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1236. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

    C’était un maître rat,     Dont la rateuse seigneurie S’était logée en bonne hôtellerie,     Et qui cent fois s’était vantée     De ne craindre ni chat ni chatte,     Ni coups de dents, ni coups de patte, Dame souris, lui dit ce fanfaron,     Ma foi ! […] ma foi, monsieur     Dit avec un ton de rieur Le gaillard savetier, ce n’est point ma manière De compter de la sorte, et je n’entasse guère     Un jour sur l’autre ; il suffit qu’à la fin J’attrape le bout de l’année. […] De par le roi des animaux, Qui dans son autre était malade, Fut fait savoir à ses vassaux Que chaque espèce en ambassade Envoyât gens le visiter, Sous promesse de bien traiter Les députés, eux et leur suite, Foi de lion, très bien écrite, Bon passe-port contre la dent, Contre la griffe tout autant.

1237. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Bernheim, ne dépendrait pas de l’hypnotiseur, mais du sujet : « C’est sa propre foi qui l’endort. […] Sa foi seule le nourrissait. […] Nous croyons surtout que le patient est dans un état d’obéissance passive et de foi aveugle.

1238. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Tous allaient, poussés par la renommée, apprécier, sur la foi des critiques, les œuvres du maître. […] ée » Cette tirade, qui peut servir de profession de foi à l’auteur, a un semblant de vérités qui cache de grossières erreurs. […] Quelle est sa profession de foi ?

1239. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Ma foi, d’après cela, dit un petit-maître qui nous avoit à demi-entendu, car ces messieurs-là n’ont jamais deux oreilles pour une conversation, je n’abandonne plus ce lieu-ci, & désormais j’y logerai. […] Nous trouverions le personnage d’important excellent dans une comédie, & nous ne pouvons le supporter par-tout ailleurs… Ma foi je serois d’avis, qu’on regardât le monde entier comme un vaste théâtre, & tout ce qui s’y passe comme une piece qu’on y joue. […] Ma foi, je n’en savois rien ; mais c’est un ton. […] J’entendois un laquais qui disoit l’autre jour : mon maître parla hier à l’académie, & ma foi, son discours ne valoit rien. --- Est-il possible ? […] Ma foi, répliqua le chevalier de Saint-Louis, quand la religion n’aura que de pareils ennemis….

1240. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Quoi qu’on fasse, la foi n’est pas, je crois, dans ces œuvres, et le mysticisme spécial qui s’est manifesté jusque dans les pantomimes et les opérettes ne témoigne, hélas ! […] Cette foi que nous avons perdue, d’autres l’ont recueillie, et ce n’est pas sans plaisir que nous la voyons défendre par ceux qui ont une véritable conviction, et qui ne font pas de l’amélioration de l’humanité un sport, comme il arrive pour le nouveau chapeau d’une grande modiste ou la musique de Wagner. […] Yves Guyot explique nettement sa doctrine, et dans son livre je trouve cette profession de foi : Je considère toujours que c’est par l’étude et l’observation des lois de la science sociale que l’humanité peut réaliser des progrès. […] Ses façons de parler à ses généraux expliquent sa profession de foi : « J’ai fait des courtisans, je n’ai jamais prétendu me faire des amis. » Témoin ce dialogue entre l’Empereur et Gouvion se présentant au lever des Tuileries. […] Oui toutes, toutes : « De beaux petits chats, ma foi, pour qu’on s’apitoie autant sur leur sort !

1241. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

» Et Sbrigani répondra : « Par ma foi, voilà une grande dupe !  […] Il faut, nous le répétons, avoir beaucoup aimé les hommes, avoir mis en eux une foi profonde et une vaste espérance, pour en arriver à les haïr comme le Timon d’Athènes de Shakespeare ou comme l’Alceste de Molière. […] Perdu de dettes, sans honneur et sans foi, il traîne misérablement une misérable vie. […] Il les a animés de sa flamme, de son verbe, de sa foi. […]      Il n’eut jamais une autre loi      Que celle qui détruit la foi ;      Il se servit de la coquille      Et de la mère et de la fille ;      Et ne trouva dedans sa fin,      Ni Dieu, ni loi, ni médecin.

1242. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Il prit en apparence le succès pour un dogme ; il oublia que la moralité est la première condition des actes publics ; il crut aux deux morales, la petite et la grande ; comme Mirabeau, son élève et son égal, il matérialise la politique en la réduisant à l’habileté, au lieu de la spiritualiser en l’élevant à la dignité de vertu : mais, à cette faute près, faute punie par la mauvaise odeur de son nom, il fut honnête homme ; il fut même chrétien dans sa foi et dans ses œuvres ; il fut en même temps le plus parfait artiste en ambition que le monde moderne ait jamais eu à étudier pour connaître les hommes et les choses ; son malheur fut d’être artiste, et de donner dans le même style et avec le même visage des leçons de tyrannie et des leçons de liberté. […] Cependant soyons juste : dès le chapitre suivant, où il traite de ceux qui acquièrent la souveraineté par des scélératesses, Machiavel dit nettement sa vraie pensée dans les termes suivants : « En vérité, on ne peut pas dire qu’il y ait de la valeur à massacrer ses concitoyens, à trahir ses amis, à être sans foi, sans pitié, sans religion.

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