En effet, s’il est une forme littéraire, un genre qui ne doive pas être instructif, documentaire ou social, c’est le roman. […] En effet, ils semblent avoir été les véritables précurseurs de cette forme de roman qui tenta depuis les débutants, épris d’idées humanitaires. […] Certes, j’admire autant que vous les autres formes du roman (psychologique, social, historique, etc.), et je n’en méconnais point le très grand intérêt. […] Peut-être eut-il tort : il est des romanciers qui doivent ne pas trop songer à la forme, mais achever leur œuvre, si énorme qu’elle puisse être. […] Jacques des Gachons ; les pamphlets sous forme romanesque de M.
Outragé dans tes vœux, par ton espoir trahi, Un soir, cherchant en vain une forme envolée, L’écho te répondra du fond de la vallée : Séparons-nous ; cueillez les roses de l’oubli. […] André Lefèvre, avec cette pensée philosophique qu’il met en avant, est un artiste, un savant artiste de forme. […] C’est toutefois d’une belle forme sculpturale. […] Lefèvre une grande perfection de forme, des vers bien modelés, bien frappés, quoiqu’un peu durs et trop accusés dans leur perfection même. J’ai reçu, il y a quelques jours, d’un simple vicaire de campagne qui habite dans les Vosges, M. l’abbé R…38, un charmant bouquet de fleurs de poésie tout en sonnets : ce n’est pas la forme avant tout qui les distingue et les recommande ; mais que de parfum !
C’est cette dernière forme dont la pièce : d’Adam nous ai offert un premier exemple ; j’en ai indiqué les mérites bien commençant, bien élémentaires, rudes et grossiers encore. […] Et ceci est une remarque essentielle et tient à la forme même dont il s’agit, forme qui en est une à peine et qui n’exigeait de la part des auteurs aucuns frais d’invention. […] Ces mystères (et particulièrement celui dont je m’occupe en ce moment), je le sais et j’en conviens, ne sont plus une ébauche : c’est le dernier développement d’une forme bien élémentaire, incomplète, mais enfin c’en est la perfection et l’épanouissement. […] comment se la figurer, cette forme, en la prenant dans son plein et dans son beau ? […] « Quiconque, me disait un de nos maîtres, a lu Sophocle dans le texte est à jamais préservé de ces éclipses ou de ces aberrations du goût. » Tel est, en toute sincérité, le contraste que me paraît offrir cette forme très-inférieure (même lorsque le vieil auteur et l’ouvrier y serait habile) avec la noble forme antique.
Le programme qu’il eût voulu voir adopter à la jeune génération parlementaire, c’eût été non-seulement de ne pas faire la guerre à la forme des gouvernements établis, mais de ne pas faire la guerre à mort aux ministères existants, à moins d’absolue nécessité, et de chercher bien plutôt à en tirer parti pour obtenir le plus de réformes possible, pour introduire le mouvement et le progrès dans la conservation même. […] Aucune forme de justice ne fut observée à son égard. […] Et par exemple, pour ne prendre qu’un trait du caractère national, nous sommes un peuple qui se plaît ou s’est beaucoup plu à la guerre, qui aime le clairon et le pompon ; cela diminue sans doute, mais peut-on agir et raisonner absolument comme si cela n’était plus, comme si cette forme de notre imagination et tout notre tempérament étaient changés subitement, du soir au matin, comme si le tempérament et les intérêts des nations rivales ou jalouses avaient changé aussi ? […] Il a présenté et renouvelé sous toutes les formes son fameux argument en faveur de l’impunité, à savoir l’innocuité ; — c’est-à-dire, selon lui, que la presse ne fait qu’un mal imaginaire ; qu’il n’est que de laisser dire et contredire pour tout neutraliser, que cette puissance que s’attribue le journal n’est qu’une vanterie et un lieu commun ; que tous ces tyrans de l’opinion ne sont que des mouches du coche. […] Quand il a trouvé une forme heureuse, il ne craint pas d’en user, d’en abuser même, jusqu’à satiété et extinction.
Le socinianisme, sous sa forme moderne la plus mystique, ne l’abuse pas. […] Il ne peut y avoir eu un tel quiproquo dans l’établissement du christianisme, et je dirai également, du catholicisme, sa forme unique, sa forme organique et manifeste avant et durant tout le Moyen-Age et encore depuis, sans faire injure à la Providence elle-même qui aurait tendu là un singulier piège et préparé un leurre magnifique à l’esprit humain, à la piété confiante des fidèles. […] trop bien que c’est là une dernière forme trompeuse, un dernier mirage que s’offre à elle-même et que projette devant elle l’imagination des hommes. […] Il n’est ni pour la grande Église catholique hiérarchique, ni pour l’émancipation absolue et l’Église libre universelle, de même qu’en politique il n’était ni pour la forme monarchique ou aristocratique pure, ni pour la liberté démocratique et le suffrage universel. […] Quelles que soient les questions qu’il traite, il leur impose et leur imprime la forme de son esprit.
. — Pareillement, lorsque, après avoir vu dans la campagne trente arbres différents, des chênes, des tilleuls, des bouleaux, des peupliers, je prononce le mot arbre, je ne trouve pas en moi-même une figure colorée qui soit l’arbre en général ; car l’arbre en général a une hauteur, une tige, des feuilles, sans avoir telle hauteur, telle tige, telles feuilles ; et il est impossible de se représenter une grandeur et une forme, sans que cette grandeur et cette forme soient telles ou telles, c’est-à-dire précises. — À la vérité, devant le mot arbre, surtout si je lis lentement et avec attention, il s’éveille en moi une image vague, si vague qu’au premier instant je ne puis dire si c’est celle d’un pommier ou d’un sapin. […] L’animal est un corps organisé qui se nourrit, se reproduit, sent et se meut, et non ce quelque chose informe et trouble qui oscille entre des formes de vertébré, d’articulé ou de mollusque, et ne sort de son inachèvement que pour prendre la couleur, la grandeur, la structure d’un individu. […] Point du tout ; quand un autre monsieur, c’est-à-dire une forme pareille, en paletot, avec une barbe et une grosse voix, entrera dans la chambre, il lui arrivera souvent de l’appeler aussi papa. […] En d’autres termes, ce nom correspond en nous à une certaine forme distincte, immobile ou bondissante, qui dort dans une grange ou court avec précaution sur un toit ; Voilà ! […] Désormais le nom correspond pour moi non seulement à l’expérience d’une certaine forme extérieure, mais encore à l’expérience d’une certaine structure intérieure, c’est-à-dire à un nombre énorme d’expériences de toutes sortes qui sont faites et à un nombre indéfini d’expériences de toute sorte qui pourront se faire.
Il est vrai qu’il y trouvait un avantage : cette littérature était un inépuisable magasin de cadres, de formes, d’aventures, de figures, qui permettait à Lesage de travailler rapidement. […] C’est, sous une forme propre à caresser l’imagination, une répétition des Caractères de La Bruyère. […] Et Jacob est un Champenois rusé sous des formes naïves, âpre au gain, sous sa ronde bonhomie, patient, énergique, sensé, d’une grosse probité sans délicatesse, exploitant sans scrupule les vices qu’il méprise. […] Pour se donner carrière avec vraisemblance, Marivaux a adopté la forme de l’autobiographie. […] Mais, au point de vue seulement du genre et de la forme d’art, la Nouvelle Héloïse est considérable.