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1843. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Lundi 18 décembre Barrès me fait l’historique de sa campagne électorale à Neuilly, impute à la police la tentative d’assassinat faite sur lui par les anarchistes, m’assure que dans cette bataille, sa vie était en jeu, qu’on voulait le jeter en bas de la tribune qui était très haute, et qu’il était obligé de se rendre aux assemblées, dans l’escorte de quarante domestiques, prêtés par ses amis, quarante domestiques qui lui servaient de gardes du corps.

1844. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Gœthe, qui avait également toutes les vocations, depuis celle de la géologie jusqu’à celle du jeu de piquet, depuis celle du chimiste, et même de l’alchimiste, jusqu’à celle du danseur et du patineur, — rappelez-le-vous patinant avec la pelisse en velours rouge de madame sa mère !

1845. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Certes, une fois consommé l’acte final, je puis assigner à tous les antécédents leur valeur propre, et me représenter sous forme d’un conflit ou d’une composition de forces le jeu combiné de ces éléments divers.

1846. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

M’est avis qu’il faut laisser, comme le disait jadis Du Bellay dans la Défense et Illustration de la langue françoise « toutes ces poésies et aultres telles épiceries aux jeux floraux de Toulouse et au puy de Rouen ».

1847. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Je suis convaincu que ceux qui s’en servent sont le plus souvent des fourbes, et que ceux qui ne sont pas des fourbes jouent le jeu de ces derniers, et préparent leur triomphe. […] De là d’actives discussions et mille idées en jeu, soit par correspondance, soit surtout de vive voix durant le séjour que Fauriel alla faire en Italie dans les années 1823-1825.

1848. (1886) Le naturalisme

Lisuart, Florisel et Ephéramond ; chevaliers de Phœbus, de l’Ardente Épée, de la Sylve ; belles demoiselles, blessées par le dard de l’amour ; duègnes rancuneuses ou désolées ; reines et impératrices de régions étranges, d’îles lointaines, de contrées des antipodes, où quelque dragon ailé transportait en un clin d’œil le chevalier errant ; nains, géants, mores et mages, monstres et spectres, savants avec des barbes qui leur baisaient les pieds, et princesses enchantées avec des poils qui leur couvraient tout le corps ; châteaux, cavernes, riches salles, lacs de poix qui renfermaient des cités d’or et d’émeraude ; tout ce qu’enfanta la poésie de l’Arioste, tout ce que Torquato Tasso chanta en de mélodieuses octaves, Garcia Ordonez de Montalvo, Feliciano de Sylva, Toribio Fernandez, Pelayo de Ribera, Luis Hurtado le contèrent en prose castillane, abondante, enflée, entortillée, bourrée de jeux de mots et d’affectations amoureuses. […] Je pense qu’avant, les écoles étaient plus tyranniques et le jeu des registres que l’auteur pouvait toucher moins riche.

1849. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Derrière eux, la ligne sévère des caissons avec leur roue de rechange, et au plus loin que l’œil va sous les arbres, dans ces jeux d’ombre et de lumière, encore des croupes de chevaux, des fumées de forges de campagne, des montagnes de foin et de paille. […] ses guinguettes, ses jeux de boules sont fermés, et sur cette route, aimée du Parisien, ne se rencontrent que des chiens errants de toute race, lamentablement maigres, et tournoyant comme affolés, à la queue les uns des autres.

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