L’encyclopédie d’un primitif pouvait tenir en quelques phrases ; la nôtre, bornée aux éléments, réclamerait un discours de plusieurs années. […] On peut supposer encore que le discours, de même que la grammaire, évolue dans le sens de la suppression de tout l’inutile. […] Une notice sur Descartes, où on négligerait le Discours de la Méthode ! […] Discours sur le déluge et les fossiles » Là, Léonard ne se borne pas à des affirmations, il donne ses preuves, lui aussi et elles sont de telle sorte que la géologie moderne a dû en admettre le principe : que la présence des coquilles marines dans l’intérieur des terres n’est explicable que par un ancien envahissement de la mer.
« Quand dans un discours se trouvent des mots répétés et qu’essayant de les corriger, on les trouve si propres qu’on gâterait le discours, il faut les laisser : c’en est la marque et c’est là la part de l’envie qui est aveugle et qui ne voit pas que cette répétition n’est pas faute en cet endroit. « Quand un discours naturel peint une passion ou ses effets, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu’on entend, laquelle on ne savait pas qu’elle y fût, en sorte qu’on est porté à aimer celui qui nous la fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre, et ainsi ce bienfait nous le rend aimable ; outre que cette communauté d’intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l’aimer.
Dans un coin, un autre de nous fait remarquer que ce qu’il y a surtout de criminel, chez deux hommes, comme Trochu et comme Favre, c’est d’avoir été dans l’intimité des désespérateurs, dès le principe, et cependant d’avoir, par leurs discours, leurs proclamations, donné à la multitude la croyance, la certitude d’une délivrance, certitude qu’ils lui ont laissée jusqu’au dernier moment, « et il y a là, reprend du Mesnil, un danger : c’est qu’on ne sait pas, la capitulation signée, si elle ne sera pas rejetée par la portion virile de Paris ? […] La bière ne peut entrer dans le caveau… Vacquerie prononce un long discours. […] » Du groupe se détachent trois soldats, dont l’un dit à ses camarades : m… pour les discours libéraliques ; la chose : c’est que nous avons huit litres de vin dans notre bidon, un pain de quatre, et un gros morceau de… de quelque chose que je n’entends plus.
Un pluriel, verbe ou substantif ou adjectif et un singulier empruntés à quelque partie du discours que ce soit, lui semblent très nubiles. […] Bien qu’il soit très soucieux du rythme et qu’il ait réussi à merveille de rares et précieux essais, on ne peut considérer en Cros un virtuose en versification, mais sa langue très ferme, qui dit haut et loin ce qu’elle veut dire, la sobriété de son verbe et de son discours, le choix toujours rare d’épithètes jamais oiseuses, des rimes excellentes dans l’excès odieux, constituent en lui un versificateur irréprochable qui laisse au thème toute sa grâce ingénue et perverse. […] C’est ainsi que, non content d’emporter tous les prix de grec, de latin, de dissertation française, l’on a conservé de lui, à titre d’exercice scolaire, un « discours de Charles d’Orléans au roi Louis Onze, pour sauver François Villon de la pendaison », écrit en un vieux français qui ne le cède pas trop à celui, s’il vous plaît, de Balzac dans ses Contes drolatiques, et laisse Clotilde de Surville à des lieues et des lieues en arrière.
Le discours préliminaire qu’il a mis en tête nous témoigne de sa préoccupation de chrétien, qui cherche à se démontrer qu’on a droit historiquement de tout dire sur le compte du prochain, et qui voudrait bien concilier la charité avec la médisance.
Ce fut pour plaire à Ruccellai et à cette élite d’amis qu’il écrivit alors ses Discours sur Tite-Live.
Nul ne le sait mieux que moi, qui ai tant protesté, par mes écrits et mes discours, contre la suppression barbare des tours, cette institution admirable de délicatesse, qui sauve la honte, au moins la vie aux enfants.