En l’attendant, avec peu de foi, réclamons la littérature pour les seuls lettrés. […] Mais, la grâce de l’histoire, comme la grâce de la foi, il faut qu’on la prépare ; ou, plutôt, il faut qu’on se prépare à elle. […] Tout son orgueil est dans sa prière ; son orgueil et sa foi ; et puis son angoisse. […] Une foi subtile et dialecticienne organisa ce prodigieux rébus. […] Et, sans doute, la foi permit aux architectes de se procurer l’argent, les matériaux, les ouvriers.
… » Et il tranche au vif, avec une incroyable facilité, ma foi ! […] XXII Il y a des esprits ainsi faits qu’ils vous invitent toujours à la foi, quelle que soit leur foi à eux, dont ils changent : ce sont des croyants et des apôtres quand même : tel est M. de Lamennais, Buchez, etc., et toute une classe d’esprits-papes comme j’en ai connu plusieurs. […] Par bonheur, Phanor est religieux, catholique, il croit : sa foi est un beau voile à sa suffisance.
Et puis, comme toutes les âmes généreuses, c’est la foi dans l’avenir qui le soutient ; il croit à la venue des futures races, il rêve de prochaines ères, pacifiques et bienheureuses. […] Ghéon, tels sont les titres de ces livres dont je désire vous entretenir tour à tour : livres de vers, romans, méditations en prose lyrique, mais d’où se dégagent, cependant, malgré certaines différences de forme, d’analogues aspirations, ma foi, fort apparentes. […] Léon Bazalgette commence par affirmer sa profession de foi littéraire. […] Il a compris la foi merveilleuse qui gonflait certaines âmes de la génération montante, et il s’est efforcé d’en réaliser les aspirations.
Ni l’une ni l’autre de ces deux fois, ni la foi judaïque ni la foi chrétienne ne sont des sortes d’apparaux réservés aux êtres extraordinaires. […] Et ainsi la Foi sans elle et sans elle la Charité auraient pris chacune de son côté l’habitude même de Dieu. […] La foi a un objet propre qui est la créance. […] Mais sans l’enfant espérance la foi s’habituerait à la créance, au monde, à Dieu. […] Ni la foi ; ni la grâce ; ni Dieu.
Écrit dans une bonne langue, débordant de passion, d’amour du beau plus que du réel, ce livre renferme les doctrines les plus hardies émises par une âme pleine de foi et de mysticisme. […] Le fond de sa foi serait un panthéisme idéaliste à la Malebranche. […] On délaisse la foi, non pour la raison, mais pour la crédulité, le dogme pour le miracle, Notre-Dame de Paris pour Notre-Dame de Lourdes. […] Il lui avait dû la méthode dont il attendait la vérité, la foi nouvelle qui avait été son viatique dans ces jours cruels. […] Cette disposition d’esprit était d’autant plus dangereuse qu’elle se compliquait d’une foi vivace au progrès indéfini, et que nous nous laissions peut-être aller à confondre deux choses distinctes : le progrès général de la race humaine et celui d’une nation.
J’admire Voltaire comme un des hommes les plus étonnants qui aient encore paru, et c’est de très-bonne foi que je le publie ; mais je ne suis pas toujours de son avis, et ce ne sera pas dans une pièce de poésie fugitive que j’irai chercher le sentiment de Voltaire, et moins encore puiser le mien sur la philosophie et la morale d’un écrivain. […] L’expérience journalière ne nous détrompe point d’une aussi douce illusion : notre vanité nous excepte d’une loi générale ; et nous ajoutons foi à cette espèce d’engagement des vivants avec les morts, comme des femmes si souvent trompées croient encore aux serments d’un dernier amant. […] — Ma foi, je n’en sais rien ; je sortirai, je verrai du monde, et je deviendrai ce qu’on voudra. » C’est, je crois, dans le même traité qu’il dit de Diogène, « que celui qui doute de son bonheur, peut aussi douter de la félicité des dieux, qui n’ont ni argent, ni propriété, ni besoin… » De la Vie heureuse LXVII. […] S’ils voulaient s’interroger sincèrement sur la haine qu’ils portent à ceux qui professent une morale moins austère, ils s’avoueraient qu’elle naît de la jalousie secrète d’un bonheur qu’ils envient, et qu’ils se sont interdit, sans croire aux récompenses qui les dédommageront de leur sacrifice ; ils se reprocheraient leur peu de foi, et cesseraient de soupirer après la félicité de l’épicurien dans cette vie, et la félicité du stoïcien dans l’autre. […] D’honneur, j’ai cru bêtement avec des hommes célèbres, anciens et modernes, que Sénèque était un grand penseur, un instituteur vertueux, un grand ministre ; et si malgré toutes les peines qu’ils se sont données pour me détromper, je leur protestais que je persiste dans ma bêtise, ce serait encore de la meilleure foi du monde, et je consentirais qu’ils me prissent au mot, mais à condition qu’ils sépareraient ma cause de celles de Tacite, de Tertullien, d’Othon de Freisingen, de Montaigne, de La Mothele-Vayer, d’une infinité d’autres, et qu’ils prouveraient qu’en parlant comme ces approbateurs ont parlé, ils ont eu de l’esprit, et que je ne suis qu’un idiot
mais ils n’en ont pris que la forme, les Vénus, les Io Pæan, des bêtises. » Et une profession de foi que l’auteur a répétée dernièrement : « Patience ! […] Enfin en 1854, parut, dans la Revue de Paris, sa profession de foi. […] Aussi, dans l’absence d’une philosophie, il lui fallait une religion, la religion étant destinée à conduire par la foi ceux qui résistent à la raison, et la raison ne pouvant s’accommoder des rêveries romantiques. […] Il a été impie en voulant ne pas être sceptique ; et conciliant, sous les rires des honnêtes gens, dans un nouveau catéchisme, ses velléités de foi et ses besoins d’opposition, il a inventé l’homme-Dieu et le Dieu Pan. […] Tout absolu dans l’humanité est pour lui une belle chimère et la foi en cette chimère lui semble le fait de visionnaires, parce qu’il ne considère l’homme que dans son action précise et par lui-même limitée, et jamais dans sa richesse pure.