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969. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Sa mère quitte la Russie après la célébration du mariage : quoiqu’elle ait bien peu à se louer de cette mère tracassière et mesquine, Catherine nous dit « que son départ l’affligea sincèrement, et qu’elle pleura beaucoup. » Elle pleure de même son père dont elle apprend la mort (1746), jusqu’à ce qu’elle soit obligée, au bout de huit jours, de cacher ses larmes, l’Impératrice lui ayant signifié par ordre « d’en finir, et que son père, pour le tant pleurer, n’était pas un roi. » Elle nous dit que, cette même année, à l’entrée du grand carême, elle se sentait des dispositions réelles à la dévotion, dont la politique seule lui eût conseillé les minutieuses pratiques. […] Un jour, à un de ces bals, je la regardais danser un menuet : quand elle eut fini, elle vint à moi ; je pris la liberté de lui dire qu’il était fort heureux pour les femmes qu’elle ne fût pas homme, et que son portrait seul ainsi peint pourrait tourner la tête à plus d’une.

970. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Le jeune Étienne est si naturellement le centre de tout ce qu’il raconte, — tout ce qui arrive, arrive si à point nommé pour le progrès et le bonheur d’Étienne, qu’on finit par s’y accoutumer. […] Mais Étienne met une grande importance à tout ce qui arrive à Étienne ; et, à voir sa bonne foi, les détails dans lesquels il entre, les particularités instructives ou curieuses qu’il y rattache, on finit par s’intéresser à lui avec lui.

971. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Le succès fut si vif que Cervantes se décida à donner une suite ; il mit dix ans avant de la faire paraître : Le Sage a bien mis vingt ans à finir le dernier volume de Gil Blas. Cette seconde partie de Don Quichotte, que l’auteur publia en 1615, à l’âge de soixante-huit ans, avait été devancée par l’œuvre d’un imitateur ou contrefacteur qui avait voulu, comme on dit, lui couper l’herbe sous le pied, lui pousser le coude avant qu’il eût fini de boire.

972. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Elle parla avec amertume des Anglais ; elle dit qu’elle avait peu d’estime pour cette nation de marchands, et finit par laisser pressentir qu’elle n’était pas éloignée de changer de système. […] Il se résigna à cette inactivité et s’en accommoda même, en se consacrant dès lors tout entier dans le silence et la retraite à l’étude approfondie, passionnée et à la fois philosophique, du drame émouvant « qui commence dans les plaines de Marengo et finit sur le rocher de Sainte-Hélène. » En 1848, à la suite de l’effondrement général qu’occasionna la Révolution de février, le personnel de la diplomatie se trouva désorganisé, les rangs furent soudainement éclaircis.

973. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Il y a des paradoxes vrais et des paradoxes fous : Mercier en avait des deux sortes ; il avait fini par proscrire indifféremment Raphaël, Racine, Newton et le rossignol. […] Il tranche sur plus d’un de sa génération et de celles qui ont précédé (les Delord, les Carraguel), en ce qu’au rebours des autres il a commencé par le grand journal et qu’il finit par le petit.

974. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Il commença par l’Angleterre, continua par l’Allemagne et la Pologne, et finit par la Scandinavie. […] Il est vrai que celles qui ont commencé plus gaiement finissent quelquefois de la même façon acariâtre, croyant racheter par là leur passé.

975. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Cherchant à me rendre compte de son talent lyrique et poétique, et des limites naturelles de cette vocation, j’écrivais dans le Globe (20 mars 1827), lorsque parurent les Sept Messéniennes nouvelles, le jugement que voici : — Quand un beau talent a remporté, du premier coup, un succès d’enthousiasme, et qu’une prédilection presque unanime s’est plu à le parer, jeune encore, et des louanges qu’il méritait déjà et de celles qu’on rêvait pour lui dans l’avenir, il arrive difficilement qu’une gloire où l’espérance a tant de part soutienne toutes ses promesses, et que l’augure si brillant de son début ne finisse point par tourner contre elle. […] Enfin les strophes de la seconde Messénienne commencent et finissent toutes par un vers masculin ; cette licence ne me paraît point suffisamment consacrée par l’exemple de Racine et de J.

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