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374. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

En dehors même de cette impatience des supériorités dont j’ai parlé plus haut, l’instinct de taquinerie est une des formes de l’instinct querelleur, qui est extrêmement fort dans l’humanité. […] De même que l’honnête homme est satisfait d’avoir vu clair dans le manège d’un charlatan et de n’être pas tombé dans ses pièges, de même le pococurante considère les artistes, les auteurs, les poètes et les jolies femmes comme des thaumaturges et faiseurs de prestiges qui empaument adroitement l’humanité. L’humanité soit, mais non pas lui.

375. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

La formidable agitation de toute notre humanité en travail ne lui apparaît que comme un cauchemar en pleines ténèbres. […] Son idéal d’humanité est un idéal de Christ ou de Saint-François d’Assise ; l’évangélisme de Tolstoï est apparenté à sa doctrine. « L’idéal d’aujourd’hui, c’est peut-être simplement un souvenir des réalités d’autrefois… » dit M.  […] Il a manqué d’humanité, et dès lors sa conception esthétique se hâte vers le déclin.

376. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marrot, Paul (1850-1909) »

Cette poésie, pleine de sursauts, nourrie de trouvailles d’expressions, d’observations spécialement physiologiques, éclate parfois en des cris d’humanité pénétrants.

377. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 519

La sagacité, l’érudition, la justesse de la critique, la solidité des réflexions, la netteté du style, rendront toujours cet Ouvrage précieux à ceux qui voudront avoir une juste idée de l’origine & des progrès d’une Science qui intéresse toute l’humanité.

378. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 395

Autant qu’il nous est permis d’en juger, ceux de sa profession y reconnoîtront un Militaire versé dans les opérations de la Guerre, & tout le monde un Citoyen plein de respect pour la Religion, d’amour pour son Prince, & de zele pour l’humanité.

379. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Il a contre lui l’humanité nouvelle, qui, dans les salons les plus élégants, l’accuse de maintenir les restes surannés d’une époque barbare, impôts mal assis, mal répartis et mal perçus, lois sanguinaires, procédures aveugles, supplices atroces, persécution des protestants, lettres de cachet, prisons d’État […] Monsieur et M. le comte d’Artois viennent de voyager dans nos provinces, mais comme ces gens-là voyagent, avec une dépense affreuse et la dévastation sur tout leur passage, n’en rapportant d’ailleurs qu’une graisse surprenante : Monsieur est devenu gros comme un tonneau ; pour M. le comte d’Artois, il y met bon ordre par la vie qu’il mène. » — Un souffle d’humanité en même temps que de liberté a pénétré dans les cœurs féminins. […] Les paroles sont devenues des actions, et tous les cœurs sensibles vantent avec transport un mémoire que l’humanité anime et qui paraît plein de talent, parce qu’il est plein d’âme ». […] « C’était alors la mode ; tout le monde était économiste ; on ne s’entretenait que de philosophie, d’économie politique, surtout d’humanité, et des moyens de soulager le bon peuple ; ces deux derniers mots étaient dans toutes les bouches. » Ajoutez-y celui d’égalité ; Thomas, dans un éloge du maréchal de Saxe, disait : « Je ne puis le dissimuler, il était du sang des rois » ; et l’on admirait cette phrase. — Seuls quelques chefs de vieilles familles parlementaires ou seigneuriales conservent le vieil esprit nobiliaire et monarchique ; toute la génération nouvelle est gagnée aux nouveautés. « Pour nous, dit l’un d’eux, jeune noblesse française538, sans regret pour le passé, sans inquiétude pour l’avenir, nous marchions gaiement sur un tapis de fleurs qui nous cachait un abîme. […] Loin de prévoir des malheurs, des excès, des crimes, des renversements de trônes et de principes, nous ne voyions dans l’avenir que tous les biens qui pouvaient être assurés à l’humanité par le règne de la raison.

380. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Le naturalisme y coule à pleins bords, si cette conviction le remplit que tous les maux de l’humanité ne viennent que de ne pas suivre d’assez près, et assez fidèlement, la nature. […] son expression mérite qu’on la retienne : ce sont bien là des cas humains représentés au vif dont la description a enrichi notre connaissance de l’humanité. […] Quand les Essais ne seraient qu’un recueil, et, si je l’ose dire, une enfilade, un chapelet de citations, ils n’en seraient pas moins tout ce qu’ils sont dans l’histoire de notre littérature : le premier livre où un homme ait formé le projet de se peindre, et, se considérant lui-même comme un exemplaire de l’humanité moyenne, le projet d’enrichir des découvertes qu’il faisait en lui l’histoire naturelle de l’humanité. […] Et là-dessus d’ajouter : « Si le monde se plaint que je parle trop de moi, je me plains de quoi il ne pense seulement pas à soi. » Nous nous ignorons nous-mêmes ; et nous cachons notre ignorance ou nous la déguisons sous les moqueries que nous faisons de ceux qui étudient en eux l’histoire même de l’humanité ! […] C’est le trésor commun de l’humanité qui s’en augmentera.

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