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304. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Les jeunes sulpiciens ou nicolaïtes qui faisaient leur théologie y allaient assister aux leçons. […] Mauguin (je ne sais pas bien pourquoi) avaient surtout le privilège d’émouvoir les jeunes. […] Ils ne pensaient pas que le dogme eût besoin d’être mitigé, déguisé, costumé à la jeune France. […] Gottofrey, jeune prêtre de vingt-six ou vingt-huit ans, n’était, je crois, qu’à demi de race française. […] Parce que j’étais jeune, inconséquent, et que la critique me manquait.

305. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

… Voyons, supposez chez nous un rond, autour duquel sont tous les vieux Russes, puis derrière, pêle-mêle, les jeunes Russes. […] Ah, si j’étais de quelques années plus jeune ! […] Là-dedans, beaucoup de détails sur l’enfance du plus jeune, et la fraternité du plus âgé, mêlée d’un peu de paternité. L’aîné, la force ; le jeune, la grâce, avec quelque chose d’une nature peuple poétique, qui trouverait son exutoire dans le fantastique, que le clown anglais apporte au tour de force. […] Ce jour-là, la vengeance d’une écuyère, dont l’amour aurait été dédaigné par le plus jeune, le ferait manquer.

306. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Longtemps maladif dans son enfance, le jeune roi, dont la vie semblait ne tenir qu’à un souffle, avait été élevé avec des précautions excessives, et on lui avait épargné tout effort, plus même qu’il n’était d’usage avec un prince. […] La nature n’avait rien fait, d’ailleurs, pour aider le jeune roi à surmonter cette éducation efféminée et sénile. […] Les jeunes courtisans, les ambitieux qui l’entouraient, voyaient avec dépit se perpétuer cette tutelle du cardinal et cette insipide enfance, ce rôle d’écolier d’un roi qui avait déjà plus de trente ans : ils comprirent qu’il n’y avait qu’une seule manière de l’émanciper et de le rendre maître, c’était de lui donner une maîtresse. […] Ainsi la jeune Pompadour fit son entrée à Versailles à titre de beauté sage, dont le cœur s’était senti pris uniquement pour un héros fidèle. […] La figure est jeune encore, les tempes ont gardé leur jeunesse et leur fraîcheur ; la lèvre est fraîche également et n’a pas encore été flétrie, comme on dit qu’elle le devint pour s’être trop souvent froncée et mordue en dévorant la colère ou les affronts.

307. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Le jeune vicaire, la loueuse de chaises, M.  […] Homais ni du jeune vicaire. […] Paul Bourget, le jeune Hubert de Liauran. […] dit le jeune Joas. […] La plus jeune des filles va se marier.

308. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Il est très jeune. […] C’est le jeune télégraphiste Marc Fane. […] Dans la pièce voisine, une jeune femme est malade. […] Elle est commune à la plupart de nos jeunes poètes. […] Les jeunes revues leur ont offert un débouché.

309. (1896) Écrivains étrangers. Première série

En France, un jeune enthousiaste, M.  […] Le jeune page trouva, dans cette maison, un accueil qui le toucha beaucoup. […] Il vit mourir ; son jeune ami ? […] Couperus a conçu l’importance politique de son jeune héros. […] Seul un jeune journaliste, romain, M. 

310. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Né dans un rang inférieur, sans fortune et à la charge d’un grand seigneur, Le Brun dut se plier jeune aux nécessités de sa condition. […] Tantôt c’est un persiflage doux et honnête à une jeune coquette très-aimable et très-vaine qui m’appelait son berger dans ses lettres, et qui prétendait à tous les talents et à tous les cœurs ; tantôt ce sont des vers fugitifs sur ce que M. de Voltaire, bienfaiteur de mesdemoiselles Corneille et de Varicour, les a mariées toutes deux, après les avoir célébrées dans ses vers. […] Le Brun dut aimer dès l’abord, chez le jeune André, un sentiment exquis et profond de l’antique, une âme modeste, candide, indépendante, faite pour l’étude et la retraite ; il n’avait vu en Gilbert que le corbeau du Pinde, il en vit dans Chénier le cygne. […] Mais Le Brun, qui survécut treize années à son jeune ami, n’en a parlé depuis en aucun endroit ; il n’a pas daigné consacrer un seul vers à sa mémoire, tandis que chaque jour, à chaque heure, il aurait dû s’écrier avec larmes : « J’ai connu un poëte, et il est mort, et vous l’avez laissé tuer, et vous l’oubliez !  […] Au livre second des odes de Le Brun, la quinzième A un jeune Ami s’adresse évidemment à André : Souviens-toi des mœurs de Byzance ; Digne de ton berceau, maîtrise la beauté !

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