Il montre Mme de Noailles en pantoufles et en robe de chambre, ou même couchée dans son lit, et recevant à son chevet une foule de visiteurs, son éditeur, son médecin, un entrepreneur de conférences, un jeune Chinois, et téléphonant Entre-temps à M. […] Dans la réalité courante, il n’y en a pas moins des écrivains qui font toutes les concessions pour gagner la foule, d’autres qui n’en font aucune et ne servent que leur idéal qui est la plus pure essence de leur personnalité. […] Il y faut donc une liste des écrivains et de leurs principales œuvres, établie et hiérarchisée d’après les données d’expérience évidente : succès, influence, opinion de la foule et des habiles. […] À Florence, elle les étend aux sujets littéraires, qui surgissent en foule.
Je ne sais si jamais écrivain, publiciste de tous les jours, est allé si loin dans la foule, y a gagné ce crédit, cette confiance, en quelque sorte filiale. […] On ne connaît presque pas ou on ne connaît pas du tout la foule des travailleurs qu’ils ont groupés autour d’eux, autour de leur idée, autour de leur durable mémoire, et qui complètent leur idée, parfois la modifient, la transforment et ainsi préparent les nouvelles tentatives. […] Il ne délire pas, quant à lui ; mais il donne avec tranquillité les formules que les foules et puis les hordes échaufferont de leurs instincts. […] L’émotion qui l’étreint, toute une foule bienfaisante l’éprouve. […] Il arrive et se heurte à une foule surexcitée de partisans qui l’acclament, et d’ennemis qui le huent, le conspuent, l’insultent et hurlent assez pour qu’il ne puisse placer une syllabe.
Tout à coup, sur le même chemin, parurent quelques hommes bientôt suivis d’un plus grand nombre, et finalement d’une foule entière. […] La foule recueillie et grave, la vue de visages amis, l’harmonie du chant, l’odeur de l’encens, les longs rayons obliques du soleil, l’obscurité des voûtes et des murailles, tout parlait à son cœur.
Ainsi Joubert (Pensées, p. 49) : « Notre esprit a plus de pensées que notre mémoire ne peut en retenir… Il y a pour l’âme une foule d’éclairs auxquels elle prend peu de part ; ils la traversent et l’illuminent avec tant de rapidité qu’elle en perd le souvenir. […] Egger reprend la théorie chez Leibnitz des « petites perceptions », ces perceptions non réfléchies dont nous n’avons pas conscience, l’exemple qu’il développe étant celui du bruit de la mer — auquel fait allusion Egger — comme somme confuse d’éléments infiniment petits indissociables : « D’ailleurs il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites et en trop grand nombre ou trop unies, en sorte qu’elles n’ont rien d’assez distinguant à part, mais jointes à d’autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l’assemblage. […] Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j’ai coutume de me servir de l’exemple du mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage.
Jésus-Christ l’intéresse, parce que philosophe et pour la foule des âmes qui ont trouvé en lui leur développement. […] Pour les fêtes qui ont été données en l’honneur de Goethe à Francfort, en 1922, Unruh avait choisi un parallèle entre Goethe et Napoléon, et illustra le Meurs et Deviens, de Goethe. « Il faut que meure le pangermanisme pour faire place au devenir d’une Allemagne nouvelle. » À Mannheim, à Carlsruhe, Unruh s’est également emparé de la foule. […] Le principal c’est qu’il n’évoque pas son traité et qu’il attire la foule au théâtre du Gymnase.
Hier, et avant-hier nous fûmes au Bois — une foule immense et élégante comme toujours. […] De là nous allons à la maison de Buonarotti ; mais il y a une telle foule, qu’on ne peut pas bien voir. […] Le Printemps est un jeune dieu qui se précipite en avant, suivi d’une foule de jeunes filles et de jeunes gens ; ils volent presque.
Elle lut davantage ; elle lisait lentement ; son esprit fécond et réfléchi, dès les premières pages d’un livre, allait volontiers à ses propres pensées suscitées en foule par celles de l’auteur.