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199. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Grandir était leur loi ; on ne grandit en territoire que par la guerre, la guerre était donc la fatalité de ce peuple. D’abord défensive dans ses commencements, la guerre romaine était devenue offensive, puis universelle. La guerre donne la gloire ; la gloire donne la popularité ; la popularité donne aux ambitieux la puissance politique. […] Une guerre qu’on appelait la guerre sociale, guerre des auxiliaires de la république contre Rome elle-même, avait compliqué encore, par l’insurrection de l’Italie, cette mêlée d’événements, de passions, de proscriptions, de sang et de crimes. […] Le peuple, lassé des hommes de guerre qui avaient assez longtemps ensanglanté Rome, voulut relever la liberté et la tribune en les nommant tous les trois.

200. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

C’était une double et triple guerre de religion, de classe et de caste, le tout mêlé et confondu. […] La question de guerre primait tout à ses yeux ; il la voulait active, brûlante, offensive, conforme au génie français. […] Jean-Bon a l’instinct d’un autre système de guerre, mais il n’en indique pas les moyens. […] Ayant pris sur lui d’ordonner le combat, il n’avait pas tardé à comprendre à son tour qu’à la guerre le patriotisme ne suffit pas à tout, et qu’il y a parfois nécessité de se contenir ou de reculer. […] Jomini écrit ainsi le nom (Histoire critique et militaire des Guerres de la Révolution, tome V, page 284) ; Jean-Bon, dans ses comptes rendus des opérations, écrit également Vanstabel : M. 

201. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Zeller en résume ainsi les préceptes, qui tiennent à la fois de la culture ou de l’hygiène locale et de la morale universelle : « Entretenir avec un soin religieux le feu, chose sacrée, dans le temple et au foyer domestique ; respecter l’eau qui coule et qu’on ne doit jamais souiller par un contact impur, surtout celui d’un cadavre ; couvrir, purifier, embellir la terre en multipliant, par le travail et les arrosages, la moisson jaunissante, la forêt qui tamise les rayons du soleil, et les arbres qui portent les doux fruits ; élever, nourrir les animaux nobles et faire une guerre sans relâche aux impurs, voilà comme le sectateur de Zoroastre combat le mal physique dans la nature. […] Zeller dans son discours sur la Grèce et dans le tableau de ses manifestations si variées en tout genre, religion, guerre, héroïsme, poésie et beaux-arts, je le préfère dans son discours sur Rome. […] Les tribuns sont en guerre déclarée avec les consuls ; on ne parvient plus à nommer à temps ces derniers : chaque année commence par un interrègne. […] Un jour, en pleine guerre, au Sénat, il opine pour qu’on livre César aux Germains comme violateur des traités. […] Il avait, dit-on, dessein de faire la guerre aux Parthes, et, les ayant vaincus, de gagner la mer Caspienne, de tourner le Caucase, de traverser les déserts scythiques pour passer de là en Germanie et rentrer enfin en Italie par les Gaules.

202. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Éphémérides poétiques, 1870-1890 » pp. 181-188

Émile Bergerat : Poèmes de la guerre. Eugène Manuel : Pendant la guerre. […] Sully Prudhomme : Impressions de la guerre.

203. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 395

Castilhon, les Amusemens philosophiques & littéraires de deux Amis, où la Poésie & la Prose sont judicieusement & agréablement entremêlées, il a composé un Essai sur l’Art de la Guerre, auquel on ne peut reprocher que la modestie du titre. Autant qu’il nous est permis d’en juger, ceux de sa profession y reconnoîtront un Militaire versé dans les opérations de la Guerre, & tout le monde un Citoyen plein de respect pour la Religion, d’amour pour son Prince, & de zele pour l’humanité.

204. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Les pays les plus libres subiront toujours la dictature de leur situation géographique ; de là, la nécessité d’être un, pour prendre les armes à propos et vite, et pour agir et réagir, soit pour la guerre offensive, soit pour la guerre défensive, avec l’ensemble et la vigueur d’un seul homme. […] Mais, grâce à l’armée, reportée par nous à cinq cent mille hommes, nous étions prêts à la guerre comme à la paix. […] J’avais eu quelques affaires de flibustiers que je pourrai vous dire plus tard : on me donna le commandement d’un brick de guerre nommé le Marat. […] — Elle a fait toutes les guerres de l’Empereur avec moi, et je l’ai toujours tirée d’affaire. […] — La philosophie a heureusement rapetissé la guerre ; les négociations la remplacent ; la mécanique achèvera de l’annuler par ses inventions.

205. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

quelle guerre cruelle, sur quel léger prétexte ! […] Mais, si le pape ne pouvait plus entraîner toute l’Europe à une guerre sainte, que Luther avait blâmée comme injuste et inhumaine, il pouvait du moins y prendre part et donner à sa souveraineté temporelle le plus glorieux emploi. […] Mais cette amorce même devenait cause de retard, l’avare et rusé monarque différant les préparatifs, multipliant les obstacles et les lenteurs avant la guerre, pour jouir plus longtemps du privilège arraché. […] Cet exemple parlait plus haut que tous les appels faits à la chrétienté ; et, de presque tous les États d’Italie, des vaisseaux de guerre et des troupes s’étaient réunis, avec les galères de Rome, à la flotte vénitienne, dans l’automne de 1571. […] Ont-elles osé leur faire face, avec le Hongrois timide, et dans la guerre de la Dalmatie et de Rhodes ?

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