Que serait devenu le grand Homère, qui allait récitant lui-même ses poèmes sur les chemins de Chio ou de Samos, s’il avait écrit ses divins ouvrages en scènes et en dialogues, et s’il lui avait fallu trouver des interprètes de ses vers parmi les pasteurs ou les matelots de l’Ionie ? […] Les guerres de religion, atroces mais saintes, dans les deux partis, avaient remué et exercé jusqu’au fond des âmes le plus fort, le plus noble, le plus divin des héroïsmes humains, l’héroïsme de la conscience, non pas celui qui fait les héros, mais celui qui fait les martyrs. […] Aussi ce n’était plus une œuvre mondaine, c’était une œuvre divine qu’il roulait dans sa pensée. […] Jamais la politique ne s’insinua au cœur des rois dans un si divin langage.
Divin repos, qui me manque ? […] Barbey d’Aurevilly, dans sa notice, nous l’a montrée comme une muse antique ou mieux comme une vierge chrétienne, tenant embrassé son frère : … Mais quelle grâce et quelle passion divine dans cette attitude éplorée qui résume toute une existence et la lie si étroitement autour d’une autre ; car elle l’avait bercé et elle l’a enseveli !
Tout s’y passe dans la région la plus haute et comme dans le voisinage de l’Empyrée ; c’est une élévation continue, un culte, une adoration réciproque ; des deux côtés, c’est le sublime ami ; la sublime amie ; l’adorable, la céleste, la divine amie ; ils ne s’en lassent pas. […] Je vous supplie donc à genoux, ma divine amie, de venir en effet illuminer de vos rayons célestes de gloire et de vertu cette voûte antique où je réside et rêve huit heures chaque jour.
Sous le baiser divin de Wotan fascinateur, c’est d’hypnose que s’endort la Walkyrie sur son rocher incandescent. […] À Bayreuth, rien de tel : le Dieu conduit sans la fixer Brünhild endormie déjà de la seule volonté divine.
Ainsi Lamartine : Beauté, secret d’en haut, rayon, divin emblème… ……………………….. […] Ou si cette âme, à qui ce beau corps fut donné, Sur son type divin ne l’a pas façonné ?
L’Italie donna le nom de divin à ce poëme et à son auteur ; et quoiqu’on l’eût laissé mourir en exil, cependant ses amis et ses nombreux admirateurs eurent assez de crédit, sept à huit ans après sa mort, pour faire condamner le poëte Cecco d’Ascoli à être brûlé publiquement à Florence, sous prétexte de magie et d’hérésie, mais réellement parce qu’il avait osé critiquer Dante. […] On se demande, après l’avoir lu, comment un homme a pu trouver dans son imagination tant de supplices différents, qu’il semble avoir épuisé les ressources de la vengeance divine ; comment il a pu, dans une langue naissante, les peindre avec des couleurs si chaudes et si vraies, et, dans une carrière de trente-quatre chants, se tenir sans cesse la tête courbée dans les Enfers.
On a aussi, un jour de faveur, la vue de la chambre des bains et du cabinet de toilette qui s’y tient, « dont le lambris est vernissé d’un vert céladon clair, gai, divin, sculpté et doré admirablement… Non, il n’y a rien de si joli, s’écrie Mme de Graffigny ; tout ce séjour est délicieux et enchanté. […] Ce sont surtout les jours où on lit des chants inédits de Jeanne, de la trop fameuse Jeanne (et on les lit dans la chambre mystérieuse des bains), ce sont ces jours de demi-licence qui font les belles heures de Mme de Graffigny ; nous verrons dans un instant qu’elle les paiera cher : On a fait du punch, écrit-elle à son ami Devaux après une de ces lectures ; Mme du Châtelet a chanté de sa voix divine : on a beaucoup ri sans savoir pourquoi, on a chanté des canons ; enfin le souper a été à peu près comme ceux que nous avons tant faits ensemble, où la gaieté ne sait ce qu’elle dit ni ce qu’elle fait, et rit sur la pointe d’une aiguille.