Sans s’inquiéter, autant que d’ingénieux publicistes, de l’endroit précis où se trouve le ressort actif du mouvement, la majorité de la société actuelle, de cette classe ou riche, ou moyenne et industrielle, sur laquelle on s’est principalement fondé, profite du mouvement lui-même : sans faire de si soudaines différences entre ce qui s’est succédé au pouvoir depuis quelques années, elle semble trouver qu’en général le principe est le même et qu’on la sert à peu près à souhait. […] Il faut déplorer que l’on ait mal compris notre situation en Europe ; mais, pour tacher de recouvrer notre réputation, nous devons prendre garde de la compromettre davantage. » On voit que chacun reste dans son rôle ; mais ces rôles divers se reproduisent trop fréquemment dans la suite des événements, pour qu’on les puisse attribuer à la seule différence des âges. […] Il y a là une différence essentielle ; et c’est ce qui nous doit rendre fort humbles, fort circonspects, nous autres simples écrivains, quand nous jugeons ainsi à notre aise des personnages d’action. […] Je puis dire que, pendant trente-quatre ans, je n’en ai pas éprouvé un instant l’ombre de gêne ; que toutes ses pratiques étaient sans affectation subordonnées à mes convenances ; que j’ai eu la satisfaction de voir mes amis les plus incrédules aussi constamment accueillis, aussi aimés, aussi estimés, et leur vertu aussi complètement reconnue que s’il n’y avait pas eu de différence d’opinions religieuses ; que jamais elle ne m’a exprimé autre chose que l’espoir qu’en y réfléchissant encore, avec la droiture de cœur qu’elle me connaissait, je finirais par être convaincu.
La différence est en effet profonde entre la disposition d’esprit qui consiste à chercher, dans les Tusculanes ou dans le sixième chant de l’Énéide, les signes avant-coureurs du christianisme déjà prochain, et celle qui consiste à n’y vouloir uniquement saisir, pour en jouir, que les témoignages du génie mélancolique de Virgile ou de l’éloquence de Cicéron. […] C’est une autre question, que nous trancherons d’un mot en disant qu’ils ont pu se tromper sur le choix des modèles, ce qui est assurément fâcheux et grave quand on imite ; et ils portent la peine de n’avoir pas toujours senti la différence qui sépare Homère de Quintus de Smyrne ou Virgile de Claudien. […] Pierre de Larrivey [1540-1612] ; — son origine italienne ; — sa traduction des Facétieuses Nuits de Straparole, 1576 ; — ses comédies, 1579. — Il n’y en a pas une des neuf qui ne soit traduite ou « adaptée » de quelque comédie italienne. — Déclarations de Larrivey dans sa Dédicace à M. d’Amboise. — À noter également que ses comédies sont toutes en prose. — Ce sont de pures comédies d’intrigue. — Le principal intérêt qu’elles offrent est d’avoir été plus tard imitées par Molière [Cf. notamment L’Avare d’une part, et de l’autre Le Laquais, I, sc. 1 ; — La Veuve (dont l’original italien a pour auteur un Bonaparte), III, sc. 2 ; — et Les Esprits, III, sc. 6]. — D’une curieuse différence de ton entre les premières et les dernières comédies de Larrivey : La Constance, Le Fidèle, Les Tromperies ; — et en quoi celles-ci sont plus romanesques. […] 4º Influence et portée du livre des Essais. — Que « tout homme porte en soi la forme de l’humaine condition » ; — et comparaison à cet égard des Essais de Montaigne et des Confessions de Rousseau ; — les rapports sont à l’extérieur, mais la différence au fond. — Montaigne a fondé la littérature française sur l’observation psychologique et morale. — Son influence à l’étranger : — sur Bacon [Cf. ses Essais de politique et de morale, 1597] ; — et sur Shakespeare [Cf.
Cependant, il faut bien que j’essaye de vous montrer là, dans l’idée même que l’on se fait de la liberté, la différence capitale du romanesque et du dramatique. […] Les ressemblances y sont nombreuses : la différence en est profonde. […] Et ce n’est, si vous le voulez, qu’une différence de procédés, en un certain sens, mais, en un autre sens, vous verrez qu’elle atteint le fond même des choses, parce qu’elle résulte effectivement d’une différence de conception du monde et de la vie. […] Tout le monde convient, n’est-ce pas, qu’entre la Cagnotte ou Célimare le Bien-aimé, de Labiche, et l’Hamlet ou l’Othello de Shakespeare, il y a quelque différence. […] Mais il y a pourtant une différence, une différence de fond, une différence de nature ou d’espèce, et non pas seulement de degré.
. — Différence de la débauche en France et en Angleterre. […] Avénement de l’esprit classique en Europe. — Ses origines. — Ses caractères. — Différence de la conversation sous Élisabeth et sous Charles II. […] De tous les liens qui unissent les idées, il n’en garde qu’un, le plus stable ; son style n’est qu’un raisonnement continu et de l’espèce la plus tenace, tout composé d’additions et de soustractions, réduit à la combinaison de quelques notions simples qui, s’ajoutant les unes aux autres ou se retranchant les unes des autres, forment sous des noms divers des totaux ou des différences dont on suit toujours la génération et dont on démêle toujours les éléments. […] Manly est peint d’après Alceste, et l’énormité des différences mesure la différence des deux mondes et des deux pays589. […] Comparez cet essai à l’ouvrage de Carlyle ; c’est le même titre et le même sujet, et il est curieux d’y voir la différence des deux siècles.
« Toute la différence entre le moyen âge et le monde moderne est là-dedans ! » Et voilà aussi toute la différence entre la réputation de critique hautain et cruel que certains auteurs rossés ont faite à M. […] Essayez, par exemple, de rapprocher ces deux héros, Regnaut de Montauban et Mes Bottes, vous aurez à peu près la différence des époques, en même temps que la différence des poèmes. […] Porté comme je l’étais par ma sensation sur le rebord crépusculaire de la vie normale, je ne pus me défendre, en dépit des différences les plus énormes et les plus essentielles, de songer au désespéré Henri Heine à propos de Rollinat. […] Quelle différence !
L’idée n’est pas pour lui un commencement d’acte, et il s’ensuit que ce n’est jamais l’action à faire qui lui dicte l’idée dont elle a besoin ; et c’est là une première différence entre lui et ses successeurs, qui est infinie. […] Ajoutez, et voilà que les différences se multiplient, qu’il n’a pour ainsi dire pas de passions. […] Quand on lit Voltaire, on se prend à dire souvent : « Un Bayle bilieux. » Mais voilà précisément la différence. […] En cela, comme en toutes choses, remarquons-le bien tout d’abord, des Persanes aux Lois, Montesquieu a changé de caractère, il n’a pas changé d’esprit, et il n’y a de différence que du ton plaisant au ton grave. […] Jean Huss a été brûlé. « Quelle différence entre la coupe d’un poison doux, qui, loin de tout appareil infâme et horrible, laisse expirer tranquillement un citoyen au milieu de ses amis, et le supplice épouvantable du feu… !
Quelle différence avec ces ouvrages dans lesquels une seule idée bien répétée, bien tournée et retournée, sert non seulement à filer cinq actes, mais nous en fournit encore quinze ou vingt autres sous divers titres ! […] Quelle différence avec la tendresse pure et délicate d’Éraste pour Orphise. […] Nous devons cette année quatre nouveautés à Molière, Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, Mélicerte et La Pastorale comique ; mais quelle différence ! […] C’est surtout au dénouement qu’ils établiront mieux l’un et l’autre la différence de leurs caractères. […] Quelle différence avec ces représentations où l’on voit journellement l’esclave courir après l’esprit, la gentillesse, pour éclipser le dieu ; et celui-ci oublier son illustre origine, pour ne nous faire voir que la grossièreté du mangeur d’ail !