Hippolyte Babou Il est impossible de ne pas estimer et de ne pas aimer Chênedollé : c’est un esprit élevé, une imagination enthousiaste et sympathique, une conscience pure, une âme céleste.
Impossible de mieux caractériser ce savoureux recueil que par cet avant-dire de l’auteur même.
Ils consistent dans une Histoire de la Vie & des Ouvrages de Fénélon ; Histoire qui ne se borne pas, comme les autres, à raconter des faits particuliers, mais où la sagacité, l’art de l’analyse, l’heureuse faculté de tout voir & de tout saisir, le talent de penser & celui d’écrire avec solidité, ne permettent pas de méconnoître le Littérateur éclairé, l’habile Observateur, & le bon Juge : dans un Discours sur le Poëme épique, qui n’a pu être que le fruit de la lecture la plus réfléchie des Ouvrages des Anciens, & d’une connoissance raisonnée des regles de la Poésie héroïque : dans un Discours sur la Mythologie, où il seroit impossible de réunir plus de raison, plus de goût, & plus d’élégance.
M. de Voltaire & M. d'Alembert qui pensent trop souvent d'après ce Poëte, ont beau dire qu'on doit s'attacher à sa Langue, & renoncer aux Langues mortes, dans lesquelles, selon eux, il est impossible de bien écrire, ils ont oublié, sans doute, que c'est en étudiant la Langue de Virgile, d'Horace, de Cicéron & de Tacite, celle d'Homere, de Sophocle, de Démosthenes, & de Thucydide, qu'on peut se former le goût pour bien écrire dans la sienne.
Si donc, par impossible, le hasard montait sur la scène, l’art en descendrait. […] Je ne le crois pas : il n’y a pas de conditions dans le domaine de l’impossible. […] Il en est de même des idées : il nous est impossible de concevoir chez un autre des idées que nous ne concevons pas en nous. […] Il est donc impossible que le costume n’ait point part à toutes les modifications physiques et morales auxquelles nous sommes soumis incessamment. […] Il ne serait pas impossible que l’introduction de la puissance musicale dans le drame moderne eût pour cause initiale une influence germanique.
Je ne crois donc pas qu’il soit absolument impossible que l’épopée renaisse un jour de la reconstitution et du choc héroïque des nationalités oppressives et opprimés. […] Il n’est donc pas impossible de démêler, dans l’œuvre générale du poète, sous la violence et la crudité des termes, un esprit timide et un caractère indécis. […] L’auteur d’Il Pianto blâmerait tout le premier, dans son œuvre, s’il les y découvrait, ces vers incorrects et incolores, ces rimes impossibles, ces maladresses d’exécution dont on lui fait un si étrange mérite, et qui, par malheur, abondent plus que jamais dans les poésies récemment publiées. […] Il est assurément impossible, messieurs, d’analyser et de louer ici comme il conviendrait, ces œuvres multipliées où l’intarissable génie du Poète se déploie avec la même force démesurée. […] Il était, du reste, impossible que Victor Hugo cessât un moment d’être poète, l’eût-il voulu.
Les radicaux sont des rêveurs dépaysés dans les réalités ; l’impossible est leur punition : ils n’ont pas assez d’esprit pour comprendre les imperfections nécessaires des sociétés, composées d’êtres imparfaits. […] Esprit et cœur, sa République est en tout le paradoxe de Dieu, le contrepied de la nature, le roman de l’homme, depuis l’égalité des biens, aussi impossible à réaliser que le niveau constant des vagues sur la surface incessamment mobile de l’Océan ; depuis la communauté des produits, produits aussi impossibles à répartir qu’à créer, puisque la répartition suppose l’infaillibilité divine dans le gouvernement, et que le produit lui-même suppose l’uniformité du travail dans l’oisif, qui consomme sans rien faire, et dans l’homme laborieux, qui travaille sans salaire ; depuis la destruction de la famille, ce nid générateur et conservateur de l’espèce humaine, pour remplacer le père et la mère par une maternité métaphysique de l’État, qui n’a pas de lait, et par une paternité métaphysique de l’État, qui n’a pas d’entrailles ; depuis la communauté des femmes, qui change l’amour en bestialité, jusqu’à la communauté des enfants, qui détruit la piété filiale en défendant aux enfants de connaître leur père ; depuis le meurtre des nouveau-nés mal conformés, pour épurer la race, jusqu’au meurtre des vieillards, pour écarter des yeux le spectacle de la décadence et la céleste vertu de la compassion. […] Elle était petite de stature, courte même et ramassée un peu dans sa taille, quoique sans difformité ; mais il était impossible de voir une plus belle tête, un plus beau buste, de plus belles mains et de plus beaux bras. » X Madame de Warens et le clergé de la ville envoient le jeune prosélyte à Turin pour le faire instruire et lui faire faire son abjuration dans un hospice de catéchumènes. […] Voilà ce serviteur infidèle qui suscite, par une si basse conduite, la juste réprobation de toutes ses protectrices et de tous ses protecteurs dans la société opulente de Paris ; qui renonce forcément, par suite de ce soulèvement contre lui, à l’ambition et à la fortune, désormais impossibles, et qui, pour être quelque chose, se fait cynique faute de pouvoir être parvenu !