Un exemple de si chaste et pieuse uniformité agit plus que tout sur cette imagination aisément saisie, sur cette âme à peine échouée et encore trempée du naufrage. […] Mais quel charmant et sérieux exemple de la maîtresse de maison, chrétienne rigoureuse et pourtant aimable ! […] L’exemple de Mme de Longueville revient souvent : « Mme de Longueville n’a que deux laquais : ne seroit-ce pas assez pour vous ?
Mais il me faut pour Bernardin une explication, une apologie plus particulière encore : car il est l’exemple le plus souvent invoqué et le plus désespérant de ce désaccord que je veux amoindrir, si je ne peux le repousser. […] Pour n’en citer qu’un exemple, le pèlerinage de Virginie et de son frère à la Rivière-Noire est fait, dans le Voyage, par Bernardin accompagné de son nègre, et lorsqu’au retour, avant d’arriver au morne des Trois-Mamelles, il faut traverser la rivière à gué, le nègre passe son maître sur ses épaules : dans le roman, c’est Paul qui prend Virginie sur son dos. […] L’exemple de Delille, dont les Jardins avaient devancé de deux ans ses Études, et qu’il avait retrouvé plus tard à l’Institut, vers 1805, très-amoureux de la campagne, nous dit-il, ne le tenta pas davantage ; et, tout en l’admirant sans doute, il ne paraît point l’avoir envié.
Il a dit : « Et comme exemple, messieurs (c’est lui qui parle), je vais vous donner la définition de la fièvre. […] Je dis quel chemin on a fait ; et sans sortir même de ce cercle spécial des thèses soutenues devant la Faculté de médecine, je citerai un exemple qui peut servir de mesure. […] Il n’est point dans la situation d’égalité et de balance où on le voit dans un pays voisin, souvent cité en exemple, et dans lequel il possède en effet pour son compte sa propre Université.
. — Exemple en Angleterre. […] Les étrangers n’y résistent pas ; ils n’ont rien de pareil chez eux ; Lord Chesterfield la propose en exemple. « Elle roule toujours, dit-il, sur quelques points d’histoire, de critique ou même de philosophie, qui conviennent mieux à des êtres raisonnables que nos dissertations anglaises sur le temps et sur le whist. » Rousseau, si grognon, avoue « qu’un article de morale ne serait pas mieux discuté dans une société de philosophes que dans celle d’une jolie femme de Paris ». […] Le prince de Bauffremont, les présidents de Vezet, de Chamolles, de Chaillot, nombre d’autres seigneurs en Franche-Comté, suivent l’exemple du roi en affranchissant leurs serfs550.
Les théogonies indienne, persane, égyptienne, biblique même, qui toutes présentent au commencement une sorte de matière confuse et inorganique, nommée chaos, sur laquelle Dieu opère, en apparaissant, la forme, la vie, l’ordre, la lumière, la beauté, ont donné l’exemple de cette erreur. […] Nous ne vous en donnerons ici qu’un exemple ; il y en a presque autant que de pages dans ce pire des jeux d’esprit, le jeu de mots, le son pris pour l’idée, la parole pervertie de son sens. […] » IX Après ce naïf préambule, on s’entretient de la justice ; cette partie de l’entretien est, dans sa forme, aussi hérissée d’ambages, aussi touffue de vaines paroles, aussi sophistique de forme que les dialogues cités tout à l’heure par nous, en exemple des abus de la dialectique.
Excusable peut-être pour des vieillards libertins, elle était la corruption en précepte et en exemple pour un jeune homme. […] Le régent donnait le signal et l’exemple de tous les débordements, son interrègne était le règne de la jeunesse contrastant avec le règne de la caducité. […] Son règne est annoncé par la voix des oracles, Son trône est cimenté par le sang des martyrs ; Tous les pas de ses saints sont autant de miracles, Il leur promet des biens plus grands que leurs désirs ; Ses exemples sont saints, sa morale est divine ; Il console en secret les cœurs qu’il illumine ; Dans les plus grands malheurs il leur offre un appui, Et si sur l’imposture il fonde sa doctrine C’est un bonheur encor d’être trompé par lui !
Et quel exemple, pour le dire en passant, que l’homme de génie qui en a tant inspiré pour lui-même, l’ait si vivement sentie pour les autres ! […] Il avait donné à Lamotte l’exemple de mépriser la poésie tout en faisant des vers. […] Fontenelle ne triomphe pas des travers des savants ; il omet tout ce qui sert à la malice sans servir à l’exemple : mais il est plein de détails sur les qualités, et il ne manque aucune occasion de faire voir quel lustre la vérité reçoit des mœurs aimables ou fières, des vies pures et cachées, des belles morts de ceux qui se dévouent à la chercher.