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970. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Ce seul point d’analogie établit quelques rapports entre la littérature latine et la littérature française, dans le siècle de Louis XIV, quoique d’ailleurs ces deux époques ne se ressemblent nullement. […] Néanmoins on se demande pourquoi les anciens, et surtout les Romains, ont possédé des historiens tellement parfaits, qu’ils n’ont été jamais égalés par les modernes, et en particulier pourquoi les Français n’ont aucun ouvrage complet à présenter en ce genre. J’analyserai, dans le chapitre sur le siècle de Louis XIV, les causes de la médiocrité des Français, comme historiens.

971. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

Aussi sa joie éclate à Strasbourg, où les enseignes sont en français, où le bureau de tabac a sa lanterne rouge, où il entend une jeune bonne dire en français à un enfant : « Pourquoi que tu pleures, René ?  […] « Tu ne peux te figurer, écrit-il à sa sœur, combien cette simple phrase m’est allée au cœur » ; et il conclut : « Le bon moyen de maintenir le patriotisme dans le cœur des Français est de les faire voyager. » Au bout de cinq ans, il se démet de son poste pour se marier avec une jeune Anglaise pauvre, qu’il a connue à Berlin et chez qui il prenait des leçons d’anglais.

972. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Ces mots pleut, vente, pour dire, fait pleuvoir, fait venter, ne sont pas français en ce sens. […] L’auteur brave la langue française et a l’air de l’enrichir. […] Aucun poète français ne connaissait, avant La Fontaine, cet art plaisant d’employer des expressions nobles et prises de la haute poésie, pour exprimer des choses vulgaires ou même basses.

973. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

La Gazette littéraire embrasse les productions de tous les savans de l’Europe, & leur fait parler une langue commune, en rendant leur esprit & leurs idées en françois par des extraits ou des morceaux entiérement traduits. Deux hommes distingués par leurs talens, conduisent cet excellent Journal, dont la réputation s’étend dans tous les lieux où le nom françois a pénétré. […] Le Spectateur françois pour servir de suite à celui de Marivaux.

974. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Dupont-White, qui, avec son nom mêlé de français et d’anglais, est, dit-on, un Suisse, entend probablement, quand il dit l’État, la constitution politique d’une patrie, et, puisqu’il écrit en français et ne parle pas expressément de Genève, il entend par l’État la France. […] Or, c’est précisément la question française que nous voulons une dernière fois lui poser !

975. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Déjà les comédiens français, divisés par les orages révolutionnaires, et jouant sur des théâtres séparés, s’étaient réunis à la salle du Palais-Royal. […] Cette note est bien vague et bien peu exacte : le Français, naturellement généreux, a toujours aimé la liberté ; mais le propre de la passion est d’égarer, et la passion de la liberté, mal dirigée, conduit à l’esclavage ; c’est ce qui est arrivé aux Français. […] Cette union de l’héroïsme militaire avec la galanterie fut longtemps dans le goût espagnol et français. […] Par quelle fatalité les premiers modèles de la scène française ont-ils laissé périr chez eux cet art dont ils furent les inventeurs ? […] Il faut être Français pour imaginer qu’on ait jamais pu faire de cette extravagance l’unique base de l’intérêt tragique.

976. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

On n’y entend que du français passant par le rauque gosier juif d’un Francfortois, et cette exposition prend le caractère d’une exposition israélite. […] À ce repas, on devait parler le vieux français, des Contes drolatiques de Balzac, à défaut de l’autre, et on mangea avec ses doigts, sur des assiettes faites d’une miche de pain, coupée par moitié. […] Or, les Français étaient derrière les murailles d’un Fort, avaient des provisions et des munitions pour trois mois, et se trouvaient en présence d’ennemis mal armés, qui n’avaient ni canons, ni échelles. […] Ce Boucher est bien le Boucher français, et fait contraste avec deux autres, qui font connaître, l’un un Boucher italien, l’autre un Boucher flamand. […] Du reste tout le monde français a été d’une amabilité extrême.

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