Saint-Simon, si amer quand il blâme, trouve, pour la louer, des grâces qui semblent inspirées par elle ; Dangeau la fait aimer par le simple récit de ses moindres actions. […] Elle a soutenu cette marche et ces lumières avec grâce et modestie. […] Il est bien question de la modestie en un ou deux endroits de cette lettre ; mais c’est de l’air modeste et du bon effet qu’il produit, et de la grâce qui en dépend. […] Elle demandait son pardon avec tant de bonne grâce et de soumission par lettre, avec tant de gentillesse et de folâtrerie de vive voix, qu’elle était bien sûre de l’obtenir. […] Celle-là, elle n’était pas une enfant de onze ans, elle n’avait pas seulement les grâces, elle avait l’élévation morale, le vrai mérite et les hautes vertus.
Et la grâce et le péché sont deux opérations du même royaume. […] C’est une question de grâce ou de disgrâce. […] La grâce aussi est cette armée royale qui vient au secours. […] Quand la grâce ne trouve pas la liberté venue au devant d’elle, la liberté aussi ne trouve pas la grâce. […] Dans ce qui est fatigué il n’y a plus ni grâce ni jaillissement.
La politesse passa du sénat aux ordres inférieurs, voire au plus bas étage du menu peuple ; et si en leur cause, on doit croire leur témoignage, ils ont effacé ensuite toutes les grâces et toutes ces vertus de la Grèce, et ont laissé son atticisme bien loin derrière leur urbanité. » Ici Balzac nous apprend que de son temps ce mot d’urbanité n’était pas encore reçu en France : il pense que quand l’usage l’aura mûri, et aura corrigé l’amertume de la nouveauté, nous nous y accoutumerons , comme à d’autres que nous avons empruntés de la même langue. […] Il n’y a plus de doute que dans leur plus familier entretien, il n’y eut des grâces négligées et des ornements sans art que les docteurs ne connaissent point, qui sont au-dessus de l’art et des préceptes. […] Cette urbanité avait son temps et sa place dans cette république de fer et de bronze, parmi des citoyens d’une simplicité fine, d’une innocence spirituelle… Ils recevaient le soir dans le cabinet, les grâces qu’ils avaient rejetées le malin sur le tribunal ; mais les grâces n’étaient chez eux ni affectées, ni licencieuses ; elles ne fardaient pas la majesté ; elles l’ajustaient de façon à en tempérer l’aspect. « Ces grâces, madame, et cette majesté, se séparèrent à la fin. Les grâces parurent encore sous les empereurs, mais elles parurent seules, car la majesté des paroles se perdit avec la liberté. » L’auteur rapporte les paroles de Cassius à Brutus avant les ides de mars : « Ces paroles, madame, sont les dernières que prononça la république avant de rendre l’âme… C’était le caractère de l’esprit de Rome, citait la langue naturelle de la majesté. » L’auteur finit par des observations sur les monuments qui restent de la conversation et des mœurs privées des Romains ; il exprime ses regrets sur leur rareté.
Jollain l’amour enchaîné par les grâces. imaginez l’amour assis sur une petite éminence au milieu des trois grâces accroupies ; et ces grâces n’en ayant ni dans leurs attitudes, ni dans leurs caractères, maussadement groupées, maussadement peintes ; la tête de l’amour si féminisée qu’on s’y tromperait, même à jeûn ; ni finesse, ni mouvement, ni esprit.
La modestie, la grâce, une grâce simple et ingénue, un air de pudeur qui gagnait l’estime, inspiraient et disposaient à ravir tous ses mouvements. […] Je me sens vivement pressée de répondre aux grâces qu’il me fait, et de m’abandonner absolument à lui. […] En vérité, ses sentiments ont quelque chose de si divin, que je ne puis y penser sans être en de continuelles actions de grâces : et la marque du doigt de Dieu, c’est la force et l’humilité qui accompagnent toutes ses pensées ; c’est l’ouvrage du Saint-Esprit… cela me ravit et me confond ; je parle, et elle fait ; j’ai les discours, elle a les œuvres. […] Quand elle épousa le prince de Conti (1680), on s’empressa de toutes parts de venir faire compliment à la mère, et celle-ci soutint ce dernier hommage du monde, qui lui était bien plutôt une humiliation, avec une modestie, une bonne grâce et une décence accomplie, qui ont été fort célébrées. […] … Ce fut, à mes yeux, tous les charmes que nous avons vus autrefois ; je ne la trouvai ni bouffie, ni jaune ; elle est moins maigre et plus contente ; elle a ses mêmes yeux et ses mêmes regards ; l’austérité, la mauvaise nourriture et le peu de sommeil ne les lui ont ni creusés, ni battus ; cet habit si étrange n’ôte rien à la bonne grâce, ni au bon air ; pour la modestie, elle n’est pas plus grande que quand elle donnait au monde une princesse de Conti ; mais c’est assez pour une carmélite.
Tant, saisie par ta grâce et les douces amorces, toute nature animée te suit avec ardeur, où que tu veuilles la conduire ! […] Accorde d’autant plus à mes paroles, ô déesse, une éternelle grâce. […] Ajoutez encore les inventeurs de la science et des grâces ; ajoutez les amis des Muses, entre lesquels Homère, unique souverain, est endormi du même sommeil que les autres. […] Chez les Romains et dans les vers de Catulle, cette licence s’égare jusqu’aux plus impurs souvenirs ; et cependant le poëte connaît toutes les grâces, même celle de la pudeur. […] C’est la poésie lyrique en action ; et nulle part, à nos yeux, elle n’aura montré plus de grâce noble et naïve.
Le charme de ce petit livre, c’est qu’il est franchement féminin : il a la grâce, la légèreté et, dans son manque apparent d’unité, un joli caprice. […] Or, le ciel a doué Mme Sarah Bernhardt de dons singuliers : il l’a faite étrange, d’une sveltesse et d’une souplesse surprenantes, et il a répandu sur son maigre visage une grâce inquiétante de bohémienne, de gypsy, de touranienne, je ne sais quoi qui fait songer à Salomé, à Salammbô, à la reine de Saba. […] C’est là, je pense, la plus étonnante nouveauté de sa manière : elle met dans ses rôles, non seulement toute son âme, tout son esprit et toute sa grâce physique, mais encore tout son sexe. Un jeu aussi hardi serait choquant chez d’autres ; mais, la nature l’ayant pétrie de peu de matière et lui ayant donné l’aspect d’une princesse chimérique, sa grâce idéale et légère sauve toutes ses audaces et les fait exquises. […] Tâchez de sauver votre grâce et de nous la rapporter intacte.