peine de cacher ses grossesses… Mais laissons Thermes sous sa férule », dit-elle en finissant ; « il y aurait encore bien des choses à dire d’une autre vieille férule qui ne fait que trop paraître sa furie ». […] Et supposons madame de Maintenon, malgré des alternatives fréquentes de dégoûts et de contentements, suivant que madame de Montespan exerçait de douces ou de malignes influences sur le roi, marchant néanmoins d’un pas lent, égal et ferme vers son but, qui était la considération du public par celle du roi, celle du roi par celle du public ; et vers un but plus éloigné qui se laissait entrevoir dans les nuages.

1850. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Il paraît certain que le laboureur qui disposerait des saisons, aurait un grand avantage sur ceux qui sont obligés de les prendre comme elles viennent, et qu’il consentirait volontiers à laisser doubler ses baux à cette condition. […] La Fontaine y en met beaucoup ; et ce dernier vers, malgré son apparente simplicité, laisse entrevoir tout ce qu’il ne dit pas.

1851. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Son style est vif, clair, naturel, & assaisonné du sel de la critique ; il avoit surtout une adresse cruelle & singuliére à donner le change aux auteurs mêmes qu’il critiquoit ; & tel écrivain a été le remercier d’une louange ingénieusement équivoque, qui s’est ensuite apperçu qu’il s’étoit laissé honteusement tromper par son style à deux faces. […] La Semaine, le Glaneur, le Conservateur, le Journal des Journaux, le Censeur hebdomadaire, le Spectateur, le Rédacteur, ont à peine laissé l’idée de leur existence.

1852. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

dépenaillés de physique comme d’intelligence, des faméliques de jouissances ou de renommée en guerre contre l’ordre social ; tous ne sont pas de pauvres enfants cherchant sans la trouver leur place au soleil, des Chattertons d’imitation, plus ou moins énergiques ou lâches, qui se tuent ou se laissent mourir, et dont Hégésippe Moreau ou Gérard de Nerval furent les types douloureux et coupables. […] « Nous sommes des honnêtes gens, — dit Rigault. — En politique, nous laissons la justice poursuivre les coupables ; nous ne rendons responsable aucune nation, aucun parti, des inventions sauvages de quelques fous monstrueux », — ce qui est l’honnêteté politique, et non plus l’honnêteté littéraire.

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