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1346. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

Elle devait s’avilir un jour, mais elle commença par être juste : elle célébra des bienfaits, avant de flatter le pouvoir, ou d’honorer des crimes.

1347. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

C’était l’époque qui peut à bon droit s’appeler celle du minimum de tolérance, et cela non point parce que le preux chevalier trouve tout simple de tomber à bras raccourci sur le juif et le mécréant, — de tout temps il se rencontre des chevaliers qui seraient disposés à en faire autant (Réclamations, murmures), — mais parce que le plus juste des rois l’approuve et ne le désavoue pas. […] Les paroles bienveillantes de M. le rapporteur, entremêlées qu’elles étaient d’une nuance de blâme et de regret, n’ont pas suffi à la susceptibilité bien juste de la science, qui se sentait remise en question et comme assise sur la sellette. […] Et moi aussi, je signalerai un danger, et j’aurai de l’écho au dehors, j’aurai de l’assentiment de la part de tous ceux qui, amoureux du bien public, de la paix publique, du progrès des idées justes et de l’avancement civil de la société, ne désirent, dans cette large voie, d’autre guide et d’autre appui que le Gouvernement impérial, issu du suffrage universel.

1348. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

IV Je ne voulus pas prendre la plume et analyser la perte que la littérature classique venait de faire en lui, dans le premier moment de ma douleur : je craignais que le cœur en moi ne faussât le jugement ou n’exagérât l’éloge ; je voulais rester vrai pour être juste. […] Parlant peu, mais répondant juste, il était alors très enclin à cette ironie douce de ceux qui ont bu de bonne heure les eaux de la Garonne ; il en conserva quelque chose toute sa vie, même quand les déceptions et les révolutions eurent altéré le fond de son âme. […] La mort seule est juste, et dit hardiment à nos mémoires le bien et le mal ; elle nous fait notre épitaphe sur une pierre de granit, que ni les flatteurs ni les dénigreurs n’effaceront plus.

1349. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Il est juste d’ajouter à cette inconstance du poète le sentiment délicat de la gêne que sa présence imposait à une sœur dont l’indigence suffisait à peine à la nourriture de ses deux fils et de ses deux filles. […] Ses amis lui conseillèrent de s’éloigner pour éviter le juste ressentiment du prince. […] Vous vous retirez, dit-il, dans les États d’un prince juste, magnanime et affable.

1350. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

L’homme réellement moral ne serait pas précisément bon, car la bonté ne l’emporterait point sur ses autres qualités, il serait juste et, au besoin, rigoureux ; il ne serait point généreux, car il donnerait à chacun seulement ce qui lui revient ; le courage ne se ferait point remarquer en lui, car il ne s’exposerait que par nécessité. […] Si j’insiste, si je lui demande pourquoi c’était son devoir, il saura très bien me répondre : Parce que c’était juste, parce que c’était bien. […] Mais souvent à la question que Cousin ne veut pas qu’on pose : Pourquoi est-ce bien, pourquoi est-ce juste ?

1351. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Dans ces articles, de justes et claires explications du système Wagnérien, et des vues intéressantes sur les œuvres. […] Tristan et Iseultbf à Munich en 186572 La première représentation de Tristan et Iseult était proche et tous les artistes luttaient à qui pénétrerait le plus avant dans la pensée du maître, à qui donnerait le mieux l’accent juste à chaque mot, tous, depuis M. et Madame Schnorr, Tristan et Iseult73, jusqu’à Madame Deinet, Brangœne, jusqu’à MM. […] Richard Wagner a payé un juste tribut d’hommages et de regrets à Schnorr, qu’une fièvre maligne enleva aussitôt après les représentations de Tristan et Iseult, le 21 juillet 1865.

1352. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Je puis donc espérer, Madame, que Votre Majesté voudra bien agréer ce témoignage d’une admiration particuliere, que je me ferai toujours un devoir de joindre aux justes sentimens de l’admiration publique. […] Personne ne conteste qu'il n'ait eu de grands talens : il en falloit assurément pour opérer la révolution qu'il a faite dans nos idées & dans nos mœurs, & je ne l'ai point dissimulé dans les Trois Siecles ; mais les Esprits justes & vraiment connoisseurs, conviendront sans peine qu'il est loin de justifier les éloges & les honneurs qu'on lui a prodigués sans mesure. […] Celle-ci suffira pour vous donner une juste idée des autres.

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