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249. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

On conçoit que la mère Agnès eût très bien pu se passer de M. de Saint-Cyran, et qu’elle eût été une Philothée parfaite, une fille accomplie du saint évêque de Genève ; elle aurait pu remplir toute sa vocation et ne recevoir sa règle de conduite que du directeur et du père de Mme de Chantal. […] Au petit rayon de clarté qui me paraît maintenant, mon esprit se développe et se met en devoir d’expliquer vos paroles, et de regarder d’un meilleur œil cette excellente fille qui a ravi votre cœur. […] … Elle est fille d’une mère qui a été fort persécutée des tyrans, qui l’ont voulu étouffer dans le sang de ses martyrs, et encore des hérétiques, qui ont fait mille efforts à ce qu’elle ne mît point ce béni enfant au monde ; mais enfin elle s’est couronnée de lys aussi bien que de roses, portant en son sein des vierges et des martyrs… Cette excellente épouse n’a jamais été maltraitée de son mari, qui au contraire est mort pour elle… Et elle continue sur ce ton, multipliant, épuisant les images, les allusions emblématiques, s’y jouant plus que de raison, oubliant un peu le goût, mais faisant ses preuves en fait de grâce : je prends le mot dans le double sens, dans le sien et dans le nôtre. […] Il faut savoir qu’autrefois du temps de ses guerres, au sac d’une ville, il avait trouvé un enfant abandonné sur un fumier, une petite fille ; il l’avait emportée dans son manteau et en avait pris soin depuis, la faisant élever dans un couvent.

250. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Elle devint, cette fille coquette, innocemment coquette, qui aimait le monde et les propos du monde, elle devint une épouse ardemment chaste et tendrement austère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, une carmélite incomparable, qui, ne trouvant pas son ordre assez sévère, le réforma et le mit pieds nus. […] Elle était née sans aucune mémoire, sans aucune imagination, disait-elle, et de plus parfaitement incapable de discourir avec l’entendement ; mais la Prière, la Prière plus forte que toutes les sécheresses, lui donna toutes les facultés qui lui manquaient ; car la Prière a fait Térèse, plus que sa mère elle-même : « Je suis en tout de la plus grande faiblesse, — dit-elle, — mais, appuyée à la colonne de l’Oraison, j’en partage la force. » Malade, pendant de longues années, de maladies entremêlées et terribles qui étonnent la science par la singularité des symptômes et par l’acuité suraiguë des douleurs, Térèse, le mal vivant, le tétanos qui dure, a vécu soixante-sept ans de l’existence la plus pleine, la plus active, la plus féconde, découvrant des horizons inconnus dans le ciel de la mysticité, et, sur le terrain des réalités de ce monde, fondant, visitant et dirigeant trente monastères : quatorze d’hommes et seize de filles. […] Sainte Térèse est toujours pour l’imagination ou l’ignorance françaises le fameux portrait de Gérard : la belle Sainte à genoux, avec sa blancheur de rose macérée, son œil espagnol qui garde, sous la neige du calme bandeau, un peu trop de cette mélancolie qui ne vient pas de Dieu, car il n’en vient nulle mélancolie, et ces mains de fille noble qui, jointes très correctement sur le sein, disent aussi un peu trop à la bure sur laquelle elles tranchent qu’elles étaient faites pour la pourpre. […] On cherche en vain dans cette aristocratique religieuse agenouillée, sous ce visage, à l’ovale si pur, que l’austère et strict bandeau fait paraître plus pur encore, la mystique dont l’âme, à force d’énergie, détruisit le corps, la paralytique aux os écrasés et aux nerfs tordus, cet amas sublime d’organes dissous sur lesquels flamboyait l’Extase, l’ombre de fille consumée qui vécut deux trous ouverts au cœur, les deux trous par lesquels le glaive du Séraphin avait passé, et si physiquement et si réellement qu’après sa mort, sur le cœur même, on put constater la blessure.

251. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Elle y avait eu une sœur religieuse ; elle y avait une fille religieuse également. […] Mais on l’ouvrit tout entière, et jamais fille ne fut plus fille. […] Ulysse, par exemple, parle simplement à cette fille, et cette fille lui répond avec naïveté. […] Il prêche d’exemple en épousant Roxane, puis Statira, fille de Darius. […] Il n’a pu soupçonner que cette petite fille irait mettre tout ce grand ouvrage à néant.

252. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Au surplus Armande n’était point la fille, mais la sœur de Madeleine. […] Sa fille, ou plutôt une de ses filles, joua une des Grâces dans Psyché, mais n’entra dans la troupe qu’après la mort de Molière. […] Fille de Du Croisy, femme de Paul Poisson. […] Armande, fille ou sœur de Madeleine, dut agir de même. […] Son troisième enfant fut une fille, Esprit-Madeleine, née le 4 août 1665.

253. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Mlle de Challes, une autre de mes voisines, était une fille faite ; grande, belle carrure, de l’embonpoint : elle avait été très bien. […] Mme Lard ajoutait à sa vivacité naturelle toute celle que sa fille aurait dû avoir. […] C’était une bonne pâte d’homme, le vrai père de sa fille, et que sa femme ne trompait pas, parce qu’il n’en était pas besoin. […] Je demeurai pour Mme de Menthon le maître à chanter de sa fille et rien de plus ; mais je vécus tranquille et toujours bien vu dans Chambéry. […] Jenin, servi par ses fils et ses filles.

254. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

La publication d’Atala fut fêtée, comme la naissance d’une fille de roi ; la « non pareille des Florides » enleva le public. […] un mylord que Simplicia, la fille du duc de Sunderland, aime. […] Say résolvait par la création de communautés laïques de filles et de veuves, analogue aux Béguinages de la Flandre. Le catholicisme offrait avant la révolution l’asile de ses couvents aux filles sans dot de l’aristocratie : Amélie put encore user de cette ressource. […] Un Parisien de Notre-Dame-de-Lorette fait la trouvaille de la virginité-capital ; mais c’est en Angleterre que les filles se marient sans dot ; tandis qu’en France elles doivent apporter un capital espèces sonnantes pour faire passer l’autre.

255. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIV » pp. 141-143

. — la fille d’alexandre soumet. — un poëme de six mille vers. […] — La fille du poëte Alexandre Soumet, madame d’Altenheim, vient de publier (il y a deux mois) un poëme de six mille vers, intitulé Berthe et Bertha.

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