La différence est dans les proportions. […] Mais à cette différence s’en rattache une autre, déjà plus profonde. […] La différence entre elles n’est pas une différence d’intensité, ni plus généralement de degré, mais de nature. […] Mais c’est là une différence de degré plutôt que de nature. […] La différence paraît d’abord n’être qu’une différence de volume et de complexité.
La vérité de cette conclusion est établie par la grande différence des résultats obtenus au moyen de croisements réciproques où les deux espèces fournissent alternativement le père et la mère. […] Or, chacun admet qu’il y a au moins des différences individuelles à l’état de nature. Outre ces différences, tous les naturalistes ont admis aussi l’existence de variétés, qu’ils ont trouvées suffisamment distinctes pour mériter une mention particulière dans leurs ouvrages systématiques. Or, personne ne saurait établir une ligne de démarcation certaine entre les différences individuelles et les variétés peu tranchées ou entre les variétés mieux marquées, les sous-espèces et les espèces. […] Il suit de là que, durant le cours longtemps continué de leurs modifications successives, les légères différences, qui caractérisent les variétés de la même espèce, tendent à s’accroître jusqu’aux différences plus grandes qui caractérisent les espèces du même genre.
L’idée d’une différence de races dans la population de la France, si évidente chez Grégoire de Tours, ne se présente à aucun degré chez les écrivains et les poètes français postérieurs à Hugues Capet. La différence du noble et du vilain est aussi accentuée que possible ; mais la différence de l’un à l’autre n’est en rien une différence ethnique ; c’est une différence de courage, d’habitudes et d’éducation transmise héréditairement ; l’idée que l’origine de tout cela soit une conquête ne vient à personne.
L’organisme est en état de percevoir des différences de plus en plus petites. […] Il n’y a donc qu’une différence de degré. […] Toute la différence consiste en ce que nous passons de l’égalité à la simple ressemblance. […] Il a conscience des plus petites différences de position. […] Mais, différence peut se traduire par changement et ressemblance par non-changement.
Il y a plus de différences entre le crâne et la face chez l’homme, que chez tout autre animal, et chez l’Européen que chez le sauvage130. […] D’un autre côté, il y a aussi quatre différences principales entre les sociétés et les organismes individuels. […] 4° La plus importante différence, c’est que dans le corps animal il n’y a qu’un tissu doué de sentiment (tissu nerveux), et que dans la société tous les membres en sont doués. Mais comme entre les classes laborieuses et les classes très cultivées, il y a une grande différence de susceptibilité intellectuelle et émotionnelle, le contraste, à la réflexion, paraît moins grand qu’il ne semblait d’abord. En somme, les ressemblances sont fondamentales, essentielles, et les différences tout extérieures et, à la rigueur, contestables.
Là est précisément l’erreur de l’associationnisme : placé dans l’actuel, il s’épuise en vains efforts pour découvrir, dans un état réalisé et présent, la marque de son origine passée, pour distinguer le souvenir de la perception, et pour ériger en différence de nature ce qu’il a condamné par avance à n’être qu’une différence de grandeur. […] Mais il y a bien autre chose entre le passé et le présent qu’une différence de degré. […] La différence, selon nous, est radicale. […] Le premier se traduit par le souvenir des différences, le second par la perception des ressemblances au confluent des deux courants apparaît l’idée générale. […] Nous allons de la ressemblance aux objets ressemblants, en brodant sur la ressemblance, ce canevas commun, la variété des différences individuelles.
Le second est l’aperception d’une différence : je jouissais, je souffre ; j’aperçois la différence, et l’image de la jouissance reste dans ma mémoire pendant que je souffre. […] La différence est la chose du monde qui nous est le plus familière, puisque nous n’avons une conscience distincte que des différences ; nous sommes donc habitués à concevoir ou le contraire de ce que nous sentons, ou quelque chose de différent. […] Selon Riehl, on s’en souvient, toute sensation étant le discernement d’une différence entre l’état actuel senti et un autre état non senti ou inconscient, la sensation se trouve toujours en rapport avec du non-senti, et c’est ce non-senti qui devient « le réel » au-delà de la sensation. — Nous avons déjà répondu qu’on ne peut pas établir un rapport entre un terme donné à la conscience et un autre qui ne l’est pas. C’est entre deux états de conscience qu’on peut saisir une différence.