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1741. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Samedi 29 décembre Le maréchal disait, il y a un mois, à de Béhaine : « C’est affreux… c’est affreux… je n’en serais pas là, si je n’avais pas craint la guerre étrangère. » 3.

1742. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

L’idée de nommer l’aries, mouton à clochette, mouton bélier165, bélier se constate en français, en anglais et en hollandais (bell-wether, belhamel) ; les moutons des vagues sont des brebis en italien, pecorelle ; et dans toutes les langues, depuis le grec, la machine de guerre à heurter les murailles s’est dite du même nom d’animal, bélier ou mouton, [mot en caractères grecs], aries, ram (ang.), stormram (holl.), ariete (esp.).

1743. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Un jour il écrivit, Dieu merci, car le renseignement est admirable pour nous, il écrivit ceci à Mme Herwart, touchant La Fontaine : Je voudrais bien le voir aussi Dans ces charmants détours que votre parc enserre, Parler de paix, parler de guerre, Parler de vers, de vin et d’amoureux soucis, Former de vingt projets le plan imaginaire, Changer à sa façon l’ordre de l’univers, Sans douter, proposer mille doutes divers ; Puis tout seul s’écarter, comme il fait d’ordinaire, Non pour rêver à vous qui rêvez tant à lui, Non pour rêver à quelque affaire, Mais pour varier son ennui.

1744. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Sous le règne de ce jeune Mélancolique, aussi farouche que le faon malade dans les bois, les femmes, longtemps blessées du sans-gêne qu’après les guerres civiles on s’était permis avec elles, se mirent à réagir contre les mœurs de mousquetaire, autorisées, par l’exemple du grand Henri, cette espèce de Louis XV-Rabelais, et pour cela elles se firent précieuses et dévotes.

1745. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Meunier, le fabricant de chocolat, et imagina en lui-même la luxueuse installation de l’intérieur, découvrant plusieurs années après, que sa description était peu éloignée de la réalité ; avant d’écrire Nana, il obtint une introduction auprès d’une demi-mondaine, avec laquelle il eut le privilège de déjeuner ; sa laborieuse préparation au prodigieux récit de la guerre de 1870, dans La Débâcle, se compose purement de livres, de documents et d’expériences de seconde main ; quand il voulut décrire le travail, il alla dans les mines et dans les champs, mais il ne semble pas qu’il ait jamais fait un travail manuel d’un seul jour.

1746. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Ainsi que Broc, Robin et quelques autres élèves de David, Ducis avait été pris par la première réquisition et avait fait les guerres de la Vendée en qualité de soldat républicain. […] Mais avant l’attaque ouverte et violente de Roland contre les jacobins (pour rappeler les désignations du temps), on leur faisait souvent la guerre à l’atelier sous le voile de la plaisanterie, et Ducis, entre autres, en avait organisé une qui ne manquait jamais d’interrompre joyeusement les harangues politiques que Gautherot hasardait. […] Gautherot, qui ne manquait pas d’esprit, sentait bien la finesse de cette petite guerre et y répondait par d’autres plaisanteries ; mais Mulard, qui, non content d’être bavard, était encore pédant, ne trouvait rien de mieux pour rompre les chiens que de rappeler la dignité des artistes d’Athènes et de Rome. […] En résultat, David, qui à l’entrée dans la carrière des arts et pendant ses préoccupations politiques avait employé tout ce qu’il avait de pouvoir pour renverser matériellement la vieille institution de l’Académie, poursuivait, en 1796, cette même idée, mais d’une manière plus convenable, et surtout plus utile aux arts, en faisant la guerre, non plus aux hommes, mais aux doctrines surannées et fausses des vieux académiciens. […] D’un côté était David, chaud partisan des idées républicaines, et ayant voué une guerre à mort à tous ceux des académiciens dont le talent lui paraissait vicieux ; de l’autre se rangeaient autour de Suvée, royaliste et attaché aux anciennes institutions, les artistes académiciens qui partageaient plus ou moins vivement ses opinions.

1747. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

« Le commandeur voulait la scène plus exacte : « Le vicomte indigné sortait au second acte : « L’un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, « Pour prix de ses bons mots le condamnait au feu : « L’autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre, « Voulait venger la cour immolée au parterre. […] L’influence des longues guerres n’avait fait acquérir aux lettres que les concetti de l’Italie, que l’érudition alors ténébreuse des Allemands, et que les galantes hyperboles de l’Espagne. […] Ayant aidé lui-même à briser le colosse de la puissance des Perses, témoin et coopérateur des triomphes d’une libre peuplade sur un vaste empire d’esclaves envieux de l’anéantir, il apprit de bonne heure que la guerre n’est juste que pour se défendre, que cette seule nécessité rend ses attaques légitimes, que la victoire appartient au courage, et que le nombre cède facilement à la constance et à l’habileté.

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