Essayons donc d’apprécier les hommes qui font profession de juger les écrivains. […] Mettons en regard l’une de l’autre d’un côté l’idée raisonnable trouvée par les penseurs, de l’autre la formule exagérée sous laquelle les jeunes critiques essayèrent de la faire prévaloir. […] Progrès à désirer Si maintenant, pour terminer cette partie, on nous permettait d’essayer ce que Wendt a fait il y a quarante ans, d’indiquer en quelques mots la route ouverte aujourd’hui devant la critique sérieuse qui s’occupe de théorie littéraire, nous souhaiterions : Que les études esthétiques prissent en France une plus grande extension. […] Aujourd’hui un jeune protégé sonne à la porte d’un journal : pour l’essayer, pour lui faire la main, on lui livre la littérature. […] Lamennais a compris cette nécessité et essayé d’y satisfaire.
Si l’on rangeait un jour mes Portraits dans un ordre méthodique, ce volume fournirait son contingent à chacune des branches dans lesquelles je me suis essayé. » Aujourd’hui, en réimprimant ce volume dans la collection acquise par MM.
Lui-même avait essayé d’expliquer en un grand poème la démarche de son esprit. […] C’est elle que dans ses vers il a essayé d’étreindre dans une intuition toujours plus subtile. […] Anatole France, et je n’essaierai pas non plus d’en définir l’art incomparable. […] … N’essayez pas de vous introduire dans les desseins de la Providence ! […] Il l’essaiera.
Si l’on essaye d’énumérer la quantité d’hommes honnêtes, recommandables par le talent, l’étude et des vertus de citoyen, que 89 avait fait sortir du niveau, qui avaient traversé avec honneur et courage les temps les plus difficiles, que la Terreur même n’avait pas brisés, que le Directoire avait trouvés intègres, modérés et prêts à tous les bons emplois ; si l’on examine la plupart de ces hommes tombant bientôt un à un, et capitulant, après plus ou moins de résistance, devant le despote, acceptant de lui des titres ridicules auxquels ils finissent par croire, et des dotations de toutes sortes qui n’étaient qu’une corruption fastueusement déguisée, on comprendra le côté que j’indique, et qui n’est que trop incontestable. […] Qu’importe qu’ils essayent de me déchirer dans ma cuirasse d’honneur, désormais trop dure et trop cicatrisée pour que de pareils coups puissent pénétrer ? […] Il essaya à diverses reprises, mais sans suite et sans possibilité, de faire respecter le vieux chêne croulant, où l’un des premiers il avait mis la hache. […] Nous ne prendrons pas partie pour les anecdotes de ce pauvre Étienne Dumont, qui, avec tant de circonspection et d’honnêteté, a essayé malencontreusement de remettre à leur place quelques simples grains sur le visage presque auguste de Mirabeau.
Que l’on admette un milieu social guerrier, Sparte par exemple, et qu’il vienne à y naître, par une de ces variations fortuites que la théorie de la sélection est forcée d’admettre, un homme doué de sentiments délicats et pacifiques ; évidemment cet homme essaiera de ne poiut modifier son âme, de ne pas accomplir des actes qui lui répugnent. […] Une personne animée de dispositions bienveillantes pour l’humanité ne goûtera pas pleinement des livres exprimant une misanthropie méprisante, comme l’Education sentimentale ; de même, un homme à l’esprit prosaïque et précis sera difficilement saisi d’admiration à la lecture de poésies qui font appel au sens du mystère, ou qui essaient, de susciter une mélancolie sans cause. […] Tarde n’essaie pas de dire en quoi consiste le principe du nouveau ; il montre seulement qu’il faut, sous une forme ou l’autre, admettre un tel principe. […] A dix ans, « déjà tourmenté du désir de sortir de lui-même, de s’incarner en d’autres êtres dans une manie commençante d’observation, d’annotation humaine, sa grande distraction pendant ses promenades était de choisir un passant, de le suivre à travers Lyon, au cours de ses flâneries et de ses affaires pour essayer de s’identifier à sa vie. » (Daudet, Trente Ans de Paris ; Revue bleue, p. 242, 25 février 1888.)
Essayez, par exemple, en fait d’étonnements et de surprises, d’aller plus loin que La Tour de Nesle et les drames de M. […] Pour quitter La Critique de l’École des femmes, et pour revenir à cette comédie heureuse, L’Impromptu de Versailles qui lui sert de pendant, nous ferons une observation qui ajouterait certainement un assez grand intérêt à cette dernière comédie ; c’est qu’avec un peu d’attention vous y retrouverez, en germe, un chef-d’œuvre de Molière, et son chef-d’œuvre, peut-être, Le Misanthrope. — Molière, qui déjà rêvait à sa comédie, avait essayé ses trois comédiennes dans les petits rôles de L’Impromptu. […] Et quelle merveilleuse habileté de ce poète, qui allait frapper ce grand coup du Misanthrope, d’essayer en même temps et ses comédiens et son public ! […] Elle était ainsi la femme déclassée, et l’on dirait que Pascal lui-même a voulu tracer le portrait de cette créature malheureuse : « Le peu de temps qui lui reste l’incommode si fort et l’embarrasse si étrangement, qu’elle n’essaye qu’à le perdre : ce lui est une peine insupportable de vivre avec soi et de penser à soi ; ainsi, tout son soin est de s’oublier soi-même et de laisser couler ce temps, si précieux et si court, sans réflexion, en s’occupant de choses qui l’empêchent d’y penser.
Essaierons-nous alors de formuler la relation de l’activité mentale à l’activité cérébrale, telle qu’elle apparaîtrait si l’on écartait toute idée préconçue pour ne tenir compte que des faits connus ? […] Essayez, par exemple, en mettant bout à bout les idées de chaleur, de production, de balle, et en intercalant les idées d’intériorité et de réflexion impliquées dans les mots « dans » et « soi », de reconstituer la pensée que je viens d’exprimer par cette phrase ; « la chaleur se produit dans la balle ». […] Nous essayons de toutes les lettres de l’alphabet l’une après l’autre ; nous les prononçons intérieurement d’abord ; puis, si cela ne suffit pas, nous les articulons tout haut ; nous nous plaçons donc, tour à tour, dans toutes les diverses dispositions motrices entre lesquelles il faudra choisir ; une fois que l’attitude voulue est trouvée, le son du mot cherché s’y glisse comme dans un cadre préparé à le recevoir. […] Mais si, comme nous avons essayé de le montrer, la vie mentale déborde la vie cérébrale, si le cerveau se borne à traduire en mouvements une petite partie de ce qui se passe dans la conscience, alors la survivance devient si vraisemblable que l’obligation de la preuve incombera à celui qui nie, bien plutôt qu’à celui qui affirme ; car l’unique raison de croire à une extinction de la conscience après la mort est qu’on voit le corps se désorganiser, et cette raison n’a plus de valeur si l’indépendance de la presque totalité de la conscience à l’égard du corps est, elle aussi, un fait que l’on constate.