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230. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Monselet, et qui, éprise, ou plutôt grise du xviiie  siècle, baguenaude éternellement avec lui, la main indécente, les yeux troubles, n’est pas, malgré son air niais, aussi innocente qu’on pourrait le croire, mais de toutes les Écoles historiques dangereuses, — rendons-lui cette justice, — c’est la plus innocente. […] Mais la calomnie, toute calomnie qu’elle soit, est parfois une large justice, comme lord Bacon disait de la vengeance. […] La dignité de la justice en recevrait une trop profonde atteinte. Il en est de même de la dignité de l’histoire, cette justice qui n’est pas le jeu sans fin de la curiosité et du scepticisme, et qui coupe nettement avec le glaive quand elle a pesé.

231. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

L’insulte ne me satisfait pas plus que l’hyperbole, et je ne vois pas que l’on ait une fois essayé de déterminer son rôle exact, son œuvre et sa pensée, en toute sincérité et en toute justice, sans emphase comme sans mauvaise foi. […] Après l’injure et après l’encens, il y a place encore pour la justice et pour un simple regard d’humanité vers l’un de ceux dont nous sortons. […] 20 » Tel est, en toute justice, le sentiment que son œuvre a fait naître en moi. Voilà pourquoi je trouve que les jeunes écrivains dont j’ai parlé au début de cette étude font une œuvre de justice en réhabilitant Zola vis-à-vis des irréalistes de toutes nuances.

232. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 482-483

Par un principe de justice, nous devons rappeler ici que les Recueils de l’Académie Françoise offrent un grand nombre de Discours de Charpentier, dont quelques-uns sont écrits avec autant de naturel que de force & de bon sens.

233. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 483-484

PELLEGRIN, [Simon-Joseph de] Abbé, né à Marseille en 1663, mort à Paris en 1745 ; Poëte dont le nom est devenu ridicule de nos jours, comme celui de l’Abbé Cotin, dans le Siecle de Louis XIV ; mais on doit reconnoître, à l’égard de l’un & de l’autre, plus de fatalité que de justice dans le mépris qu’ils ont éprouvé de la part de leurs Contemporains.

234. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Il y a là, en effet, un amour de la justice et de l’art, une élévation, une connaissance, une maîtrise de compétence enfin, qui mérite cette distinction suprême et qui n’étonnera que ceux qui ne connaissent pas Daly. […] L’impartialité dans l’enthousiasme, qui correspond pour l’esprit à ce qu’est la justice dans l’amour pour le caractère, tel est le trait saillant, particulier, impossible à oublier, de cette belle physionomie intellectuelle, — son fer à cheval de Redgauntlet, à ce noble front !

235. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

À plus d’une place de son récit, et quand il rapporte les excès que personne, du reste, ne cherche à justifier, et qui accompagnèrent l’exécution de la mesure prise contre les protestants, l’historien des Réfugiés innocente entièrement le roi et affirme que ces excès auraient été réprimés s’il avait pu en être instruit, et cette noble justice venant d’un protestant de nom et d’un philosophe de fait honore infiniment l’écrivain. Mais, malgré cette justice, malgré le bon goût d’un ouvrage qui n’a pas une déclamation, Weiss n’en travaille pas moins à faire prendre le change sur Louis XIV, quand il accepte si vite comme une faute absolue, comme une faute complète, la révocation de l’Édit de Nantes.

236. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

II C’est, en effet, une bonne fortune, — et même la meilleure de toutes les fortunes, — pour qui se sent en soi le moindre génie historique, que de rencontrer sous sa main de ces figures très rares, à caractère ambigu ou à double caractère, qui exercent la sagacité et donnent un prix plus grand encore au mérite de la justice. […] Tous les deux, par ce côté, du moins, restent imposants devant l’Histoire, au-dessus ou à côté du ridicule et du mépris qui s’attachent aux prétentions ou aux faits contraires aux lois de la nature humaine ; mais elle plus imposante que lui, — et c’est justice ! 

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