Je lui parlai aussi de la longue absence que j’avais faite, de douleur de me trouver mal avec lui, d’où je pris occasion de me répandre moins en respects qu’en choses affectueuses sur mon attachement à sa personne et mon désir de lui plaire en tout, que je poussai avec une sorte de familiarité et d’épanchement… Je le suppliai même de daigner me faire avertir s’il lui revenait quelque chose de moi qui pût lui déplaire, qu’il en saurait aussitôt la vérité, ou pour pardonner à mon ignorance, ou pour mon instruction, ou pour voir si je n’étais pas en faute. » On parlait au roi comme à un Dieu, comme à un père, comme à une maîtresse ; lorsqu’un homme d’esprit attrapait ce style, il était difficile de le renvoyer chez lui.
Il touche au nôtre, et il ne serait pas difficile de montrer dans Balzac et dans Victor Hugo beaucoup de façons d’écrire semblables aux siennes ; car dans un temps comme celui-ci, parmi des gens rassasiés de littérature et occupés d’affaires, la première règle du style est aussi d’attirer l’attention. […] Il sent « combien il est difficile de mettre en mouvement la grande machine de la société et de changer sa marche, combien il est impossible d’élever brusquement tout un peuple jusqu’aux hautes sphères du droit idéal ». […] Déchiffrer des manuscrits illisibles, copier de sa main vingt ou trente mille vers, corriger de mauvais textes, comparer et noter les variantes, revoir deux ou trois fois toute cette besogne en épreuves, il est difficile de démêler quelque attrait dans un pareil travail. […] Il nous est bien difficile de nous dégager de nos habitudes critiques et sceptiques pour comprendre ce qui se passe dans ces têtes bizarres. […] Selon de vieux textes, « il est difficile aux petits et aux grands d’atteindre au salut ; mais cela est plus difficile aux grands qu’à personne ».
Personnifier le dix-neuvième siècle, cela me semble donc difficile. […] Tel était le rôle difficile que le génie de M. de Châteaubriand lui assignait dans notre régénération littéraire, et qu’il a si complètement rempli : d’une main il rattachait le présent à la chaîne brisée des temps passés, dont il semble qu’on avait voulu abolir le souvenir aussi bien que les œuvres ; de l’autre, il remuait le sol fécondé par de si longs orages, et il y trouvait ce style éclatant passionné, ce style si local, si actuel, si pur et si nouveau, ce style d’images magnifiques, qui convenait à une époque de grandes émotions et de grands spectacles.
En tout ce bas monde, un sentiment irraisonné rend Versailles responsable de tout le mal qu’a fait le Comité, — un sentiment très difficile à détruire, et qui fait regarder les Versaillais comme des Prussiens. […] Une circulaire de la guerre fait assavoir aux gardes nationaux : que, comme l’envoi d’un parlementaire peut être une ruse de guerre, il faut continuer à tirer, quand même l’ennemi a cessé le feu… Et en même temps une affiche du citoyen Rossel, en réponse à la sommation de rendre le fort d’Issy, menace, sous le prétexte d’insolence — il est bien difficile à une sommation de ne l’être point un peu — menace de faire fusiller le premier parlementaire qui en apportera une seconde. […] Puis parlant des hommes de 93, que, selon son expression, on leur jette sans cesse entre les jambes, il déclare que ces hommes n’ont trouvé devant eux que l’action militaire, mais que s’ils avaient eu à résoudre les énormes et difficiles problèmes du temps présent, ces fameux hommes de 93 n’auraient peut-être pas été plus adroits, que les hommes de 1871.
Il y eut cependant un moment difficile quand l’écolier découvrit les Mille et une Nuits et la Bibliothèque bleue. […] Plus de coterie pour le défendre, puisqu’il était brouillé avec le Cénacle, et son nouveau volume était justement difficile à comprendre. […] Il est très difficile de suivre le travail latent qui se fait lentement dans l’esprit du public et qui aboutit tout d’un coup à une explosion de célébrité, surtout quand il s’agit d’un écrivain imprimé depuis longtemps.
Quelques-uns disent que c’est là une branche de cette affection égoïste qui attache à un serviteur difficile à remplacer ; moi je pense que c’est un trait honorable de notre nature, lequel ne saurait s’effacer entièrement sans qu’il y ait pour l’âme quelque chose à perdre.
Quant aux statues, il est difficile de ne pas rire.