/ 1842
1124. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

je n’hésite pas à le dire du fond de ma foi religieuse outragée, une telle poésie est une monstruosité.

1125. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

About est un charmant esprit capable de tout, s’il voulait en prendre la peine, mais qui a jugé son temps et la vie, et qui ne se gêne pas, ma foi !

1126. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Le combat de la vocation religieuse contre la vocation de la mère de famille qui se révèle avec tant d’énergie dans la scène, au village, où Éliane est obligée, par les combinaisons du roman, à tenir un enfant dans ses bras, — scène magnifique, d’un contenu excessivement émouvant, et que Stendhal seul aurait pu écrire s’il avait été chrétien, — le triomphe enfin de la vocation de l’épouse, le discours de la mère Saint-Joseph qui clôt le roman dans une souveraineté de raison éclairée par la foi, et surtout, surtout, la réalité de la sœur Saint-Gatien, qui représente l’être surhumain, l’ange gardien d’Éliane, et qui s’en détache si humainement et si vite quand elle lui a préféré, pour s’appuyer, le cœur d’un homme, — trait cruel que Wey n’a pas manqué, — voilà les beautés de la troisième partie de ce livre, écrit avec une sûreté de main et une maturité de touche qui n’ont fait faute à l’auteur de Christian qu’une seule fois.

1127. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ainsi, sur la foi d’Ernest Renan, on croyait généralement que les Bretons n’ont pas l’âme dramatique, l’âme tournée du côté du théâtre et que, très individualistes, ils ont exclusivement le tempérament lyrique et épique aussi, en une certaine mesure. Et, d’autre part, sur la foi de M. de la Villemarqué et de bien d’autres, on croyait généralement qu’il existait tout un théâtre breton, très original, très national, qu’il ne s’agissait que de tirer de la poudre des bibliothèques et des archives particulières. […] Ils étaient de très « petite extrace », comme dit Villon, et avaient au cœur une véritable foi à l’égard de leur littérature populaire. […] La profession de foi misanthropique d’Alceste vient-elle après ce qu’il dit de son procès ? […] Elle y tâche au moins de toutes ses forces, elle y arrive presque, ma foi, et personne ne lui en veut de n’y point venir absolument.

1128. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Ils ne mettent pas à part, dans un coin, si je l’ose dire, les vérités de la foi, pour s’occuper uniquement de mécanique ou de géométrie. […] C’est où l’on a cru voir quelquefois un signe ou une conséquence de son scepticisme, et justement c’est ce qui démontrerait, s’il en était besoin, la sincérité et la solidité de sa foi. […] et jusque dans l’âme d’un Théophile ou d’un Des Barreaux, qui sait, qui pourra jamais dire ce qu’il se mêle encore de foi latente aux fanfaronnades extérieures de l’impiété ? […] avant ou après la Profession de foi du Vicaire savoyard ? […] Ils ont très bien vu que le déisme voltairien était déjà tout entier dans cette courte pièce, et ils l’ont rapprochée de la Profession de foi du Vicaire savoyard.

1129. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Un acrotère, un fronton du temple d’Olympie, en peuvent au besoin faire foi. […] Alors sa raillerie, trop libéralement tolérée ou encouragée par l’Église, s’allie à l’esprit d’examen et de controverse pour solliciter la foi vive qui animait les premiers mystères. […] Le comte de Montfort, dit Joinville, ne se dérangea pas pour aller voir un miracle : ayant la foi, il ne trouvait rien de moins étonnant que la merveille annoncée. […] Houdon rechercha plus encore l’exactitude anatomique, ainsi qu’en fait foi son Écorché. […] Ce moderne apôtre n’eut de l’apostolat que l’ardeur sans la foi.

1130. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

En somme, il veut faire vendre un livre pieux qui ne se vend pas, le livre de Drelincourt, et, par surcroît, confirmer les gens, dans leur foi en persuadant qu’il revient des âmes de l’autre monde. […] Pour y pénétrer jusqu’au fond, le squatter n’a besoin que de sa Bible ; il emporte avec elle sa foi, sa théologie et son culte ; tous les soirs il y trouve quelque application à sa condition présente ; il n’est plus seul ; Dieu lui parle, et fournit à sa volonté la matière d’un second travail pour soutenir et compléter le premier. […] Mais cette innocence native a été trempée dans la foi puritaine. […] Avec des préjugés et des ridicules, il a la profonde conviction, la foi active, la sévère piété morale.

/ 1842