Il traverse Nîmes, y devient amoureux d’une fille de condition modeste et l’épouse. […] Mon homme regardait ce coin de Paris au lieu de regarder les tableaux : — « Vous lorgnez une jolie fille ?
Elle a de l’esprit sans doute : « … Vous voyez, Madame, que la Géométrie est fille de l’intérêt, la Poésie de l’amour, et l’Astronomie de l’oisiveté. — En ce cas, je vois bien qu’il faut que je m’en tienne à l’astronomie. » Mais le rôle que lui a ménagé Fontenelle est bien désobligeant. […] Pour la première fois dans une grande comédie, le public verra en scène un gros financier voleur, et pour la première fois une fille entretenue, et pour la première fois un favori de fille. […] Marianne ne veut pas avouer au jeune Valville qu’elle est fille de magasin chez Mme Dutour. […] Au théâtre les acteurs jouent ces rôles chacun selon son « emploi » et rétablissent la différence ; mais examinez, et vous verrez qu’elle est factice. — Et, pareillement, les mères (le plus souvent) sont aussi jeunes de cœur que leurs filles ; les pères dressent des pièges joyeux où se prendront leurs enfants, d’une humeur aussi gaie et alerte que de jeunes valets. — Et tout cela est léger, capricieux, aérien, fait de rien, ou d’un rêve bleu, qui nous emmène bien loin, loin des pays qui ont un nom, dans une contrée où l’on n’a jamais posé le pied, et que pourtant nous connaissons tous pour savoir qu’on y a les mœurs les plus douces, les caractères les plus aimables, des imperfections qui sont des grâces, et que c’est un délice d’y habiter. […] S’il s’était borné à répéter : « Ne brûlez pas les sorciers ; ne pendez pas les protestants ; n’enterrez pas les morts dans les églises ; ne rouez pas les blasphémateurs ; ne questionnez pas par la torture ; n’ayez pas de douanes intérieures ; n’ayez pas vingt législations dans un seul royaume ; ne donnez pas les charges de magistrature à la seule fortune sans mérite ; n’ayez pas une instruction criminelle secrète, à chausse-trapes et à parti pris68 ; ne pratiquez pas la confiscation qui ruine les enfants pour les crimes des pères ; ne prodiguez pas la peine de mort (il a même plaidé une ou deux fois pour l’abolition) ; ne tuez pas un déserteur en temps de paix, une fille séduite qui a laissé mourir son enfant, une servante qui vole douze serviettes ; soyez très propres ; faites des bains pour le peuple ; n’ayez pas la petite vérole ; inoculez-vous » ; — s’il s’était borné à répéter cela toute sa vie avec sa verve et son esprit et son feu d’artifice perpétuel, et à faire une centaine de jolis contes, je l’aimerais mieux.
Fin d’une lettre à sa bru : « … Adieu, mes chers et bons enfants, que je ne sais plus séparer ; je vous serre avec mes vieux bras sur mon jeune cœur. » — Lettre à sa fille : « Le plus grand ridicule pour une femme, ma chère enfant, c’est d’être un homme… Garde-toi bien d’envisager les ouvrages de ton sexe du côté de l’utilité matérielle, qui n’est rien. […] » Partant, ma fille, prie ta mère, qui est si généreuse, de t’acheter une jolie quenouille ; mouille délicatement le bout de ton doigt, et puis, vrrr ! […] Bossuet ne peut pas souffrir les « opinions particulières » ; filles le blessent comme accidents gênant l’ordre général. […] Bien fille du xviiie siècle en cela encore (et jusqu’à présent), on voit qu’elle fait quelque effort à comprendre la poésie, surtout la poésie antique, c’est-à-dire la poésie artistique par excellence. […] Un seul homme savait parmi eux, et avait une intelligence supérieure, et ils ont eu le malheur de le perdre ; et c’est encore l’honneur de Mme de Staël d’avoir très bien compris Mirabeau, que, comme fille de M.
Je crois voir la fille d’Hamilcar, extasiée dans la clarté lunaire, s’enlaçant des replis du python sacré et portant à ses lèvres blanches la bouche froide du reptile, comme pour s’unir à lui dans un baiser mystique. — La seule image d’un être jeune et pur, d’une jeune fille dans sa grâce virginale, d’un adolescent qui semble s’éveiller à la vie et à l’amour, n’a-t-elle pas en elle-même un charme de poésie ? […] Mais si le tableau vous présente quelque personnage allégorique, la Guerre secouant sa torche, l’Espérance levant sa palme, une Hélène à la pose hiératique se profilant sur un ciel de sang, des Filles Saintes diaphanes et comme volatilisées dans une vapeur d’encens, alors prenez garde. […] Et la Chimère, fille de Typhon, avec sa tête de lion dont la gueule vomit des flammes et son corps de dragon, n’est-elle pas le nuage d’orage d’où sort la foudre21 ? […] « Pour moi, dit Arsène Alexandre dans sa belle étude sur Jean Carriès, pour moi, qui ai longuement et anxieusement interrogé son œuvre, sa vie, sa façon de percevoir les objets extérieurs à travers lui-même, j’ai la conviction que ces choses fantastiques, monstrueuses, admirables, furent filles de ses nuits, rêves qu’engendre la maladie couvée, sensations vagues qui rongent intérieurement, doucement, comme des bouches sans dents, durant les sommeils oppressés, et que l’artiste, avec son habitude de tout tirer de lui, reprend et formule pendant le jour, sans se douter d’où cela vient. » Ces réserves, qu’à chaque instant nous avons dû faire, quand nous avons assisté au périlleux passage de la convention à la fantaisie, montrent combien le terrain est dangereux.
Et elle est Dauphine et fille de France. […] Car ils renient leurs propres vertus, et les plus chères filles de Jésus-Christ et ils oublient les trois Évangiles et ils oublient les sept Béatitudes et ils oublient les enseignements mêmes de Jésus-Christ et ils méconnaissent et ils méprisent et ils renient tout cela sous prétexte que ces trois vertus Évangéliques ont été démarquées et comme accaparées par des frauduleux et par des faussaires. […] Elle aboutissait à être une salutation confidente adressée à une seule et humble fille et par le ministère d’un seul ange. […] Les petites bornes, les bornes hectométriques sont comme leurs petites filles qu’elles auraient perdues tout le long du chemin.
Pour donner une idée juste de la poësie de Buchanan, il suffiroit de rapporter cette description où il peint la manière dont saint François éteignit les feux de l’amour, & l’histoire de cette fille qui, déguisée en cordelier, allant de Toulouse à Bordeaux, sur la Garonne, accoucha dans le bateau, & fut trahie par les cris de l’enfant. […] Il est d’usage qu’ils annoncent au bruit des instrumens, & qu’ils apportent en triomphe les premières marques de la puberté d’une fille. […] On se prêtoit aux mariages des enfans à l’âge de sept ans, aussi bien qu’à la publication des marques de la puberté d’une fille.
La Prusse était asservie ; l’Autriche avait donné à Napoléon dans sa fille, la jeune impératrice Marie-Louise, un gage de déférence et d’alliance qui paraissait irrévocable ; l’Italie était un auxiliaire, frémissant, mais obéissant, de son trésor et de son recrutement ; l’Allemagne était une confédération armée à ses ordres ; il pouvait entraîner toutes ces puissances dans une coalition apparente contre la Russie.