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1423. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Le grand ministre en sentit lui-même les effets tout le premier, alors qu’ayant changé quelques phrases dans la lettre que lui avait adressée, sur son invitation, la société Conrart, il lui fut dit que si ces changements étaient un ordre, la compagnie y déférerait ; mais que les phrases, dans leur première rédaction, avaient paru à tous les membres assez nobles et assez françaises. […] Je sais qu’à la distance où nous sommes de la fondation de l’Académie française, après tant d’effets de cette force irrésistible qui emporte et renouvelle tout ce qui est de l’homme, une institution, chargée de fixer les règles du langage, nous peut paraître chimérique, et sa sagesse même la marque la plus sensible de son impuissance. […] Il y voit son plus beau titre, la plus grande faveur de son étoile, dans cette épître où, parlant de tout ce qui lui est arrivé d’heureux, il dit : Mais des heureux regards de mon astre étonnant Marquez bien cet effet encor plus surprenant, Qui dans mon souvenir aura toujours sa place, Que de tant d’écrivains de l’école d’Ignace Étant, comme je suis, ami si déclaré, Ce docteur toutefois si craint, si révéré, Qui contre eux de sa plume épuisa l’énergie, Arnauld, le grand Arnauld fit mon apologie.

1424. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Mais comment, dira-t-on, expliquer par un même système des effets si divers ? […] Appliquées dans des milieux différents, elles produisent des effets tout divers ; que les mêmes circonstances se représentent, les mêmes effets reparaîtront.

1425. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Mais cette découverte psychologique est une opération très complexe où l’on peut trouver ce qui suit : observation extérieure, perception de signes et gestes, interprétation de ces signes, induction des effets aux causes, inférence, raisonnement par analogie. […] Les progrès des sciences physiques et naturelles, de la linguistique et de l’histoire ont révélé des faits inattendus, suggéré des aperçus tout nouveaux, à ceux du moins qui n’ont point de goût pour une psychologie immobile et scolastique : études sur le mécanisme des sensations, sur les conditions de la mémoire, sur les effets de l’imagination et de l’association des idées, sur les rêves, le somnambulisme, l’extase, l’hallucination, la folie et l’idiotie, recherches jusqu’ici inconnues sur les rapports du physique et du moral, conception nouvelle de la nature morale (psychologique), de l’humanité résultant de l’étude approfondie de l’histoire et des races, les langues nous offrant comme une psychologie pétrifiée. […] Et pourtant il n’est point possible que les effets varient sans cesse, et que la cause reste immobile.

1426. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Ce fut là, devant un public de lettrés, que nous lûmes Henriette Maréchal, à l’exemple d’autres auteurs plus connus que nous, aussi soucieux de leur dignité, et qui ne croyaient pas faire acte d’insolence envers le public, en consultant le premier salon de Paris sur l’effet d’une œuvre dramatique. […] Seulement, nous demandions encore deux épreuves, celle de ce soir-là, et celle du lundi suivant : nous espérions, pour cette représentation du lundi, l’effet de notre brochure qu’on allait mettre en vente à quatre heures et qui nous semblait destinée à faire revenir les gens de cœur sur le compte de notre dignité et de notre indépendance. « Lundi, c’est impossible !  […] Et vraiment Zola se rend-il bien compte de cette boîte à convention, de cette machine de carton qu’est le théâtre, de ce tréteau enfin, sur lequel l’avarice bouffe de l’Avare de Molière arrive au point juste d’optique, tandis que l’humaine avarice d’un père Grandet, cette avarice si bellement étudiée, je ne suis pas bien sûr qu’elle fasse là l’effet de l’autre.

1427. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Mardi 11 avril Dîner chez Daudet, à l’effet d’entendre la lecture de la pièce Les Rois en exil, tirée du roman, et fabriquée par Delair, sous l’aile de Coquelin aîné. […] Tout un monde de peintres et de femmes de peintres en représentation, et faisant des effets avec des arrivées en retard, comme l’arrivée diplomatique d’Heilbuth, comme l’arrivée tapageuse de Carolus Duran. […] Un tableau attire-t-il mon œil par sa cuisine, par un effet nouveau, par une originalité quelconque, quand je m’approche, et que je lis la signature, c’est le tableau d’un Autrichien, d’un Scandinave, d’un Russe, d’un Italien, d’un Espagnol.

1428. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

, fait dire au Dieu du goût “que notre siécle avoit vu faire quelque pas de plus à la tragédie ; qu’elle offroit une marche plus active, des effets plus frappans & un caractère plus marqué ; mais qu’il risquoit d’aller au-delà, si les auteurs ne s’arrêtoient à propos…. […] Gresset des autres Poëtes comiques, c’est l’excellente morale dont il a rempli sa piéce, morale qui n’a pu le rassurer sur les dangers du théatre, parce qu’étant débitée par des hommes qui n’ont que peu ou point de mœurs, elle manque son effet. […] Son style vif, pressé & impétueux, respire ce beau désordre qui est un effet de l’art.

1429. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

S’il subsiste, quel en sera l’effet sur les nations de l’Europe ?  […] Les circonstances ont centuplé l’effet des productions de son esprit. […] Mais un des effets indirects du meurtre du duc de Berry fut de faire envoyer Chateaubriand à Berlin comme ambassadeur. […] Ce titre à effet est assez singulier quand on y songe. […] Il dit à un endroit : « Pardonnez, je parle de moi, je m’en aperçois trop tard », et cela est d’un effet vraiment comique.

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