Cousin, dans son livre sur madame de Longueville, salue en passant le tendre génie de madame de La Fayette, et il a raison.

Le génie impétueux de Vico l’a surchargée à chaque édition d’une foule de répétitions sous lesquelles disparaît l’unité du dessein de l’ouvrage.

VII Ces dialogues ont cependant de grands défauts, qui semblent tenir au génie un peu verbeux de la Grèce, et au génie un peu sophistique de Platon, plus qu’à l’âme naturellement ouverte, simple, sincère et courageuse de Socrate. […] Qui a lu le Phédon connaît ce qu’il y a de mieux à connaître de la philosophie de Socrate et du génie de Platon. […] Socrate répond que c’est pour éprouver si par hasard la poésie n’était pas celui des beaux-arts auquel son génie l’appelait. […] Ceux qui sont reconnus incurables, à cause de l’énormité de leurs crimes, sont précipités dans le Tartare, d’où ils ne remontent jamais. » On est étonné ici de trouver dans un génie aussi doux que celui de Socrate le dogme de l’éternité des supplices.

Port-Royal fulminait contre les auteurs dramatiques qui, par la plume de Nicole, furent qualifiés d’empoisonneurs d’âmes ; et en même temps il faisait lire aux écoliers les tragédies de Sophocle et d’Euripide qui allaient éveiller le génie de Racine et le pousser du côté du théâtre. […] Ils regrettent comme Rousseau, de ne pas être nés Romains. « Si j’avais vécu dans ce temps-là, écrit André Chénier160, je n’aurais point fait des Arts d’aimer, des poésies molles, amoureuses… J’aurais, jeune Romain, au sénat, aux combats, Usé pour la patrie et ma voix et mon bras ; Et si du grand César l’invincible génie A Pharsale eût fait vaincre enfin la tyrannie, J’aurais su, finissant comme j’avais vécu, Sur les bords africains défait et non vaincu, Fils de la liberté, parmi ses funérailles, D’un poignard vertueux déchirer mes entrailles. […] Est-il exagéré de dire qu’elle a contribué à dégager nos écrivains du latinisme qui pesait sur eux comme un joug pendant et après la Renaissance ; à rendre l’allure de leur style plus légère et plus leste ; à façonner le goût public en donnant pour nourriture aux enfants le suc et la mœlle du génie français ; à renforcer l’âme même de la nation par une assimilation permanente d’éléments qui ont aidé à la former ? […] Elles ne délivrent certes pas un brevet de génie à qui les obtient. […] L’Académie florimontane, qui s’est fondée à Annecy, donne Vaugelas à l’Académie française ; l’Académie de Dijon provoque par deux fois l’éruption du génie de Jean-Jacques en proposant des questions d’une singulière gravité.

Je parle de la matière où il allait appliquer son génie. […] C’est la marque même du génie que cette force. […] La force et le génie ne veulent pas même gagner. […] Telle est la pensée profonde du génie. […] Et n’est-il pas en un sens un génie poétique de la pensée.

Le génie doit être une victime ; l’écrivain doit être pauvre. […] Alors que le génie devrait donner le droit de disposer plus librement de soi, c’est justement le sort contraire qu’il subit. […] Ceux qui prétendent que la vérité, même poursuivie dans ses plus humbles détails, peut, d’une manière ou d’une autre, salir ou diminuer l’image que le public s’est faite d’un génie, n’ont absolument aucune idée de ce que représente, de ce que signifie un génie. […] Elles prouvent une compréhension plus forte du génie particulier à chaque artiste, à chaque nation, à chaque époque. […] Il suffit d’avoir du génie.

Il avait son petit génie, qui était de se moquer du monde. […] Il est plein de force, de génie et de vices. […] Il fit servir sur sa table des mets auprès desquels ceux de Trimalcion eussent semblé pauvres et sans génie. […] Il les enveloppait dans les enchantements du plus beau génie qui ait jamais parlé la plus belle des langues. […] Car M. de Gourmont cède volontiers, quand il est contredit, à son génie altier et colère.