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1570. (1914) Boulevard et coulisses

Pour moi, je trouve qu’il y a non seulement quelque enfantillage, mais encore un certain manque de courage et de noblesse à regretter de vivre à l’heure que l’ordre de la nature nous a assignée ; et je suis convaincu, au contraire, que l’amour sincère du temps où l’on vit, quelles que soient ses défaillances, ses tares, ses faiblesses, ses erreurs, est la meilleure condition des grands efforts et des pensées fécondes.

1571. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Ce serait cependant faire erreur que de confondre la supériorité d’une espèce, considérée relativement à d’autres espèces, ou même la supériorité de chacun de ses individus dans le combat de la vie, contre d’autres individus, avec la supériorité d’un ensemble d’espèces coordonnées de manière à ne laisser entre elles aucune lacune, de sorte que l’absence même de ces lacunes leur défendrait tout progrès.

1572. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Telle est l’origine de l’erreur, et telle est la logique spéciale qui préside ici à l’absurdité.

1573. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Les nombreux aperçus sur la littérature grecque, très-contestables par la légèreté des détails, aboutissent à un point de vue général qui reste vrai à travers les erreurs ou les insuffisances. […] Tantôt inspirée par sa sensibilité naturelle, elle laisse échapper son âme ; mais tout à coup l’argumentation se réveille et vient contrarier les élans du cœur… Ce livre est donc un mélange singulier de vérités et d’erreurs. » Les éloges accordés au talent s’assaisonnent parfois d’une malice galante et mondaine : « En amour, Mme de Staël a commenté Phèdre… Ses observations sont fines, et l’on voit par la leçon du scholiaste qu’il a parfaitement entendu son texte. » La lettre se termine par une double apostrophe éloquente : « Voici ce que j’oserais lui dire, si j’avais l’honneur de la connaître : Vous êtes sans doute une femme supérieure.

1574. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Admettons pourtant que le transformisme soit convaincu d’erreur. […]   L’erreur du finalisme radical, comme d’ailleurs celle du mécanisme radical, est d’étendre trop loin l’application de certains concepts naturels à notre intelligence.

1575. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Souday fait sienne l’esthétique de Chénier (Marie-Joseph), ainsi que me le rappelle d’Alger un agrégé de grammaire : c’est le bon sens, la raison qui fait tout : vertu, génie, esprit, talent et goût. mais cette erreur fondamentale, que l’ensemble de nos éclaircissements tend à combattre, il l’aggrave d’un contre-sens plus chétif et qui ne touche que moi. […] Mais elle provient d’une erreur dangereuse, qui est de croire que le sentiment n’a que faire des outils de la logique courante, qu’il doit les dédaigner parce qu’il en connaît l’impuissance finale, qu’au surplus il ne saurait pas les manier, puisque le propre de sa nature est de se suffire à elle-même.

1576. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Voilà, sauf erreur, les deux seules exceptions troublantes. […] Barbey d’Aurevilly : qu’il est dans la plus merveilleuse erreur, ou que c’est un adroit compère cachant sous le chatoiement d’un verbiage coloré une science problématique (ceci n’a trait qu’au botaniste).

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