Le rôle de la morale § 1 Un premier moyen de subvenir aux imperfections de la solidarité sociale, et surtout de les empêcher de s’aggraver en étant reconnues et admises, c’est de les nier. […] Il faut donc les punir, du moins les empêcher de nuire. […] Il est même permis de croire que ce sont là des qualités plutôt propres à empêcher de la conquérir.
Ainsi, durant une forte émotion comme la crainte, il y a usure de substance dans le cerveau : selon les lois physiologiques, le sang se trouve alors appelé de la périphérie au cerveau ; les vaisseaux de l’œil et en particulier de l’iris se contractent, la pupille se dilate, et enfin, par une conséquence nécessaire, la clarté de la vision est notablement empêchée. […] Le soleil empêche de discerner les rayons des étoiles, mais ne les empêche ni d’exister ni de produire leur effet propre dans la lumière du jour ; cet effet, toujours le même, devient manifeste dans la nuit.
En outre du côté physique, il y a dans le désir des mouvements à la fois commencés et empêchés, d’où un état de tension dans les forces cérébrales. […] Il est seulement nécessaire que l’avenir apparaisse à toute volonté comme non déterminé indépendamment de sa volition ; ce qui n’empêche pas la volition elle-même, déterminante du côté de l’avenir, d’être déterminée du côté du passé. […] Et n’oublions pas que ce hasard est, au fond, le déterminisme cérébral : quand j’imprime indifféremment telle direction à mon bras, l’indifférence de ma volonté n’empêche pas certaines différences mécaniques d’exister dans mon cerveau en faveur de tel mouvement, par exemple vers la droite ou la gauche.
Mais nous n’aurions pas su davantage quelles conditions de vie défavorables en avaient empêché jusqu’alors l’accroissement ; si une seule circonstance ou plusieurs avaient agi ensemble ou séparément ; en quel degré chacune d’elles avait agi et à quelle phase de la vie des individus. […] Un juge très compétent croit que, de nos jours, les insectes, en harassant continuellement ces animaux, les affaiblissent au point d’empêcher leur accroissement, et Bruce a exprimé une opinion analogue au sujet de la variété d’Abyssinie. […] Cela n’empêche pas qu’elle peut laisser, et laisse en réalité subsister un nombre considérable d’êtres d’une structure simple et peu développée, mais parfaitement adaptés néanmoins à de simples conditions de vie.
Il se fabriquait déjà en temps normal ; mais il était empêché de paraître, au moment où il l’aurait voulu, par un de ces mécanismes antagonistes, constamment agissants, qui assurent l’attention à la vie. […] Mais si, dans le domaine de l’esprit, la maladie n’est pas de force à créer quelque chose, elle ne peut consister que dans le ralentissement ou l’arrêt de certains mécanismes qui, à l’état normal, en empêchaient d’autres de donner leur plein effet. […] Elle aurait lieu à tout instant si la volonté, sans cesse tendue vers l’action, n’empêchait le présent de se retourner sur lui-même en le poussant indéfiniment dans l’avenir.
Mais le spectacle que le poète déroulait sous nos yeux nous empêchait d’y songer et nous laissait sur une impression d’aimable folie. […] Cependant la discipline des Pères n’allait pas jusqu’à empêcher les élèves de devancer les vacances. […] Ces persécutions ne l’empêchaient pas de travailler. […] Pourquoi les plaideurs empêcheraient-ils son fils d’ajouter aux tableaux de la famille ? […] Il accusait la Russie d’avoir voulu la guerre et il accusait… la France de n’avoir pas su l’empêcher.
Cela n’a pas empêché qu’on ne l’ait mise au-dessus d’Alhalie à la première représentation ; mais on dit qu’à la seconde on l’a mise à côté de Callisthène. » Et à un Genevois de sa connaissance, il écrivait quelques mois après (septembre 1733) : « Je ne suis point étonné que vous n’ayez pu lire la tragédie de Gustave : quiconque écrit en vers doit écrire en beaux vers, ou ne sera point lu. […] Francaleu, qui voit l’oncle Baliveau s’étonner si au naturel, ne peut s’empêcher de lui crier bravo ! […] L’abbé de Voisenon disait à ce propos : « Si dans l’autre monde on se connaît en vers, cet ouvrage pourra l’empêcher d’entrer dans le Ciel, comme son Ode l’a empêché d’entrer à l’Académie. » Piron s’était moqué dans le temps de Gresset chantant la palinodie ; arrivé au même point, et à l’heure où le moral tourne, il la chanta de même.