Edmond Scherer Je ne sais à comparer au Journal d’Amiel, comme drame de la pensée, comme méditation à la fois religieuse et inquiète sur les mystères de l’existence, que les monologues de Maine de Biran, de Maurice de Guérin et d’Obermann ; mais Amiel dépasse, à mon avis, tous ces martyrs de la pensée ; il va bien plus au fond de tout ; sa philosophie spéculative est bien autrement vaste, sa psychologie morbide bien autrement curieuse, sa perplexité morale bien autrement pathétique.
Nous sommes un peu loin de la vague de Backnysen, perfectionnée par Courbet, de la volute en tôle verte se crêtant de mousse blanche dans le banal drame de ses tourmentes. » M. […] La révélation intérieure dénoue le drame et, finalement, l’homme est libre en Dieu. […] Le drame historique ne doit pas être dédaigné : il est seulement fâcheux que notre goût absurde d’une mise en scène réaliste le réduise de plus en plus aux trahisons de la lecture. […] Je n’aime guère cette histoire, trop médicale, de transfusion du sang, mais le thème accepté, on est en présence d’un vrai drame d’aujourd’hui, hardi et vrai. […] Bataille dans sa Préface, « plus le drame apparaît simple et dépourvu de haute signification, mieux le vrai but est atteint ».
Situation qui, ébruitée par des lectures, a fait depuis le succès de dix drames, sans parler de la Dame aux Camelias. […] Il leur faut avant tout une légende, un petit drame, une action, un sentiment, quelque chose d’humain qui soit à leur portée. […] Bref, elles contiennent une carcasse comme un vaudeville, un roman ou un drame. […] Avec raison, il ne voulait pas diviser son œuvre en petits tableaux de drame ou de vaudeville ; il ne pensait qu’au livre. […] Il suivait les représentations du vieux Will, dont Hay-Market reprenait quelques drames à propos de l’Exposition universelle.
Musset écrivit ensuite un drame à la Victor Hugo. […] Le drame à la Hugo avait été très applaudi. […] Des lettres de Musset non datées, que j’ai sous les yeux, forment une espèce de prologue au drame. […] Elles forment l’épilogue du drame romantique de Venise et de Paris. […] Musset « déhugotisé » avait eu les yeux très ouverts sur les défauts du drame romantique.
. — Émilia, drame (1827). — Élisabeth de France (1828). — Une fête de Néron (1829)
Son Drame en Vers libres d’Abeilard & d’Héloïse, n’est point fait pour être représenté ; sa Tragédie de Térée, en cinq actes, ne l’a jamais été ; mais on remarque dans ces deux Pieces une versification facile & quelquefois pleine de chaleur.
Il a donc pensé que si l’on plaçait le mouvement de l’Ode dans les idées plutôt que dans les mots, si de plus on en asseyait la composition sur une idée fondamentale quelconque qui fût appropriée au sujet, et dont le développement s’appuyât dans toutes ses parties sur le développement de l’événement qu’elle raconterait, en substituant aux couleurs usées et fausses de la mythologie païenne les couleurs neuves et vraies de la théogonie chrétienne, on pourrait jeter dans l’Ode quelque chose de l’intérêt du drame, et lui faire parler en outre ce langage austère, consolant et religieux, dont a besoin une vieille société qui sort, encore toute chancelante, des saturnales de l’athéisme et de l’anarchie.