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1183. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il arrive même que ce qui a fait pleurer les pères fait rire les fils. […] Les applaudissements n’ont pourtant pas manqué au Fils naturel ni au Père de famille. […] La recette mitigée de Diderot a produit le Fils naturel et le Père de famille ; la recette renforcée de Beaumarchais nous donnera Eugénie. […] Le Père de famille, le Fils naturel, sont en effet des romans dialogués.

1184. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Là-dessus Flaubert s’écrie : « Il n’y a pas de caste, que je méprise comme celle des médecins, moi qui suis d’une famille de médecins, de père en fils, y compris les cousins, car je suis le seul Flaubert qui ne soit pas médecin… mais quand je parle de mon mépris pour la caste, j’excepte mon papa… Je l’ai vu, lui, dire dans le dos de mon frère, en lui montrant le poing, quand il a été reçu docteur : « Si j’avais été à sa place, à son âge, avec l’argent qu’il a, quel homme j’aurais été !  […] La répétition est remise, et nous voilà, tous les deux, — Giraud et Gautier fils partis — à fumer et à causer, dans l’expansion d’un bon déjeuner. […] Mme Daudet veut bien me lire une pièce de vers, où des fils dispersés d’un col, qu’elle vient de broder en plein air, la poétesse imagine un nid, fait par les oiseaux du jardin. […] Puis, au mur, dans l’encoignure, un cadre contenant d’ immenses papillons du Brésil qui semblent des morceaux d’azur, et une reproduction photographique du tableau du fils Giraud : Le Charmeur.

1185. (1894) Textes critiques

Encore que j’aime plus au théâtre le déroulement du rêve en banderolles mauves ou fils de Vierge que la marche échiquière de thèses dont nulle n’est ni ne peut être neuve, chacune est trop asymptote à sa Réalisation pour que Gerhart Hauptmann ne nous ait pas donné, au lieu de la tabletterie redoutée, une pièce de très haut Idéalisme, touchant plus même que l’Ennemi du Peuple, parce que plus près de nous. […] Jésus mort repose sur l’herbe, le haut du corps soutenu par Joseph d’Arimathie ; la Vierge11, stupide de douleur, s’est pris le visage dans les mains et regarde son fils ; la tête du Mauvais Larron, du haut de la croix, semble un soleil noir. […] Augier, Dumas fils, Labiche, etc., que nous avons eu le malheur de lire, avec un ennui profond, et dont il est vraisemblable que la génération jeune, après les avoir peut-être lus, n’a gardé aucun souvenir. […] Et dans les autres scènes il n’y a pas Don Juan : un philosophe tente vers le jurement un mendiant, un fils de famille berne un créancier, un seigneur et son valet s’inquiètent des éclairages d’une statue, tout cela est fort peu sexuel.

1186. (1903) La renaissance classique pp. -

Si Rousseau était le fils d’un horloger, Hugo était le petit-fils d’un menuisier. […] En dépit de toutes ses erreurs et de ses flatteries démocratiques, l’auteur des Misérables reste le Fils de la Maison, le rejeton d’une vieille souche laborieuse et obstinée à vaincre. […] — il est encore de beaux fils de France, taillés pour la lutte et la volupté, qui sont avides de continuer la vie des ancêtres selon son idéal de gloire, de justice et de raison. […] Une émotion terrible et douce nous envahit en songeant à tout ce passé formidable que nous portons en nous, si bien que notre voix se brise dans un sanglot, ô mère, en te criant notre tendresse et l’orgueil d’être tes fils !

1187. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Madame, en parlant ainsi, n’exagérait pas ; la régence de son fils le prouva bientôt après. […] Le Régent disait qu’il était né ennuyé : combien d’hommes depuis, qui, sans être régents du royaume ni fils de France, ont également commencé par l’ennui une vie que les passions n’ont pu qu’agiter et ravager sans la remplir !

1188. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Né à Mâcon le 27 octobre 1643, fils d’un père lieutenant-général au bailliage, petit-fils et arrière-petit-fils de médecins fort considérés, Antoine Bauderon (c’était son nom de famille), connu sous le nom de Sénecé, qui est celui d’une terre, reçut une éducation très littéraire, mais qui sentait un peu la province. […] La Fontaine intitulée Les Deux Perroquets, le roi et son fils : il y a des outrages après lesquels offenseur et offensé ne se pardonnent pas, et la confiance une fois perdue ne se peut retrouver. « Ce conte, à quelques endroits près, a dit Voltaire, le meilleur juge du mondeab, est un ouvrage distingué » ; et il accorde à Sénecé une imagination singulière.

1189. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

La reine Élisabeth l’appelait son chevalier ; et le roi Jacques, le traitant en cousin, voulut même qu’il fût parrain d’un fils qui lui naissait en ce temps-là, et qui ne fut autre que l’infortuné Charles Ier. […] La méthode du premier, de cet artificieux Bouillon, c’est de se rendre nécessaire de tous côtés, de nouer avec tous, puis de retenir tous les fils dans sa main, et de rester, en fin de compte, le maître et le moyenneur des situations.

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