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1939. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Puis entre nous trois, Zola, Daudet et moi, il y a une causerie intime sur le jeune de la littérature actuelle, qui, ayant l’idée d’un livre, et en détaillant avec feu tout l’intérêt, finit par dire froidement : « Ah !

1940. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

On en a noté de brillantes, comme l’éblouissant feu d’artifice critique tiré par Rivarol devant Chênedollé. […] * * * Si la critique a pu jamais présenter sur ses traits aujourd’hui virils, sévères, artificiels, ce que Fénelon loue en Homère, l’aimable simplicité d’un monde naissant, si le goût lui tout seul, lui en entier, a pu faire un jour le seul plaisir et le souci unique d’un lecteur de livres, nous trouvons cela assurément dans Montaigne, et surtout dans le Montaigne des dernières années, de la tour, du troisième livre, — la précieuse bouteille à son point de maturité, de feu raffiné, intelligent, conscient.

1941. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Ce besoin était si grand qu’il se sentait brûler les entrailles, comme par un feu véritable. […] Le faune resta plongé en extase devant ce spectacle ; un feu sacré courut dans ses veines et il sentit que tout son corps allait s’épanouir comme la fleur merveilleuse. […] Son voisin seul l’entendit murmurer : « Quand on mène une chienne de vie comme la mienne, il faut avoir des amis partout et des amis bien étranges, ne fût-ce que pour couvrir ses derrières. » Et ce mot, avec sa perspective infinie de misère, ne fut que la transition à ces dernières paroles : « Si j’avais assez d’argent pour pouvoir vivre, je ne sortirais plus de mon fauteuil, mais je rêvasserais tout le temps, les jambes étendues devant le feu.

1942. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

La question de Tartufe Comme en effet il avait écrit la Critique de l’École des femmes pour répondre aux pédants et aux prudes, aux Lysidas et aux Climènes qui « censuraient son plus bel ouvrage » ; comme il avait écrit l’Impromptu de Versailles pour se venger des comédiens de l’hôtel de Bourgogne, lesquels ne craignaient pas de l’attaquer jusque dans sa vie privée ; ainsi Molière ne semble avoir d’abord conçu Tartufe que pour répondre, en portant lui-même le fer et le feu dans leur camp, à ceux qui l’accusaient d’indécence et surtout, d’impiété dans son École des femmes.

1943. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Ne voyez-vous pas qu’au seul signal de cette tyrannie, tout le désordre de votre société retombe de tout son poids sur le cœur de la sainte, et, comme la goutte d’eau jetée sur un métal précieux que le feu a rougi, produit une explosion qui détruit et renverse ?

1944. (1904) Zangwill pp. 7-90

Une humanité devenue Dieu par la totale infinité de sa connaissance, par l’amplitude infinie de sa mémoire totale, cette idée est partout dans Renan ; elle fut vraiment le viatique, la consolation, l’espérance, la secrète ardeur, le feu intérieur, l’eucharistie laïque de toute une génération, de toute une levée d’historiens, de la génération qui dans le domaine de l’histoire inaugurait justement le monde moderne ; hoc nunc os ex ossibus meis et caro de carne mea  ; elle est partout dans l’Avenir de la science, — pensées de 1848 ; — et quel arrêt imaginé pour l’humanité enfin renseignée, savante, saturée de sa mémoire totale ; quel arrêt de béatitude ; quel arrêt de béatitude et vraiment de divinité ; quel paragraphe singulier d’assurance et de limitation je trouve dans la préface même, écrite au dernier moment pour présenter au public, dans l’âge de la vieillesse, une œuvre de jeunesse : « Les sciences historiques et leurs auxiliaires, les sciences philologiques, ont fait d’immenses conquêtes depuis que je les embrassai avec tant d’amour, il y a quarante ans.

1945. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Elle se détache, le visage à demi éclairé par les feux qui viennent de la rampe, et meurent sur sa gorge, au bouquet de rubans rouges de son corsage ; tout le reste, la jupe ballonnante et les jambes, flotte dans le demi-jour d’un blanc tiède à la Goya.

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