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431. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Écoutons-le, écoutons encore ; je passerais à l’entendre ainsi mes veillées et ma vie. » Et là finit le premier chant de Mireille. […] non, dit Mireille ; autre peine me tient.” » Mireille, enfin, après un naïf interrogatoire, finit par avouer à Vincent qu’elle l’aime ! […] Et ainsi finit ce second chant, une des plus suaves idylles à laquelle on ne peut rien comparer que les gémissements les plus chastes du Cantique des Cantiques. […] Cette ballade finit le troisième chant ; elle vous laisse dans le cœur et dans l’oreille un écho de musette prolongé à travers les myrtes de la Calabre. […] Oui, il faut finir cet Entretien par le mot qui l’a commencé : Il y a une vertu dans le soleil !

432. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

À la mort de son père, le jeune poète s’écria devant sa mère éplorée : « Que ne puis-je finir ma vie dans l’innocence et dans la piété où il a passé la sienne !  […] À force de rêver de Goethe, la jeune Bettina finit par l’aimer. […] Caroline de Günderode, ce Werther féminin, s’exalta jusqu’à la folie, et finit par se tuer par dégoût d’une vie prosaïque en contraste avec une âme de feu. […] Je finis par ne plus pouvoir me passer d’elle pendant un seul jour. […] Mais voilà longtemps que je bavarde sur ce tilleul, et pourtant je n’ai pas encore fini.

433. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Platon soutient que le temps a commencé, et que, par conséquent, il peut finir. […] L’éternité n’a point commencé, et elle ne peut finir. […] S’il avait une grandeur quelle qu’elle fût, il serait fini ; et une grandeur finie ne peut jamais produire un mouvement infini et éternel, pas plus qu’elle ne peut avoir une puissance infinie. […] Socrate, malgré sa catastrophe, n’a pas gémi sur son sort ; et il n’a pas douté de la justice de Dieu, même en ce monde, parce qu’il y a fini par la ciguë. […] Ainsi finit ce grand homme ; combien ne serait-il pas mort plus dignement s’il était mort comme Socrate, non pour échapper à ses ennemis, mais pour Dieu !

434. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Comme le remarque le physiologiste Fick, si toutes les sources et rivières laissaient couler naturellement de l’alcool au lieu d’eau, il serait arrivé de deux choses l’une : ou bien, dans ce milieu ainsi modifié, tous les hommes auraient fini par détester l’alcool et par le fuir instinctivement, comme les animaux fuient les poisons ; ou bien nos nerfs se seraient organisés par sélection de manière à supporter l’alcool impunément. […] Plusieurs rats de cavernes capturés à un demi-mille de distance de l’ouverture, et qui n’habitaient pas les plus grandes profondeurs, furent exposés un mois par Sillman à une lumière graduée et finirent par recouvrer, grâce à l’exercice, une vue trouble des objets31. Le lapin domestique n’ayant plus besoin de dresser l’oreille à la menace du danger, les muscles redresseurs ont fini par s’atrophier dans certaines espèces et par laisser les oreilles tombantes. […] Spencer lui-même finit par placer le plaisir dans l’activité « moyenne ». […] La fonction, accomplie d’abord avec de grands écarts autour d’un point d’équilibre, comme une planche sur laquelle on se balance, a fini par se rapprocher de ce point d’équilibre et par devenir voisine de l’indifférence.

435. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

* * * — Idée d’une insertion dans les petites affiches à propos d’un dîneur qui n’est plus amusant : « À céder un parasite qui a servi. » 28 mai Notre pièce des Hommes de lettres va être finie — des châteaux en Espagne — et nous nous disons que, si elle nous rapportait de l’argent, beaucoup d’argent, nous nous amuserions à blaguer cet argent, à le fouler aux pieds, à en rire, à en faire abus, à le jeter et à le faire rouler dans l’absurde. […] L’expression de ses yeux était comme un grand étonnement… La main devint glacée… C’était fini… J’ai voulu user ma douleur… Je ne suis pas sorti d’ici… Je n’aurais jamais pu y rentrer. » Après un silence : — « Pour cet enfant… c’était une manie, une toquade… J’avais toujours peur… Quand je revenais, en descendant de gondole, mes yeux se portaient aux fenêtres de suite… Je craignais toujours voir un accident, un attroupement, je ne sais quoi… Oh ! […] L’étonnant est qu’elle mange, le miraculeux est qu’il finit par finir, l’insupportable est qu’elle veut être comprise. […] Dans le salon d’entrée, on aperçoit quelques oreilles tendues qui boivent les paroles de notre cénacle, des oreilles de gandins qui finissent de manger leurs petites fortunes, des oreilles de jeunes gens de la Bourse, de commis de Rothschild qui ramènent du Cirque ou de Mabille, quelques lorettes de la première catégorie, auxquelles ils offrent le passe-temps d’un fruit ou d’un thé, en leur montrant de loin, du doigt, les premiers rôles de la troupe. […] Chose, il a fini par un fait-divers… il s’est fait sauter le caisson… un coup de pistolet, vlan !

436. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

On aurait cru voir, en même temps, l’apothéose lumineuse de l’Action et le cadavre glacé de la Gloire sur cette toile tendue, dans ce champ de bataille éteint, où il semblait qu’on finissait par entendre germer le bruit d’une armée d’âmes, et par apercevoir comme un pâle chevauchement d’ombres, à l’horizon du trompe-l’œil. […] « L’épreuve, finit-il par dire, est votre pensée éclairée… » Et il se demande comment, sans cette inspiration matérielle, manuelle de l’écriture, les anciens pouvaient suivre une idée dans toutes ses rédactions, — lui, qui ne peut raisonner qu’avec la plume. […] Il finit par déclarer que se produire, vient de notre bassesse littéraire, et qu’il n’y a qu’une chose de vraie et d’estimable en ce monde : la sainteté. […] 1er septembre On me racontait ceci : Eugène Sue, vieux, fini, usé, faisait en Savoie la cour à Mme de Solms. […] 12 novembre Nous avons hâte d’en finir avec les épreuves de Germinie Lacerteux.

437. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

La pièce finit sur le mot terrible, et que je puis trouver sublime, parce que je l’ai trouvé quelque part, la pièce finit sur le mot de la vieille femme montant dans la charrette de la guillotine : « On y va, canaille !  […] » finit-elle par dire, un jour, sur une détonation du bon vieux temps. […] Il finit en disant : « Oui, vous avez raison, mon roman déraille… Il ne fallait que trois personnages. […] 22 décembre Aujourd’hui, à quatre heures, fini Madame Gervaisais. […] 31 décembre Fini l’année avec la mémoire de l’homme que nous avons, qui nous a le mieux aimés : Gavarni, — dont nous relevons les souvenirs sur nos notes.

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