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1172. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Passez-moi cette réflexion ; mais je n’ai pu m’empêcher de la faire en songeant qu’un grand orateur, un célèbre jurisconsulte peut très mal raisonner quand il s’agit de théâtre, et qu’il vaut beaucoup mieux une vérité de convention et d’artifice qu’une réalité de nature qui ferait baisser les yeux à la jeune femme de l’avocat, s’il la conduisait aux pièces de son client. […] Quant aux autres spectacles qui ne recevraient aucune rétribution du gouvernement, ils conserveraient la liberté de leur commerce, sauf à nos législateurs à empêcher par de bonnes lois la corruption des mœurs et les scandales publics ?

1173. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il n’a point d’idéal dans la tête, et, comme son siècle, il aime les choses basses, signe du temps, et ne peut s’empêcher d’aller à elles. […] Ses intentions, quelles qu’elles soient, et complètement invisibles dans son livre, n’empêchent pas la boue qu’il brasse d’être dégoûtante, et c’est même la gloire de cette boue et de son brasseur !

1174. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers »

Le retard de Vandamme, le premier jour, n’empêcha pas Charleroi d’être enlevé.

1175. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Les premières poursuites de la cavalerie n’ayant rien appris de positif, le maréchal Grouchy fut chargé avec un corps considérable (36,000 hommes) d’atteindre l’ennemi dans sa marche qu’on estimait plus confuse qu’elle ne l’était, de le suivre l’épée dans les reins, de le talonner, de l’empêcher de se rallier, et, s’il se rabattait vers Bruxelles du côté des Anglais, de le retarder le plus possible, en se tenant dans tous les cas entre lui et l’armée française, de manière à pouvoir se rallier à celle-ci dès qu’il y aurait lieu.

1176. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Sainte-Beuve, empêché par sa santé, la page suivante, qui est un hommage tout littéraire rendu au savant et à l’ami : « Messieurs, ce ne serait point à moi de venir prononcer quelques paroles en l’honneur du savant homme dont le cher et respecté souvenir nous réunit dans cette commémoration funèbre : ce serait à quelqu’un de ses vrais collègues, de ses pairs (parcs), de ses vrais témoins et juges en matière d’érudition : mais ils sont rares, ils sont absents, dispersés en ce moment ; — mais quelques-uns de ces meilleurs juges de l’érudition de Dübner sont hors de France, à Leyde, à Genève, dans les Universités étrangères ; mais Dübner en France, aussi modeste qu’utile, aussi absorbé qu’infatigable dans ses travaux, n’appartenait à aucune académie, et tandis que son illustre compatriote et devancier parmi nous, M. 

1177. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Quand Béranger dit que « le pouvoir est une cloche qui empêche ceux qui la mettent en branle d’entendre aucun son ; » et ailleurs « qu’il est des instants, pour une nation, où la meilleure musique est celle du tambour qui bat la charge ; » et encore, lorsqu’il compare les prétendus faiseurs de la révolution de Juillet à ces « greffiers de mairie qui se croiraient les pères des enfants dont ils n’ont que dressé l’acte de naissance ; » cela me paraît étonnamment rentrer dans le goût des locutions familières à Franklin.

1178. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Diderot nous parle d’un éditeur de Montaigne, si modeste et si vaniteux à la fois, le pauvre homme, qu’il ne pouvait s’empêcher de rougir quand on prononçait devant lui le nom de l’auteur des Essais.

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