Elle peut bien nous dire comment les causes produisent leurs effets, non quelles fins doivent être poursuivies. […] La santé serait l’état d’un organisme où ces chances sont à leur maximum et la maladie, au contraire, tout ce qui a pour effet de les diminuer. […] La vieillesse et l’enfance ont les mêmes effets ; car le vieillard et l’enfant sont plus accessibles aux causes de destruction. […] Qui nous dit que d’autres arrangements ne sont pas possibles, qui auraient pour effet de la diminuer encore ? […] On démontrera non que tel évènement affaiblit effectivement l’organisme social, mais qu’il doit avoir cet effet.
Votre « âme consciente » est tout au plus un effet qui aperçoit des effets : nous verrions, nous, les effets et les causes. » Voilà ce qu’on dit quelquefois au nom de la science. […] Il est d’ailleurs bien possible que, si la volonté est capable de créer de l’énergie, la quantité d’énergie créée soit trop faible pour affecter sensiblement nos instruments de mesure : l’effet pourra néanmoins en être énorme, comme celui de l’étincelle qui fait sauter une poudrière. […] Nous parlions de l’effet de certains toxiques sur la conscience, et plus généralement de l’influence de la maladie cérébrale sur la vie mentale. […] Mais c’est dire aussi que la vie de l’esprit ne peut pas être un effet de la vie du corps, que tout se passe au contraire comme si le corps était simplement utilisé par l’esprit, et que dès lors nous n’avons aucune raison de supposer que le corps et l’esprit soient inséparablement liés l’un à l’autre.
Faites venir maintenant Rhadamiste sous le nom et le costume d’un ambassadeur romain : que Zénobie le reconnaisse ; voilà un effet, d’où naîtront : 1° une lutte de sentiments dans l’âme de Zénobie, prise entre le devoir et l’amour ; 2° la jalousie du mari, amoureux de sa femme, et qui, se souvenant de l’avoir assassinée, n’en attend pas beaucoup de retour ; 3° la jalousie de Pharasmane et d’Arsame, que les entrevues de la femme et du mari inquiéteront. L’ignorance d’Arsame et de Pharasmane sera ménagée pour produire le plus d’effets possible. […] Cette habitude d’escompter les effets sûrs, unie au défaut d’invention psychologique, a été cause que Voltaire n’a pu, malgré ses bonnes intentions, se passer des artifices de ses prédécesseurs.
On étoit ensuite étonné à l’impression de l’effet qu’elles avoient pu faire à la lecture. […] Et qu’importe, disoit-on, aux ennemis des vers, qu’ils soient une beauté réelle ou de convention, un plaisir né de la chose même ou de l’effet du méchanisme, du moment qu’ils sont tant que de charmer ? […] Il parla de l’effet que firent, sur l’ame d’Auguste, les vers de Virgile, touchant la mort de Marcellus.
Tel est l’effet des lettres. […] Elle s’en attife le mieux qu’elle peut, du reste, mais ce sera toujours un effet drôle que le ton de gravité inanimée avec lequel elle déplore doctrinairement la mort de cette chose légère, la conversation d’autrefois ! […] … Ce que je trouve, moi, dans Mme de Staël, c’est le fond de la Corinne et de la Delphine qu’elle a peintes, en se regardant, et qui lui ressemblent toutes deux, mais trop posées, mais arrangées pour un effet qu’elle ne connaissait pas ; ce que j’adore, enfin, dans Mme de Staël, c’est le naturel inaliénable.
Et elles n’en feront pas, non seulement parce que nous sommes les Mithridates des affreuses drogues que nous avons avalées depuis vingt-cinq ans, mais aussi par une raison beaucoup plus sûre, tirée de l’accent, — de la profondeur d’accent d’un livre qui, selon nous, doit produire l’effet absolument contraire à celui que l’on affecte de redouter. […] Mais elles perdraient bien davantage au point de vue de l’effet moral que nous avons signalé au commencement de ce chapitre. Cet effet, sur lequel il importe beaucoup de revenir, gardons-nous bien de l’énerver.
La coutume ridicule et barbare de citer toujours un texte, coutume dont les hommes de génie ont quelquefois tiré parti, produisit cette fois-là le plus grand effet. […] Tout l’ouvrage est une suite de tableaux qui, trop rapprochés, se nuisent pour l’effet. […] Un autre défaut de cet éloge, et qui en diminue l’effet, c’est qu’on ne démêle pas bien l’espèce de sentiment qui anime l’orateur : il a l’air, quand il loue, de s’être commandé l’admiration ; mais l’admiration commandée est froide ; et ce sentiment, comme on sait, ne se communique jamais que par enthousiasme.