Cependant son besoin d’écrire et d’occuper son activité le porta presque aussitôt à rendre compte dans le Journal de Paris des séances de la Convention commençante. […] (Voir notamment le Journal de Paris du 14 novembre 1792.) — Tout au contraire, à mesure que le procès marche, il appuie et favorise les propositions qui ouvraient la voie à une solution d’humanité (Journal de Paris du 6 janvier 1793). — Il soulève et indique les objections contre les votes irréguliers qui condamnent (12 janvier). […] Dès le 28 mai 1793, jour où l’insurrection contre eux commençait à gronder, il renonça à toute participation au Journal de Paris, c’était assez marquer sa ligne ; et, après leur mort, il s’ensevelit dans une retraite profonde. […] (Voir sa vraie opinion sur les Girondins dans le Journal de Paris des 12, 13 et 14 septembre 1795, lorsqu’il eut sa polémique avec Louvet.)
Les journaux qui m’arrivent, et que je lis tard, m’en apprennent plus que je ne veux. […] Mollien fait tout comme moi. — Je me suis mis à lire les articles littéraires des journaux qui arrivent ici, et j’en serai très probablement bientôt dégoûté. […] — On s’y plaint un peu de la publication des articles secrets du traité signé par les trois puissances qui interviennent un peu dans les affaires de la Grèce. — C’est pour nous autres, vieux diplomates, qu’il est singulier de voir dans les journaux les articles secrets d’un traité qui porte la clause de deux mois pour les ratifications ; — du reste, ce traité-là ne sera pas d’un grand secours pour les Grecs ; ce qui les aidera véritablement, c’est l’insurrection de la Dalmatie, si, comme je le crois, elle est générale dans cet inattaquable pays. […] Bertin de Vaux, frère de Bertin l’aîné, et l’un des propriétaires du Journal des Débats. […] J’ai sous les yeux, en traçant ce profil, un croquis de Talleyrand dessiné par le comte d’Orsay, et qui se voit en tête du tome III du Journal de Thomas Raikes, et aussi la page 263 du même volume.
Ce n’était pas seulement l’opinion du Journal de Trévoux ou du Journal des savants, c’est celle de Voltaire lui-même. […] Ce mariage était mal assorti, lit-on dans le Journal des savants (janvier 1724) ; le président avait quatre-vingts ans, et elle n’en avait que dix-huit. […] Si ce détail, consigné dans le grave journal, est exact, ce fut là la plus vive espièglerie de Mme de Motteville. […] « Son portrait, qui est à Motteville, dit le Journal des savants, la représente comme une brune fort jolie. » Le seul portrait gravé que j’aie vu d’elle, et que chacun peut voir au Cabinet des estampes, nous la montre coiffée à la mode d’Anne d’Autriche, n’étant déjà plus de la première jeunesse, le visage plein, avec un double menton, l’air tranquille et doux.
Fiévée, qui sait le monde, se méfie même des plus grandes folies, comme pouvant avoir action sur les cerveaux : On a pris l’habitude, dit-il, de monter les esprits si haut par de grands projets et d’incroyables découvertes, que, si demain les journaux annonçaient qu’on a trouvé le secret de refaire le monde sur un plan tout neuf, la moitié de l’Europe ajouterait foi au miracle, et se soulèverait pour en hâter l’accomplissement. […] Il passa à une coalition avec les libéraux, avec les Benjamin Constant, les Casimir Périer, et finalement nous l’avons vu collaborateur du journal Le Temps avec M. […] Quand sa réflexion n’allait pas jusqu’au volume d’une brochure, il lui fallait un journal pour y verser son courant et son trop plein, « pour y confondre, comme il disait, ses pensées du moment avec les circonstances du moment ». […] Par penchant et par habitude, il était encore plus homme de presse qu’il ne l’avait été de consultation et de cabinet : « Comme écrivain, disait-il, entre m’adresser au public ou à un souverain, fût-il dix fois plus élevé que la colonne de la place Vendôme, je n’hésiterai jamais à préférer le public ; c’est lui qui est notre véritable maître. » En laissant dans l’ombre les côtés faibles et ce qui n’est pas du domaine du souvenir, et à le considérer dans son ensemble et sa forme d’esprit, je le trouve ainsi défini par moi-même dans une note écrite il n’y a pas moins de quinze ans : Fiévée, publiciste, moraliste, observateur, écrivain froid, aiguisé et mordant, très distingué ; une Pauline de Meulan en homme (moins la valeur morale) ; sans fraîcheur d’imagination, mais avec une sorte de grâce quelquefois à force d’esprit fin ; — de ces hommes secondaires qui ont de l’influence, conseillers nés mêlés à bien des choses, à trop de choses, meilleurs que leur réputation, échappant au mal trop grand et à la corruption extrême par l’amour de l’indépendance, une certaine modération relative de désirs, et de la paresse ; — travaillant aux journaux plutôt par goût que par besoin, aimant à avoir action sur l’opinion, même sans qu’on le sache ; — Machiavels modérés, dignes de ce nom pourtant par leur vue froide, ferme et fine ; assez libéraux dans leurs résultats plutôt que généreux dans leurs principes ; — sentant à merveille la société moderne, l’éducation moderne par la société, non par les livres ; n’ayant rien des anciens, ni les études classiques, ni le goût de la forme, de la beauté dans le style, ni la morale grandiose, ni le souci de la gloire, rien de cela, mais l’entente des choses, la vue nette, précise, positive, l’observation sensée, utile et piquante, le tour d’idées spirituel et applicable ; non l’amour du vrai, mais une certaine justesse et un plaisir à voir les choses comme elles sont et à en faire part ; un coup d’œil prompt et sûr à saisir en toute conjoncture la mesure du possible ; une facilité désintéressée à entrer dans l’esprit d’une situation et à en indiquer les inconvénients et les ressources ; gens précieux, avec qui tout gouvernement devrait aimer causer ou correspondre pour entendre leur avis après ou avant chaque crise. […] Fiévée, à l’occasion d’une de ses brochures, dans le journal Le Globe du 31 août 1830.
Au temps de Grimm, c’était encore l’habitude d’appeler extraits les articles qu’on écrivait sur les livres, et ces extraits, autorisés et consacrés par l’exemple du Journal des savants, se bornaient le plus souvent en effet à une exacte et sèche analyse de l’ouvrage : « sous prétexte d’en donner la substance, on n’en offrait que le squelette ». […] En cela Grimm est novateur dans une certaine mesure, et il met véritablement la critique du journal où elle doit être. […] C’était un extrême que cette première méthode adoptée par le Journal des savants, le plus ancien des journaux littéraires, et qui consistait à donner un compte rendu pur et simple, une sorte de description du livre, très peu différente souvent d’une table des matières. […] Byron ou Goethe, en le lisant, prenaient une idée juste et complète de la littérature et du train de vie de ce temps-là ; et Byron lui a donné le plus bel éloge, en traçant nonchalamment sur son journal ou Memorandum écrit à Ravenne ces mots qui deviennent une gloire : « Somme toute, c’est un grand homme dans son genre. » Nous autres Français, qui savons d’avance, et par la tradition, quantité des choses qui se trouvent dans Grimm, il ne nous faut pas le lire de suite, mais le prendre par places et aux endroits significatifs.
Des improvisations de journal, qui ressemblent très fort à des improvisations de discours ! Il en est de même des articles, plus graves cependant, qu’il fit insérer dans le Journal politique. […] Il est particulièrement dans ce Journal de Rivarol qui embrasse tout le second volume. Il est dans ces pages intitulées : Tableaux de la Révolution, journal politique national, où, sous la plume de Rivarol, le Journalisme est monté à la hauteur de l’Histoire, et, depuis un siècle tout à l’heure, n’est pas redescendu de cette hauteur… Et je ne crois pas qu’il en redescende ! […] … Que lui, l’étincelant Rivarol, ce bel esprit dans toute la splendeur du mot, cette mitrailleuse d’épigrammes qui en faisait un feu roulant à propos de tout et partout, soit devenu journaliste à une époque où toute la France se ruait aux journaux et que les lettres françaises s’enfonçaient dans la fondrière de la politique, qui les souille toujours et qui les étouffe, c’était là un malheur, sans doute, mais ce n’est pas ce qui peut surprendre.
Plusieurs ne sont même pas critiques en exercice et n’ont point de collaboration active dans un journal ou une revue. […] Paul Cependant j’ai lu ce qu’en rapportaient les journaux, et je crois entrevoir quelques lueurs. […] Ils vous donnent tort dans l’affaire du Journal des Goncourt, dont vous réclamez à cor et à cri la publication. […] D’ailleurs quel rapport avec le Journal des Goncourt ? […] Pierre Quand on parle de la critique, on vise généralement celle qui s’étale couramment dans les journaux et les revues.